De Taika Waititi avec Roman Griffin Davis, Thomasin McKenzie, Scarlett Johansson, Sam Rockwell, Stephen Merchant, Rebel Wilson
L’histoire de Jojo Rabbit
Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu’imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle.
Avis sur Jojo Rabbit
Brillante satire dans la lignée burlesque de “Le Dictateur” (1940) de Chaplin, cette oeuvre à part tourne en ridicule les grandes figures de la Gestapo pour les rendre plus humaines.
Ce film dénonce, avec brio à travers plusieurs scènes mémorables, les ravages d’une guerre sur une jeunesse encore malléable.
Politiquement incorrect et terriblement originale, le ton tantôt drôle, tantôt touchant ou effroyable, permet à cette l’histoire de fonctionner à merveille.
Jojo est définitivement un enfant heureux parce qu’il a un meilleur ami imaginaire que tout son pays et lui-même adulent . Seulement, Jojo ne grandit pas dans un univers de super-héros. Il est en réalité un petit Allemand bien plus qu’enthousiaste à épouser la cause nazie durant les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale.
Grâce à une réalisation fine et grandiose Taika Waititi parvient à un équilibre parfait entre satire et tragédie avec ce conte hautement poétique qui mise sur la rupture permanente de ton pour bousculer le spectateur.
Tous les acteurs sont parfaits, à commencer par le jeune Roman Griffin Davis, pour sa spontanéité de jeu et sa qualité d’interprétation naturelle pour incarner ce fameux Jojo.
C’est un beau film n’en déplaise aux esprits chagrins, comme le fut celui de Roberto Benigni ” La vie est belle” (1998) pour les émotions qu’il provoque , délirant sur la forme et ludique sur le fond, qui mériterait d’être montré dans les écoles.
Pour les spectateurs , ce n’est pas juste un bon moment de cinoche, c’est surtout un grand film sur un sujet historique, qui laisse encore des traces aujourd’hui avec la montée des populismes et nationalismes en Europe.
Gérard SERIE
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