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Fête des Lumières (Lyon)

La Fête des lumières est une institution lyonnaise qui repose sur une fête religieuse intitulée “fête du 8 décembre” ou encore Fête de l’immaculée conception. Cet événement qui dure désormais quatre jours est également appelé Fête de la vierge Marie et illumination.

C’est un des temps forts de l’année, au même titre que Fêtons l’été, la Fête de la musique ou encore Le Festival Lumière.

Elle remporte un grand succès public et fut créé sous l’impulsion de la ville de Lyon, voilà trois décennies et plus précisément en 1989. Durant quatre jours, les habitants de la capitale des gaules et les touristes du monde entier parcourent les rues pour découvrir les multiples créations artistiques qui illuminent les façades des bâtiments.

Origines de la vénération de la Sainte Vierge Marie

 

Histoire de la Fête des lumières à Lyon

Fête des Lumières 2018 à Lyon : Cathédrale Saint-Jean
Fête des Lumières 2018 à Lyon : Cathédrale Saint-Jean

Tout remonte au Moyen Âge. Depuis cette époque, la capitale des Gaules rend hommage à la vierge Marie, qui protège donc la cité depuis 1643. Durant cette sombre période, le pays était touché par la peste et les Lyonnais souhaitaient se protéger de ce fléau. Dans cette optique le prévôt des marchands, les notables ainsi que les échevins lyonnais émirent le souhait de rendre hommage à la vierge Marie, si l’épidémie épargnait la cité.

La maladie ne se propagea pas jusque à Lyon et par conséquent les habitants de la capitale des gaules dans leurs promesses en rendant hommage à la mère de Jésus-Christ.

Depuis, il est de tradition chaque année le 8 septembre qu’un cortège parte de la cathédrale Saint-Jean pour rejoindre le sanctuaire de la vierge. Cette dernière est située sur la colline de Fourvière, à la Chapelle Saint Thomas de Lyon puis à la basilique Notre-Dame de Fourvière. Le 8 septembre devient ainsi le jour de consécration de la ville à la vierge Marie, le jour de la fête de sa nativité. C’est ce que l’on nomme le voeux des échevins.

À ne pas confondre donc avec le jour de la fête de l’immaculé conception, jour retenu en 1852, pour inaugurer la statue de la Sainte Vierge et poser sur le clocher de l’ancienne église ancienne chapelle de Fourvière. L’événement devait avoir lieu le 8 septembr,  mais dê être reportée en raison des intempéries. Manque de chance, les averses perturbèrent à nouveau trois mois plus tard. Malgré ses caprices du ciel, les lyonnais, après un trimestre d’attente, ne voulurent pas une fois que plus accepter le report et décidèrent spontanément de mettre à leur fenêtre les lumignons qu’ils avaient initialement prévu d’utiliser un trimestre plus tôt.

Premières illuminations du 8 décembre

1850. C’est à cette date que les autorités décident d’organiser un concours qui permettra de déterminer quel sculpteur sera en charge de la réalisation d’une statue de Marie. Cette dernière sera positionnée sur le clocher de la Chapelle Saint Thomas de Fourvière. Alphonse–constance Duboys se voit confier la rénovation de l’ancienne église. Ce n’est pas hasard si l’architecte est en charge de la réhabilitation de cette institution car il avait déjà édifié la tour clocher.

C’est finalement Joseph–Hugues Fabisch qui remporte le concours, adoubé par le cardinal de Bonald, mais aussi de nombreux croyants et notables de la capitale des Gaules. Deux ans plus tard, en 1852, la statue de la vierge Marie est inaugurée en grande pompe sur la chapelle de la colline de Fourvière. Rappelons que l’événement devait se dérouler initialement le 8 septembre 1852, jour de la fête de la nativité de la vierge et d’anniversaire du veut des échevins 1643. Mais les conditions climatiques en ont décidé autrement. Notamment en raison d’une crue de la Saône, qui a perturbé et repoussée donc m’inauguration. Face aux caprices du fleuve l’archevêché avait donc décidé de reporter une augurassions en date du 8 décembre 1852, date de la fête de l’immaculé conception de la vierge, une fête célébrée depuis le neuvième siècle.

Tout le monde s’active grandement avant le grand jour. En effet la toute nouvelle statue doit être mise en valeur par des feux de Bengale. L’archevêché prévoit également de nombreuses animations à commencer par des feux d’artifice tiré depuis la colline de Fourvière, mais aussi la présence de nombreux orchestré autre fanfare qui doivent déambuler dans les rues de la capitale des gaules.

Dans le même ordre d’idées et afin de parfaire toutes ces festivités, les notables catholiques lyonnais souhaitent mettre en valeur les façades de leurs habitations en les éliminant, comme il est prévu pour d’autres événements de cette envergure.

Mais une nouvelle fois les caprices du ciel en décide autrement. Il est alors décidé de tout annuler et de procéder à un nouveau report programmé le dimanche suivant.

Au final, les Lyonnais ont la bonne surprise de voir l’horizon s’éclaircir. Les habitants de la capitale des gaules, impatients, effectuent alors un geste spontané en illuminant leur bord de fenêtre, puis en célébrant la vierge Marie dans les ruelles et en lançant des feux de Bengale qui illumine la chapelle Notre-Dame de Fourvière. C’est l’exaltation et la joie, au son des cris de “vive Marie” !

Poursuite de la tradition de la Fête des lumières

Fête des Lumières 2018 à Lyon : colline de Fourvière
Fête des Lumières 2018 à Lyon : colline de Fourvière

Depuis cette époque et 1852, la Fête des lumières est devenue donc une tradition lyonnaise qui est reconduit d’année en année. Chaque famille habitant la partie de Lyon illuminée le 8 décembre a pour tradition de conserver ses verres colorés pour les ressortir l’année suivante. Nommé lumignons ou lampions, ces derniers sont proposés à la vente près d’un mois à l’avance. On dépose à l’intérieur des bougies courtes et cannelées.

Chaque année donc le 8 décembre les bougies en question sont allumées et placées dans les verres, qui sont à leur tour déposer au bord des fenêtres.

La Fête des Lumières prend du galon en 1989 sous l’impulsion du maire de l’époque Michel Noir. Le premier magistrat de la capitale des gaules décide en effet de mettre en lumière les monuments les plus emblématique de la ville.

Une décennie plus tard la nouvelle municipalité emmener par Gérard Collomb enfonce le clou en recrutant de nombreux artistes et professionnels du spectacle pour amplifier le mouvement et donner à la fête des lumières un caractère international. Pour se faire, des concours sont lancés afin de proposer des créations inspirées de la tradition lyonnaise.

Ces projections et illuminations ont lieu dans les principales places, lyonnais comme le musée Urbain Tony Garnier, les Musée GadagneMusée des Confluences, le Grand Hôtel-Dieu, la Halle Tony Garnier, la place des Terreaux, le Parc de la Tête d’or, la place Bellecour, la Croix-Rousse, mais aussi dans les principaux quartiers de la ville.

Une qualité artistique qui permet d’attirer plusieurs millions de visiteurs chaque année, tout en permettant à la tradition populaire de perdurer en parallèle. Les lyonnais en effet ne manquent pas d’illuminer leurs fenêtres tous les ans.

Il faut bien reconnaître toutefois que les lumignons se font de plus en plus rares, éclipsés par la fête organisée par la ville de Lyon.

La Fête des lumières, au fil des décennies, constitue un des événements forts de l’année au même titre que le Festival Lumière, prouvant par la même occasion le rayonnement international de la Capitale des gaules.

L’événement s’étale désormais sur quatre jours depuis 1999. Lyon 8 décembre–Fête des lumières investit tous les quartiers antérieurs à 1930, valorisant par la même occasion l’urbanisme de création d’habitat en hauteur.

Les touristes et plus simplement les habitants peuvent admirer les scénographies innovantes et les spectacles de lumière qui laissent sans voix, valorisant ainsi les façades et permettant de voir sous un nouveau jour les principaux monuments lyonnais.

La créativité des artistes séduit un large public, donnant lieu à des mises en scène inédites, comme les poissons dans une cabine téléphonique ou encore des lumignons et des éclairages orientaux traditionnels au Parc de la Tête d’ Or lors de l’édition 2013.

Preuve de l’engouement public et professionnel, le salon des professionnels de l’événement nommé Heavent Sud a décerné à la Fête des lumières de Lyon le prix du meilleur événement grand public 2006. Une distinction de remise le 29 mars 2007 au palais des festivals de Cannes.

Fréquentation de la Fête des Lumières

Les chiffres sont éloquents puisque la manifestation culturelles ne cesse de croître donner en année. On comptait 3 millions de personnes qui ont pu déambuler lors de la Fête des lumières dans les rues lyonnaise en 2010. Deux ans plus tard seulement, près d’un million supplémentaire de visiteurs été comptabilisées dans les rues lyonnaises.

On peut constater en effet que la fête des lumières est devenu un événement d’envergure internationale, Il est même considéré comme l’un des quatre plus grands rassemblements festifs au monde après le Kumbh Mêla, le carnaval de Rio et l’Oktoberfest de Munich.

La fête des lumières combine succès populaire et ambition artistique.

Hélas parfois les événements perturbent quelque peu l’organisation des réjouissances. Ainsi l’édition 2015 de la fête des Lumières subit l’impact des attentats de Paris. Une annulation confirmée par les autorités le 19 novembre lors d’une conférence de presse en présence du préfet du Rhône Michel Delpuechet du premier magistrat de la ville Gérard Collomb. Par mesure de sécurité les Lyonnais sont autorisés à profiter de manifestations Lieu et place de la traditionnelle Fête des lumières. Heureusement la montée aux flambeaux, la procession vers la basilique Notre-Dame de Fourvière sont maintenus. L’actualité a eu un réel impact sur l’événement, puisque l’on a pu assister au retour ç de nombreuses fenêtres présentant des lumignons.

En 2016, les autorités décident de renforcer la sécurité au regard du contexte toujours tendu et afin de parfaire pleinement la réussite de son heure de la Fête des lumières. Pour garantir la sécurité des Lyonnais, le périmètre des animations est limité au Vieux Lyon, la colline de Fourvière et la presqu’île. De même, les festivités sont se déroulent uniquement sur trois jours au lieu de quatre auparavant, pendant quatre heures au lieu de six heures précédemment. De fortes contraintes qui n’empêchent pas l’engouement public puisque prêt de 2 millions de visiteurs sont comptabilisés lors de l’édition 2016 de la Fête des lumières.

Depuis, cette dernière a retrouvé une fréquentation normale, stable.

Hervé Troccaz

 

Bibliographie sur la Fête des Lumières

  • Histoire du 8 décembre, des origines à la séparation de l’Église et de l’État, Jérôme Caviglia, La Taillanderie, 2004
  • La merveilleuse histoire du 8 décembre à Lyon, Gérald Gambier, La Taillanderie, 2006
  • L’ombre du 8 décembre, roman noir, Christophe Cornillon, La Taillanderie, 2007
  • Des coutumes populaires aux illuminations lyonnaises du 8 décembre, Maurice Chambost, 1986
  • Lumières sur le huit décembre, Philippe Dujardin et Pierre-Yves Saunier, Ville de Lyon, 2002
  • Si Les Lumières m’étaient contées, Philippe Chabbouh, Édition Bellier, 2008
  • Bande-dessinée : Une histoire lyonnaise, La fête des lumières, Jean-Marie Cuzin (illustrateur), Pierre de Martin de Viviés (scénario), Éditions du Signe, 2015, 40 p. (ISBN 2746833220)

 

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