La fille au bracelet
de Stéphane Demoustier avec Melissa Guers, Roschdy Zem, Chiara Mastroianni
L’HISTOIRE
Lise, 18 ans, vit dans un quartier résidentiel sans histoire et vient d’avoir son bac. Mais depuis deux ans, Lise porte un bracelet car elle est accusée d’avoir assassiné sa meilleure amie.
La fille au bracelet – Critique
Après une série de courts métrages, le réalisateur-scénariste-producteur découvre le film argentin de Gonzalo Toba ” Acusasa” . Fasciné par le sujet, il décide d’e réaliser une version française très personnelle, loin de tout plagiat en choisissant Nantes pour décor. .
Ce fait divers traité en huis clos maintient les spectateurs sous tension du début à la fin de la projection .
C’est un film brillant, totalement maîtrisé, qui met en évidence dans un premier temps, toute l’ambiguïté des relations et des sentiments familiaux entre enfants et parents.
Nous découvrons avec eux, au fur et à mesure du déroulement des audiences et des plaidoiries la face cachée du comportement de l’adolescente. Face au bouleversement, voire au chaos total que représente cette affaire de meurtre, dont la fille aînée Lise est suspectée, son mutisme permanent nous interpelle. Difficile dans ce cas de nous forger une intime conviction parce que tous les mobiles restent vains.
La mise en scène très tenue comme sur un fil, va ainsi donner une dimension dramatique très intense à ce procès, grâce à son aspect sec, quasi documentaire le plus souvent.
Ce qui fait pour le spectateur la force de cette histoire , c’est son authenticité, son coté chirurgical, l’impression d’assister à un véritable procès.
La grande réussite du film repose sur le choix des interprètes tous magnifiques
Le jeu d’actrice de Mélissa Guers (l’accusée) et d’Anaïs Demoustier ( la procureur générale) est bluffant de vérité à l’image. Bien qu’en retrait des enjeux du procès , les parents (Roschdy Zem et Chiara Mastroianni) sont parfaits dans leurs rôles de père et mère dépassés par les évènements.
Si la fin nous laisse perplexe alors que tout accuse la jeune fille , un autre atout de ce film, c’est parce que le réalisateur place les spectateurs à celle des jurés
La grande réussite du film repose sur le choix des interprètes tous magnifiques, sur son scénario malin parfaitement écrit, aux dialogues souvent crus mais nécessaires, et surtout particulièrement objectif sur l’univers d’un tribunal tout en disséquant les rapports intergénérationnels complexes.
On ne ressort pas après avoir vu un tel film, sans être secoué et profondément bouleversé.
Gérard Sérié
La fille au bracelet – bande-annonce
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