Présenté comme un film révolutionnaire, au même titre qu’Avatar en son temps, Gemini Man cloue en effet le spectateur à son siège par ses prouesses techniques.
Difficile en effet de rester impassible devant ces scènes de course-poursuite totalement sidérantes.
La plus spectaculaire et prodigieuse restant sans aucun doute celle impliquant le jeu du chat et de la souris à moto.
Tourné en HFR 3D, Gemini Man nous scotche, chaque plan produit une vraie sidération d’entrée de jeu. La quantité d’information visuelle qui nous arrive à la rétine abolit les limites de l’écran et nous ouvre littéralement une fenêtre vers ce qu’il s’y passe, sans aucune sensation de flou et une netteté absolue. Une sensation d’hyper-réalisme donc, décuplant l’immersion, l’action ou même l’implication émotionnelle. Travelings longs et fluides, balance des points parfaite, gestion bluffante des lignes de fuite, le spectateur a réellement l’impression d’avoir accès à un film du futur, happant le spectateur de manière plus viscérale qu’à l’accoutumée pour lui proposer une réelle expérience viscérale.
Impossible de rester de marbre devant ce face à face entre Will Smith et son double. De par ses thématiques et son approche, Ang Lee multiplie les références plus ou moins assumées.
La plus évidente restant sans aucun doute l’hommage en filigrane à John Woo, qui de l’envol des colombes à Volte/Face, ne cesse de hanter ce Gemini Man.
Si sur la forme, le cinéaste nous époustoufle avec Gemini Man, le scénario reste en surface
Le spectacle reste très plaisant, mais n’atteint pas le maitre, en raison d’un scénario pas assez étoffé. Et ce en dépit de bonnes surprises, dont un personnage féminin qui pour une fois n’est pas relégué au simple faire-valoir.
Si sur la forme, le cinéaste nous époustoufle, le scénario reste en surface et n’aborde pas en profondeur certains thèmes comme l’héritage ou les conséquences des actes.
Un script qui manque de surprise, de subtilité, pour faire de ce très plaisant Gemini Man, bien plus qu’un simple divertissement élégant, léché, mais au scénario convenu, pas assez ambitieux, simpliste.
Hervé Troccaz
Gemini Man – Bande-annonce
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