ALICE ET LE MAIRE

De Nicolas Pariser  avec Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Hamzawi

L’HISTOIRE

Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

MON AVIS

Très inspiré par son maître  Eric Rohmer, le réalisateur nous livre une réflexion didactique et lucide sur l’exercice du pouvoir. Toutes ressemblance avec la réalité étant fortuite , il n’empêche que des similitudes avec Monsieur le maire de Lyon subsistent   même si PARISE s’en défend : âge, durée de mandats, essoufflement à cause de la vie politique trépidante….

C’est bien observé et nous retrouvons à travers les personnages typés et les situations parfois cocasses ou grotesques tous les ingrédients des arcanes de la vie municipale dans une grande ville. Nous voyons surtout   de  » jeunes loups » qui s’agitent en costards appropriés  et une directrice de cabinet volontaire et omniprésente qui constituent autour du vieux chef un cabinet de combat pour essayer de le « réanimer » .

Ce n’est pas à proprement parler un film politique mais sur l’âme d’un homme usé et solitaire et  dont la lucidité impertinente va peut-être le sauver de ses tourments existentiels. ,

C’est un beau jeu d’acteurs pour ce duo d’interprètes magnifiques .

Le Maire trouve un Fabrice Luchini,  excellent dans sa superbe-morosité du début à une sorte de constat apaisé et d’une distance assumée avec la « haute » fonction.

De son côté, Anaïs Demoustier, qui joue Alice, est vive, alerte, sincère ,naïve et  pertinente. Elle  nous conforte dans l’idée que finalement si on est soi, on  peut arriver à insuffler un peu d’humanité et à faire ressortir la mesquinerie ou la jalousie au sein de ce groupe d’élus.
Pour sa seconde réalisation,  Nicolas Pariser réussi avec talent à nous faire côtoyer l’ambiance, et les  ambitions de chacun  dans un milieu supposé détenir le pouvoir.

Le rythme du film est bon et les seconds rôles sont  tous crédibles . Certaines répliques nous font sourire quand il est question de « socialiste de gauche « . Seul petit bémol, certains spectateurs trouveront le film un tantinet bavard et trop intello avec ses références littéraires ou philosophiques

Gérard Sérié

Alice et le maire – Bande-annonce