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Rencontre avec Loïc Graber, nouvel adjoint à la culture de la ville de Lyon. Ingénieur de formation, cet homme discret a succédé à Georges Képénékian, le nouveau maire. Il nous dévoile les grands projets de la cité qui contribueront un peu plus au rayonnement culturel de la cité des Gaules.

Propos recueillis par Hervé Troccaz

Dans quel état d’esprit abordé vous ce mandat ?

J’ai à la fois pleinement conscience du travail considérable réalisé par mon prédécesseur. Il reste encore cependant beaucoup de projets à entreprendre.

Justement quelles sont les prochains projets qui vont voir le jour dans les prochaines années en matière de culture à Lyon ?

L’Atelier de la danse sera une de nos priorités pour la période 2018/2020. Ce dernier sera implanté à la place du musée Guimet, un lieu qui vu se succéder de nombreuses institutions au fil de son histoire. Il manquait une grande salle de répétition afin de voir émerger des créations chorégraphiques, condition par ailleurs sine qua non pour conserver les subventions du ministère de la Culture. Ce nouvel Atelier de la danse sera une annexe de la maison de la danse qui accueillera notamment un sujet de répétition. C’est une belle continuité pour le devenir de ce beau bâtiment. Un lieu voulu par Dominique Hervieu, ouvert à la danse. Il sera également tourné vers l’extérieur, pour que le grand public découvrir comment les danseurs professionnels travaillent. Un studio sera réservé aux pratiques amateurs. Au total, l’Atelier de la danse comportera trois studios, le premier dédié à la création, le second aux répétitions, et la troisième représentation. L’ensemble confortera l’excellente image déjà véhiculée par Lyon en matière de danse. La Maison de la danse restera le navire amiral de cette discipline. La Biennale donne un coup de projecteur tous les deux ans sur l’excellence du travail réalisé par Dominique Hervieu et son équipe. En dehors de cet événement, la ville de Lyon possède une véritable identité et peut s’appuyer sur le travail de nombreux professionnels tels que Guy Darmet, le fondateur de la Biennale.

Autres grands projets, la restructuration de la salle du marché gare…

LLa ville de Lyon apporte un soutien très fort musiques actuelles avec des initiatives comme l’espace 44 ou A tout bout de champ. C’est l’occasion de mettre en avant les nombreux créateurs dans le domaine. Cette salle sera gérée par la MJC Confluence, et sera rénovée sur la période 2019.2020. Elle permettra d’accroître la visibilité des musiques actuelles, même si le Transbordeur est notre vaisseau amiral pour les artistes locaux.

En matière de musique classique, l’Auditorium accueillera prochainement un nouveau chef d’orchestre. Quel est le processus pour choisir ce nouveau chef ?

C’est une démarche novatrice car l’orchestre a son mot à dire. Une dizaine de candidats ont été préidentifiés. Dans le cadre d’une session d’invités, ils sont invités à diriger l’orchestre. L’idée est de déterminer si le courant passe bien entre les musiciens et celui ou celle qui le dirigera. Le nouveau chef d’orchestre de l’orchestre de l’Orchestre National de Lyon sera désigné en 2019.

Les institutions théâtrales lyonnaises se portent-elles bien ?

L’offre demeure considérable entre le TNG, Le théâtre des Célestins et celui de la Croix-Rousse. Chacun sa couleur. Le TNG présente des spectacles novateurs ou pointus, les Célestins proposent une programmation grand public. N’oublions pas non plus Les subsistances,  un formidable laboratoire de réflexion. Je suis sensible au travail proposé sur les pratiques numériques qui permettent d’imaginer de nouvelles possibilités avec les outils vidéo.

Le cinéma est né à Lyon, et accueille notamment le Festival Lumière. Quelles sont les projets pour faire encore plus rayonner le septième art ?

Une cité du cinéma est à l’étude. Il s’agit pour le moment d’un simple projet car cela nécessite des investissements lourds, porté par Thierry Frémaux, un véritable homme de l’art. Le Festival Lumière est une vraie réussite et permet démontrer tout l’intérêt du grand public pour les films du patrimoine mais aussi bien au-delà, comme en témoigne la nuit spéciale « Espace » de cette édition 2017. L’idée serait de moderniser L’Institut Lumière et sa scénographie, car le musée est victime de son succès, il mériterait d’être modernisé. De manière générale, nous avons entamé une réflexion sur la filière du cinéma dans la région, qui pour le moment est trop décousu. Les talents sont nombreux et Lyon accueille de nombreux tournages, des comédiens et des festivals de premier plan. Il manque cependant du liant entre toutes ces filières, afin d’éviter que les jeunes talents qui étudient dans notre belle ville ne puisse trouver du travail qu’uniquement à Paris.

Vous êtes ingénieur et avez notamment travaille dans un bureau d’études dédié au patrimoine. Dans quelle mesure votre parcours professionnel va influencer votre mandat ?

J’ai en effet travaillé dans un bureau d’études et je porte par conséquent un regard éclairé sur la rénovation du Musée Gadagne notamment. Je suis notamment intéressé par les approches qui ne sont pas figées. Je pense que les institutions culturelles doivent se moderniser pour répondre davantage aux attentes. J’entreprendrai la même réflexion pour le Musée Henri Malartre consacré aux voitures de collection. Je veux impulser une véritable transversalité comme par exemple les récentes initiatives qui ont permis à des danseurs de se produire récemment au Musée des Beaux-Arts. Je crois beaucoup à ce mélange de genres, qui permet de réinterroger le lieu, proposer des choses différentes. L’ensemble bouscule les visiteurs à bon escient. Il y a beaucoup de choses à imaginer et des passerelles à dresser entre les diverses disciplines.