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Retour à Séoul de Davy Chou avec Park Ji-min (II), Oh Kwang-rok, Guka Han, Yann Zimer, Luois-Do de Lancquesaing, Emeline Briffaud .
Retour à Séoul de Davy Chou – Synopsis
Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.
Retour à Séoul – Critique du film
Après un documentaire réussi Le sommeil d’or en 2013 et Diamand Island présenté à La Semaine de la critique à Cannes en 2016, le réalisateur Franco-Cambodgien réalise son premier long de fiction Retour à Séoul.
Le sujet de départ sur le thème de l’adoption d’une jeune coréenne et de sa quête pour retrouver ses géniteurs me paraissait intéressant. D’autant plus qu’il s’agit d’une histoire vraie, celle d’une amie du réalisateur.
Ce qui nous interpelle par contre dès les premières images c’est le regard mystérieux et ténébreux de l’héroïne Park Jimin qui laisse apparaitre d’entrée de jeu les traumatismes de l’abondant qu’elle a subi.
Il faut savoir que l’adoption en Corée du Sud est un sujet majeur parce que plusieurs milliers d’enfants furent envoyés dans les années 1970 en Occident et notamment en France après la guerre entre les deux Corées et le rétablissement de la dictature par Park Chung-hee assassiné en 1976.
Retour à Séoul a les défauts d’un premier film
Passé ces détails historiques, Retour à Séoul a les défauts d’un premier film. D’abord dans sa durée, sa façon de filmer avec de longs plans fixes qui s’attardent sur un visage ou un paysage en négligeant un peu trop le rythme pour faire avancer la narration. Ensuite dans l’écriture du scénario qui privilégie des détails et reste inexpliqué pour certaines situations majeurs. Par exemple : avec quelques plans au montage nous aurions pu découvrir la vie parisienne de Freddie et de sa famille d’adoption ou encore comment elle a été embauchée pour travailler dans une société d’armement…
Heureusement que les spectateurs ont pu effectuer certains liens entre les personnages visibles trop rapidement ou encore en donnant un sens à une économie de dialogues qui nous interpelèrent tout au long de cette histoire qui se déroule sur huit années de la vie de Freddie et qui sont découpées en cinq périodes distinctes.
Sous les conseils de Tena, rencontrée par hasard dans une Guest-house (maison d’accueil ou d’hôtes), elle se rend dans une succursale de la Hammond ( l’agence d’adoption). C’est là qu’elle a accès à son dossier dans lequel figure les noms et adresses de ses parents biologiques.
Pour Freddie c’est le seul moyen de rentrer en contact avec eux en leur envoyant un télégramme pour les prévenir que leur fille souhaite les rencontrer.
Le père accepte immédiatement, la mère fait un certain temps la sourde oreille.
Retour à Séoul un flot de digressions narratives
La première rencontre avec la famille paternelle est un choc culturel parce que cela atteste de l’écart culturel qui existe entre la société coréenne et la française avec un père meurtri par son abandon et le départ de son épouse et mère de Freddie. Toute la communication passe par les scènes de repas pris en commun où l’alcool coule à flot. Seul le père exprime ses regrets, ses sentiments et son ressenti face à Freddie qui garde un silence gênant pour ne pas dire réprobateur.
Après un voyage rapide en France et un retour en Corée nous assistons à une série de scènes chaotiques où amis et amants laissent place à un comportement particulièrement destructeur de Freddie jusqu’à une rencontre avec André (De Lancquesaing), un professionnel de l’armement qui arrive à canaliser son errance , la stabiliser et lui fixer de nouveaux repères.
Dommage que ses brèves retrouvailles avec sa mère n’aient pas plus suscité d’ émotions communicatives au public parce que cette scène est noyée dans un flot de digressions narratives.
Gérard SERIE
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