SAUVES PAR LE GONG

Le zoo du Parc de la Tête d’or poursuit lentement sa mue. Deux décennies après la réalisation de la plaine africaine, il va se doter d’une forêt asiatique avec un décor aux allures de temple asiatique.

En 2020, après avoir fait le tour de la plaine africaine vous pourrez découvrir le décor dépaysant de la forêt asiatique…. L’enclos des éléphants, désormais vide depuis le départ à Monaco des médiatiques Baby et Népal, deviendra d’ici deux ans et demi un nouvel espace immersif. Le bâtiment principal, datant de 1964, sera conservé mais ses abords seront reconvertis en forêt d’acclimatation et accueilleront 25 nouvelles espèces, menacées de disparition. Parmi ces dernières, des tapirs malais, des binturongs, des élaphodes, des civettes d’Owston et des faisans hooki bleu mais aussi des reptiles comme des varans, python vert etc

 

Toutes ces espèces seront issues d’autres zoos européens ou plus lointain, dans le cadre des programmes d’élevages de l’Association Européenne des Zoos et aquariums.

 

En ce qui concerne la flore : le site comportera des arbres issus de la zone de l’Indo-Burma, regroupant la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam, une partie de la Chine et de l’Inde.

 

« On fera appel à l’imaginaire du temple asiatique noyé dans la végétation et prêt à être exploré », révèle Philippe Allart, l’architecte en charge du projet. L’ensemble comprendra également deux volières extérieures, l’une accueillant des oiseaux et l’autre des gibbons à favoris blancs.  Ce choix est guidé par l’accélération des dangers qui pèsent sur la biodiversité », précise-t-il.

 

L’immersion commencera dès l’entrée du bâtiment. Ce dernier sera structuré de sorte à en révéler l’ossature avec deux blocs latéraux fermés qui contrasteront avec la partie centrale entièrement évidée, rebaptisée « la nef ».

Ce parcours singulier permettra aux promeneurs de se plonger au cœur de cette forêt à la végétation rampante ou grimpante. « Les visiteurs seront à l’affût. Ils pourront observer de près les animaux sans pour autant les déranger, être amenés à vivre une expérience qui les sensibilisera à la valeur de la biodiversité menacée et à la nécessité de la protéger », complète le paysagiste Bertrand Vignal. « La plaine africaine ne permet pas une telle immersion puisqu’on n’en fait que le tour et qu’on reste éloigné. Nous souhaitons aller plus loin dans la présentation des espèces », explique Xavier Vaillant, le directeur du zoo.

Si le Parc de la Tête d’Or a vu au fil des années, nombre de ses animaux vedettes périr ou s’exiler vers d’autres contrées, comme les tigres, éléphants ou ours, il s’est néanmoins spécialisé dans l’accueil des espèces moins médiatiques mais menacées. Il fait aujourd’hui partie des 33 programmes d’élevages européens. « On accueille de nouveaux animaux pour qu’ils se reproduisent. L’objectif est ensuite de les réintroduire dans leur milieu d’origine », conclut la mairie.

L’aboutissement de ce projet va permettre au parc de la Tête d’Or de devenir le second zoo le plus investi de France dans la conservation des espèces menacées, avec plus de 50 % des animaux qui sont sur la liste des espèces en danger de l’UICN.

Au total, la forêt asiatique devrait s’étendre sur environ 4 000 m². La mise en chantier est espérée pour le deuxième trimestre de 2019 et l’ouverture pour le printemps 2020. De quoi attirer encore plus de visiteurs au sein du parc, qui accueille 2,5 à 3 millions de visiteurs chaque année.

Hervé Troccaz

Crédit photo : ALEP Architectes et BASE Paysagistes

Le calendrier du projet

  • Début des travaux au deuxième trimestre 2019
  • Ouverture du nouvel espace immersif au printemps 2020
  • Surface du site : 4000 mètres carrés
  • Coût de l’opération : 3,6 millions d’euros