Deux temps forts ce mercredi dans le cadre du Festival Lumière : les projections que Qui veut la peau de Roger Rabbit ? à la Halle Tony Garnier.
Et ce mercredi soir du grand classique La ruée vers l’or de Charlie Chaplin. A voir à l’Auditorium de Lyon à 20 h.
Synopsis : En 1898, la fièvre de l’or attire les aventuriers en Alaska. L’un d’eux (Charles Chaplin) trouve refuge dans la cabane de Larsen (Tom Murray), un hors-la-loi qui essaie de le chasser. Grâce à l’appui inespéré d’un autre aventurier, Big Jim McKay (Mack Swain), Larsen est vaincu et se résout à accepter leur compagnie. Après avoir lutté contre la faim, Charlot fait une escapade en ville et s’éprend de Georgia (Georgia Hale), qui reste indifférente. Il repart avec Jim pour retrouver la mine d’or perdue…
La solitude de l’individu face à une société égoïste.
C’est après avoir examiné une collection de photographies stéréoscopiques de Mary Pickford, dont plusieurs retraçaient la Gold Rush au Yukon en 1898 que Chaplin choisit ce sujet pour son nouveau film comique, après son drame de 1923, L’Opinion publique. Avec son regard doux mais incisif, il va illustrer son thème favori, celui de la solitude de l’individu face à une société égoïste.
La Ruée vers l’or décrit la lutte contre la faim, le froid, les éléments déchaînés de la nature, et plus encore contre la solitude, aggravée par les grands espaces enneigés. Chaplin va soigner sa photo : tout en se gardant de tout systématisme, il utilisera à merveille l’opposition des noirs et des blancs, le blanc (la neige) étant ici symbole de misère et de cruauté.
De ce travail est né ce chef-d’œuvre dont les plus belles scènes – la longue file des chercheurs d’or escaladant la Chilkoot Pass, la fameuse danse des petits pains (par ailleurs inventée par Roscoe « Fatty » Arbuckle en 1917) ou la vertigineuse séquence de la cabane en équilibre – demeurent dans la mémoire de chacun.
Hervé Troccaz