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Une femme sur le toit d’Anna Jadowska avec Dorota Pomykala, Bogdan Koca, Adam Bobik
Une femme sur le toit – Synopsis
Mirka, sage-femme d’une soixantaine d’années, mène une vie irréprochable auprès de son mari et de leur fils. Pourtant un matin, quelque chose change. Après s’être levée tôt, avoir étendu le linge et acheté de la nourriture pour ses poissons, elle tente de braquer une banque armée d’un couteau de cuisine. Son geste désespéré échoue mais l’oblige à reconsidérer sa vie.
Une femme sur le toit – Critique du film
Une femme sur le toit questionne le sort de celles qui sont encore en Pologne « condamnées » par le poids des mœurs et des coutumes à tenir, seules, la place de gardiennes du foyer. Pour Mirka, cette situation est évidente et elle n’a même pas l’idée de la remettre en question.
A travers ce film librement inspiré par un fait réel survenu en 2011 en Pologne, sa réalisatrice a voulu montrer une figure féminine complexe qui, malgré un rôle social crucial et des besoins affectifs personnels réprimés au fil des ans, a finit par trouver le courage de prendre la parole.
Le film aborde plusieurs thèmes sociétaux, personnels et féministes comme la position et le rôle des femmes, le couple et la famille, l’argent, la morale.
Malgré le drame intime de cette femme qui a passé la soixantaine et contracté des crédits pour aider sa jeune soeur , l’ambiance visuelle du film reste chaleureuse car c’est l’histoire d’une personne qui s’éveille à la vie et qui commence à voir le monde différemment.
Une femme sur le toit raconte le destin extraordinaire d’une femme vieillissante qui bascule dans le vide.
Un film profondément émouvant et une oeuvre absolument remarquable
C’est un film profondément émouvant et une oeuvre absolument remarquable à mi-chemin entre la chronique sociale, le film onirique et la poésie , qui malgré le désespoir de Mirka (Dorota Pomykala) victime de violences sociales, économiques et relationnelles, finit par sortir de son silence pour reconquérir sa liberté et s’assumer en tant que femme amoureuse de son mari et son fils.
Ce qui contraste fortement et immédiatement dans ce long-métrage, c’est le décalage entre la position professionnelle de cette sage-femme et sa tentative puérile de holdup dans la banque avec son couteau de cuisine, comme si elle voulait témoigner par ce geste de son émancipation et d’une forme d’héroïsme désespéré.
Dans une œuvre qui pourrait sombrer dans la noirceur, les couleurs choisies par sa réalisatrice sont le plus généralement claires et pâles, et une lumière qui peut aussi se révéler inquiétante.
Voilà un film juste, puissant d’une beauté sans nom qui fait la part belle aux délaissés de ce monde en attrapant la vérité au vol et en nous la restituant dans toute sa brutalité.
Un film féministe, particulièrement bien réalisé et mis en scène
Saluons l’interprétation magnifique de l’actrice principale Dorota Pomykała qui pour ceux qui ne la connaissent pas en France, sachez que c’est est une célébrité en Pologne qui est apparue dans plus d’une cinquantaine de films et de séries dans son pays et dans le monde entier.
Tous les rôles secondaires qui l’entourent comme le mari, le fils, le policier ou encore l’employée de banque sont parfaits
Un film féministe, particulièrement bien réalisé et mis en scène, avec une belle photographie qui saisit la réalité des femmes polonaises qui subissent les diktats et un quotidien normé mais qui peut s’élargir à la situation des femmes dans de nombreuses sociétés modernes.
Gérard SERIE
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