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La fille de son père d’Erwan Le Duc avec Nahuel Perez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler
La Fille de son père – Synopsis
Etienne a vingt ans à peine lorsqu’il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.
La Fille de son père – Critique du film
Pour son second film long après « Perdrix » du nom d’un personnage , le réalisateur nous raconte cette fois une relation père – fille, une histoire d’amour inconditionnel entre eux, mais aussi l’emprise que l’un peut avoir sur l’autre, et inversement.
La quasi totalité de cette histoire se concentre sur le lien qui unit ce duo tendre et singulier, de la fuite de la mère de Lisa abandonnant son bébé, jusqu’au retrouvailles sur une plage au Portugal, du père avec son ex et de la fille qui découvre le vraie visage cette génitrice démissionnaire.
L’originalité de cette fiction tient dans l’écriture de l’histoire où l’on sent la patte de scénariste de Le Duc, la description des personnages, le langage métaphorique utilisé dans les dialogues tantôt denses souvent réduits à quelques mots. Par exemple pour Rosa et à Youssef avec son envie de romanesque, les répliques sont très écrites, presque théâtrales.
Ce mélange de burlesque, de poésie et de mélo évite au récit de verser dans le sentimentalisme.
Cette relation fusionnelle d’un père avec sa fille, limite incestueuse à un moment n’empêche à aucun moment les mots cruels et sincères qu’ils se balancent à la figure.
C’est aussi en dehors de l’aspect familial permanent un film d’apprentissage juvénile pour Lisa et ses premières fois en amour, en autonomie dans la vie, dans ses choix personnels et esthétiques, qui ne manquent ni de sincérité de sa part ni d’humour souvent.
Certains trouveront cette comédie loufoque ou déjanté, d’autres trop métaphorique et bourré de références littéraires, cinématographiques, au risque de perdre le spectateur dès les premières scènes.
Une écriture minutieuse teintée d’ une poésie toujours exaltée
Malgré quelques longueurs La mise en scène audacieuse, attachante, décalée et pétillante d’Erwan Le Duc, avec une écriture minutieuse teintée d’ une poésie toujours exaltée, ne laissera à mon humble avis personne indifférente.
Le choix judicieux d’un tel casting contribue à la réussite de » La fille de son père« .
Le talentueux Nahuel Pérez Biscayart s’impose très rapidement pour interpréter Etienne, le papa célibataire, entraineur de foot aussi doux que philosophe qui fuit apparemment avec philosophie le drame de l’abandon de la mère de sa fille
L’excellente actrice Céleste Brunnquell qui a la lourde tâche de camper Rosa dans cette comédie dramatique apporte beaucoup d’intériorité à son personnage, tout en restant très légère. Notons qu’elle est capable sur un simple regard ou un mouvement de tête, de changer l’atmosphère d’une scène et de provoquer chez les spectateurs une émotion tout à fait inattendue.
Une très agréable chronique familiale rafraîchissante, à la fois drôle et émouvante.
Gérard SERIE
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