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Depuis trois ans, Thierry Pilat dirige la Halle Tony Garnier. Alors qu’il a été reconduit dans ses fonctions jusqu’en 2027, c’est l’heure de dresser le bilan. Rencontre.

Depuis 2021 vous dirigez la Halle Tony Garnier. Quel bilan tirez-vous de cette période ?

Lorsque j’ai pris mes fonctions, la Halle Tony Garnier était fermée, nous étions à la fin de la période COVID. Tout le monde du spectacle était dans l’expectative pour savoir si le public répondrait présent et serai de retour en salle. Nous avons vite été rassurés avec une reprise pied au plancher et une offre démultipliée. Durant ces deux années nous avons connu une fréquentation supérieure à la moyenne avec 600 000 visiteurs l’an passé entre les salons, les concerts et les évènements. La tendance se confirme encore sur cette saison. Nous allons par exemple accueillir le groupe Cigarettes After Sex à la rentrée avec près de 16 800 spectateurs, ce qui témoigne d’un certain engouement et nous permettra de renouer avec les plus grosses jauges de la Halle.

Quels sont les atouts de la Halle Tony Garnier ?

La Halle possède de nombreux atouts. Tout d’abord sa situation géographique intra-muros à Lyon et son accessibilité en modes doux plébiscités par les nouvelles générations et notamment le public rap.

Son fort caractère historique et sa beauté architecturale permettent de vivre une “expérience live” unique.

Nous avons d’autres avantages plus techniques du fait de nos 17000m2 de plein pied comme l’accès aux véhicules des tournées ou encore notre large palette de configurations originales possibles (du salon au concert debout ou au spectacle assis).

Nous expérimentons également de nouveaux formats évènementiels. Sur cette rentrée, nous accueillons la convention de tatouage The Ink Factory qui cumule des stands d’artistes, des animations culturelles et des espaces de restauration en terrasse.

La Halle est un lieu hors normes, à la fois Zenith, Arena … C’est aussi établissement public et culturel inscrit au patrimoine. Nous représentons ainsi un gros potentiel de développement et d’attractivité pour nos clients organisateurs ainsi qu’auprès du public.

Comment vous positionnez vous par rapport à la LDLC Arena ?

La LDLC Arena bénéficie de l’attrait de la nouveauté, mais à terme, les choses vont s’équilibrer. La croissance du marché actuel nous permet de rester sereins. Chacun doit développer sa spécificité. La LDLC Arena accueille de manière privilégiée des spectacles de plus de 6000 places, elle a été conçue pour cela alors que notre palette de jauges est beaucoup plus grande, de 3000 à 16000 places. Nous avons aussi l’avantage d’une plus grande fosse debout.

Ainsi, le groupe Shaka Ponk a décidé de proposer à ses fans deux nouvelles dates à la Halle Tony Garnier après les deux concerts passés à la LDLC Arena pour faire vivre à son public une expérience différente.

Je ne suis pas inquiet de la concurrence, qui demeure stimulante. Nous devons affirmer notre positionnement original en proposant de nouveaux formats évènementiels comme évoqués plus haut, mais aussi en valorisant notre programmation habituelle plus “classique”. Une récente étude des publics témoigne de l’attachement et de la fidélité des Lyonnais et des Rhône-Alpins à la Halle.

Vous séduisez également le jeune public avec la présence de jeunes rappeurs…

Le rap et les musiques urbaines sont largement plébiscités, tout comme les soirées technos. Ce nouveau public a trouvé ses repères à la Halle. Il représente l’avenir de nos salles. Il est important de répondre à leurs attentes et à leurs codes. Nous aurons 9 concerts de rap la saison prochaine.

Nous présentons également 3 soirées de musiques électroniques en collaboration avec les structures locales actives. Ces soirées explorent des scénographies originales qui collent à notre environnement industriel. C’est une nouvelle façon de vivre notre lieu.

Comment fonctionne la Halle Tony Garnier d’un point de vue financier ?

Nous sommes un établissement public avec une activité commerciale (EPIC), qui fonctionne sans subventions. Nous nous finançons à 100 %. Nous employons une vingtaine de permanents. La Halle appartient à la Ville de Lyon qui perçoit un loyer de notre part. Notre situation financière est saine. Je remercie d’ailleurs mon prédécesseur Thierry Teodori de me l’avoir transmise ainsi.

Des travaux sont également programmés ?

La Ville de Lyon a entrepris un certain nombre de travaux (groupes froids, postes de livraison électriques, sonorisation de sécurité …) qui sont en cours. Il s’agissait d’équiper la Halle de technologies nouvelles plus vertueuses pour les années à venir.

Nous avons également lancé une assistance à maitrise d’ouvrage qui rendra ses conclusions à la rentrée. Le projet consiste à revoir la scénographie du lieu en améliorant les flux de circulation, le confort d’assise et d’écoute en salle, ainsi que l’optimisation des services au public (bar, restauration etc …). Cela passe par une rénovation des gradins d’ici à 2027.

La précédente rénovation date des années 2000, par l’architecte Albert Constantin. Nous souhaitons ainsi adapter la Halle aux usages d’aujourd’hui et de demain tout en valorisant encore davantage notre patrimoine.

L’acoustique a-elle été améliorée ?

Les lyonnais qui gardent un mauvais souvenir de l’acoustique de la salle ne sont pas venus depuis longtemps, ils sont restés sur leur ressenti des années 90. Or, les études acoustiques confirment une qualité tout à fait correcte du son en salle. L’évolution technologique des tournées est telle qu’il est rare aujourd’hui d’avoir un mauvais son. Les producteurs de spectacles réalisent des prestations plutôt haut de gamme qui correspondent aux jauges. Le mieux est d’expérimenter soi-même sur place lors d’un spectacle.

Propos recueillis par Hervé Troccaz

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