Voilà un demi-siècle, Stanley Kubrick marquait l’histoire du cinéma avec 2001 : l’odyssée de l’espace. Le long-métrage restauré sera présenté dans l’Auditorium de Lyon durant le Festival Lumière.
Le mardi 16 octobre, à 19 heures, l’Auditorium de Lyon sera le lieu parfait pour une projection en 70mm de 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. La copie du film a été restaurée sous la supervision de Christopher Nolan. Cette projection organisée dans le cadre du Festival Lumière devrait faire la part belle aux invités de marque et surprises. En octobre, un livre sur L’odyssée de 2001 sera publié dans le cadre de la collection Institut Lumière / Actes Sud.
001 est un film avant-gardiste qui frappa tous ces prédécesseurs de vieillissement. Point de « petits hommes verts », mais un réalisme précis dans le traitement technique de ce qu’allait devenir le voyage spatial. En voyant plus tard les images de la Terre vue de l’espace, Kubrick regrettera de l’avoir faite « trop claire »…
Expérience cinématographique hors du commun, 2001 lance, en outre, une grande interrogation métaphysique. Kubrick a d’ailleurs toujours laissé le champ libre aux interprétations et aux extrapolations les plus délirantes. Inutile d’espérer en percer le mystère. Il aborde donc, sans les résoudre, la question de la place de l’homme dans l’univers, celle de sa destinée, ainsi que celle de l’homme par rapport à la machine. Face à la présence d’Hal, ordinateur qui se détraque sous l’assaut incontrôlé de ses sentiments devenus humains, le vernis de la civilisation craque – comme dans toute l’œuvre de Kubrick -, et c’est en redevenant sauvage que Bowman triomphe de la machine. Les pulsions destructrices de l’homme et la confortable civilisation aux conventions policées sont incompatibles.
Génie de l’image et plasticien hors pair, Stanley Kubrick livre un film d’une beauté assourdissante, poème futuriste devenu mythique. 2001est une douce chorégraphie, un lent ballet d’astronefs au son du Beau Danube bleu, une perfection formelle mêlée à une ambition intellectuelle sans égale.
En 1977, alors qu’il n’a que 7 ans, Christopher Nolan, futur réalisateur d’Interstellar et de Dunkerque, assiste à la projection du film à Londres. « L’écran s’est ouvert devant moi, et je me suis senti partir pour un voyage dont je ne suis jamais revenu tout à fait. Je voudrais permettre à une nouvelle génération de vivre l’expérience à son tour. » Aux côtés de Ned Price de Warner Bros. et à partir du négatif original conservé dans les entrepôts de la firme à Burbank en Californie, Christopher Nolan a supervisé la « recréation photochimique » de 2001, une version unrestored en 70mm, rendant ainsi au film l’écrin voulu par Kubrick pour son odyssée.
2001, l’Odyssée de l’espace (2001: A Space Odyssey)
États-Unis, Royaume-Uni, 1968, 2h42, couleurs (Technicolor), format 2.20
Réalisation : Stanley Kubrick
Scénario : Stanley Kubrick, Arthur C. Clarke
Photo : Geoffrey Unsworth
Effets spéciaux et visuels : Stanley Kubrick, Wally Veevers, Douglas Trumbull, Con Pederson, Tom Howard, Colin Cantwell
Musique : Aram Khachaturyan, György Ligeti, Johann Strauss, Richard Strauss
Montage : Ray Lovejoy
Décors : Tony Masters, Harry Lange, Ernest Archer
Costumes : Hardy Amies
Chorégraphie : Daniel Richter
Production : Stanley Kubrick, Metro-Goldwyn-Mayer, Stanley Kubrick Productions
Interprètes : Keir Dullea (David Bowman), Gary Lockwood (Frank Poole), William Sylvester (le docteur Heywood Floyd), Daniel Richter (Moonwatcher), Leonard Rossiter (Smyslov), Margaret Tyzack (Elena), Robert Beatty (Halvorsen), Sean Sullivan (Michaels), Douglas Rain (la voix de Hal 9000), Frank Miller (la voix du contrôleur de mission), Bill Weston (un astronaute), Edward Bishop (le capitaine de la navette Ariès B1), Glen Beck (un astronaute), Alan Gifford (le père de Poole), Ann Gillis (la mère de Poole), Penny Brahms (une hôtesse), Edwina Carroll (une hôtesse)
Sortie aux États-Unis : avril 1968
Sortie au Royaume-Uni : 15 mai 1968
Sortie en France : 27 septembre 1968
Démarche inédite depuis la première sortie du film en 1968, la copie 70mm a été tirée à partir d’éléments du négatif original. Il s’agit d’une recréation photochimique fidèle qui n’a fait l’objet d’aucune retouche numérique, effet remasterisé ni modification de montage. Grand admirateur de Stanley Kubrick, Christopher Nolan a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe de Warner tout au long de la fabrication.