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Emilia Pérez de Jacques Audiard avec Karla Sofía Gascón, Zoe Saldaña et Selena Gomez.
Emilia Pérez de Jacques Audiard – Synopsis
« Emilia Pérez » un film captivant réalisé par Jacques Audiard, est une œuvre cinématographique qui transcende les frontières du genre pour offrir une exploration profonde des thèmes de l’identité, du destin, et de la rédemption.
Maître Rita Moro Castro, éminente avocate spécialisée dans la défense des criminels, se voit confier une mission des plus délicates par Manitas del Monte, redouté chef de cartel mexicain en cavale. Ce dernier, en quête d’une existence nouvelle, la sollicite pour orchestrer un simulacre de décès, accompagné d’une opération de réattribution sexuelle, lui permettant ainsi de se métamorphoser en la personne qu’il a toujours aspiré à être.
Désormais connue sous le nom d’Emilia, elle renonce à son passé tumultueux, choisissant de réparer les maux causés par Manitas en fondant une association dédiée à l’aide des victimes des cartels. À travers cette œuvre philanthropique, Emilia s’efforce de restaurer une part de justice et d’humanité dans un monde marqué par la violence et la souffrance.
Emilia Perez de Jacques Audiard – Critique du film
LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME
Décidément, il ne fait jamais rien comme les autres. Avec Quentin Dupieux, Jacques Audiard demeure sans aucun doute le cinéaste le plus exigeant et novateur de l’Hexagone.
Sur le papier, Emilia Perez avait tout du sujet casse-gueule. Cette histoire de narcotrafiquant qui change de sexe aurait pû virer au fiasco et au ridicule. Pour rajouter un peu plus de difficulté à l’exercice, le réalisateur de Rouille et d’os y insère des apartés chantés.
Un procédé loin d’être artificiel qui apporte une véritable valeur ajoutée à l’ensemble.
Avec un talent, mais aussi un culot indéniable, Jacques Audiard surprend une fois de plus son monde en brassant les thèmes comme la famille, la filiation avec maestria.
Eminemment puissant, visuellement époustouflant et extrêmement profond.
Jouant habilement sur les lumières et les styles, le cinéaste brouille les pistes pour mieux embarquer le spectateur dans un univers unique, de l’hyper violence à la féminité.
Le cinéaste peut compter sur un duo d’actrices au cordeau (Zoe Saldana épatante, Karla Sofía Gascón, primée pour le prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes), oscillant entre joie et peine.
Alliant fond et forme, Emilia Perez confirme plus que jamais le ton singulier de Jacques Audiard.
Eminemment puissant, visuellement époustouflant et extrêmement profond.
Hervé Troccaz
Emilia Pérez fut cette année l’un des films les plus remarqués au Festival de Cannes.
A l’origine de ce sujet, il y a la lecture par Jacques Audiard du roman de Boris Razon intitulé : Ecoute, où il est en partie question d’un narcotrafiquant transgenre, désirant se faire opérer pour devenir la femme qu’il a toujours désirer être. Ce fait fut le point de départ de l’écriture du scénario.
C’est un long-métrage qui parle de rédemption, d’amour et de résilience en mêlant les codes du polar, de la
D’un simple plan, sur les chaussures argentées de l’héroïne, toute la fracture sociale du pays se reflète en un mouvement, que Rita rêve d’enjamber sous la forme de Manitas Del Monte, baron de la drogue qui l’engage pour lui permettre de changer de sexe et de simuler sa mort avant de réapparaitre en femme . C’est là tout l’intelligence d’Audiard qui fascine par ce travail d’équilibriste toujours prêt à se casser la figure.
Emilia Perez rappelle certains classiques de la comédie musicale, où la qualité du chant importe moins que l’émotion des performances et où tout démarre sur des murmures ou des sentiments refoulés, qui explosent vocalement et visuellement pour marteler la vraie valeur du genre
En tuant symboliquement Manitas pour devenir Emilia Perez , le film doit beaucoup à la présence incandescente de l’actrice trans Karla Sofía Gascón.
Si le sujet du film tient en deux lignes , que l’on aime la comédie musicale ou pas ou que l’on n’apprécie pas le transgenre, nous devons reconnaitre que la réalisation est brillante au point où ses ruptures de ton sont par moments déconcertantes. Avec sa photographie contrastée, presque surexposée par endroits, un montage sec, son rythme trépidant, ses chorégraphie réglées au millimètre et ses élans lyriques forts.
La magnifique BO composée par Camille et Clement Ducol est digne d’un opéra aux accents de folklore mexicain, de hip-hop urbain et de musique classique
Du coté dialogues autant dire qu’Audiard ne s’est pas forcé en copiant ceux aussi mièvres des opéras que nous connaissons. Dommage que par certains cotés le grand réalisateur est capable de tous les poncifs comme quand on change de sexe on change forcement d’esprit ou encore quand le violent chef du cartel devenu femme s’achète ensuite une bonne conscience en faisant le bien autour de lui.
Au-delà de ces constats improbables, son casting d’actrices est de premier plan avec une Zoé Saldana formidable en avocate, une excellente Karla Sofía Gascón en chef de cartel devenue femme et Selena Gomez (Jessi) crédible en femme soumise du chef mafieux.
Malgré son sujet et une forme qui intriguent, Emilia Perez tout à la fois drame, thriller et comédie musicale restera la plus belle mise en scène d’Audiard.
Gérard SERIE
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