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27ÈME rencontres du cinéma francophone en Beaujolais
Sortie nationale 23 novembre 2022
Comment est né le projet de ce documentaire Mauvaises filles ?
Tout a commencé grâce à ma rencontre avec l’historienne Véronique Blanchard qui rédigeait sa thèse de doctorat intitulée « Mauvaise filles : portraits de la déviance féminine juvénile ( 1945-1958)« , soutenue en 2016 et publiée en 2019.
Que saviez-vous alors des maisons de correction pour jeunes filles du Bon Pasteur ?
Presque rien, si ce n’est que j’avais vu le film de Peter Mullan « The Magdalene Sisters » et ignorais qu’en France une multitude de filles étaient enfermées dans des établissements dirigés par des religieuses. C’est à ce moment, en allant un peu plus loin que j’ai découvert le calvaire de ces filles mises au ban de la société derrière les hauts murs de la congrégation du Bon Pasteur.
Comment avez-vous rencontré et choisi ces femmes pour votre documentaire ?
L’approche de celles-ci ne se fit pas aussi facilement comme vous pourriez le penser parce que les archives n’étaient pas accessibles et qu’elles sont encadrées par des textes de loi. Après 2017 et le mouvement « Me Too » la manière de penser si elle n’a pas complètement changée, a tout au moins évolué dans le pays. Toutes ces femmes n’avaient plus rien à perdre en se livrant et j’ ai apprivoisé que celles d’entre elles qui avaient fait un chemin personnel intérieur pour se livrer en libérant leur parole. Je les ai « choisies » en fonction de leur personnalité et leur histoire commune qu’elles souhaitaient livrer.
Avez-vous pu visiter l’un de ces établissements ?
C’est Edith que l’on ne voit pas et dont on entend que la voix qui me guide dans la visite de la maison du Bon Pasteur de Bourges. elle a été abandonnée depuis une trentaine d’année, et elle venait d’être vendue à des promoteurs immobiliers. C’est celle-ci que j’ai filmé.
Quelles sont les femmes que l’on voit dans votre documentaire ?
La première est Eveline qui grandi dans une famille nombreuse et qui fut envoyée à l’âge de 15 ans par un juge de 1962 à 1966 au Bon Pasteur du Mans. Elle a eu 3 ans et travaille à Paris comme secrétaire.
La seconde est Michèle qui grandit entre la France, L’Allemagne et le Maroc. Elle aussi à 15 ans fut emmenée par sa mère à celle du Puy en Velay. Son placement a duré 4 ans de 1955 à 1959. Elle a trois enfants et assure la comptabilité de la manufacture d’orgues de son mari. Retraitée elle vit dans le Vaucluse.
La troisième est Edith. Elle entre à 6 ans à la maison de Bourges à la suite de la séparation de ses parents et y restera pendant 9 ans de 1933 à 1942. Elle a quatre enfants et devenue vendeuse en région parisienne.
La quatrième est Fabienn , née sous X en 1959, elle est prise en charge d’abord au Nid à Cherbourg, puis ST Etienne de Montluc en Loire Atlantique, avant de se retrouver de 1970 à 1974 à l’âge de 14 ans au Refuge de la charité à Toulouse. Elle a quatre enfants et vit à Paris où elle est directrice de casting.
Quant à la dernière Marie-Christine, elle grandit auprès de sa grand-mère et à 15 ans elle est placée par décision de justice au Bon Pasteur d’Angers, puis d’Orléans avant d’être transférée à Nantes. Son placement dure trois ans de 1964 à 1967. Elle a deux enfants, exerce le métier d’animatrice sportive avant sa retraite et vit maintenant à Nantes.
Pourquoi les juges interviennent dans le placement de ces jeunes filles ?
Souvent parce qu’elles ont une vie dissolue ou un comportement qui risque de troubler l’ordre public. A partir de 1945, la loi évolue tout comme les placements au Bon Pasteur.
Qu’est-ce qui explique les sévices corporels et le comportement des bonnes soeurs ?
Certainement parce qu’elles mêmes sont devenues religieuses en étant contraintes par leur famille bourgeoise et que la dureté de leurs actes envers les pensionnaires relevait d’une démarche éducative pour les remettre dans le droit chemin.
Que devenaient ces jeunes filles à 18 ans quand elles quittaient l’institution ?
Pour bon nombre elles tombaient dans la prostitution d’abord par méconnaissance de la vie à l’extérieur et surtout par un manque affectif réel après toutes ces années où elles ont été cloitrées.
Est-ce que les femmes que vous avez filmées ont vu le documentaire ?
Oui, elles l’ont vu et étaient à la fois émues et fières. Elles ont toutes prononcé les mêmes mots à l’issue de la projection « C’est incroyable, nous n’avions pourtant pas le même âge, nous n’étions pas au même endroit et pourtant nous racontons toutes la même chose! «
Gérard SERIE
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