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Dossier 137 de Dominik Moll avec Léa Drucker, Théo Costa-Marrini et Navarro-Mussy, Jonathan Turnbull, Guslagie Malanba, Mathilde Roenhrich
Dossier 137 – Synopsis
Un jeune homme est blessé à la tête par un tir de Flash-Ball policier lors d’une manifestation pacifiste liée au mouvement des Gilets jaunes. Stéphanie, enquêtrice à l’Inspection générale de la Police nationale, est chargée d’en déterminer les responsabilités.
Dossier 137 – Critique du film
A l’heure où l’actualité journalière nous informe de bavures policières lors de manifestations, qui pousse le citoyen à l’indignation,Dossier 137 (du nombre de dossiers journaliers traités par les policiers de la police des polices) est un film qui tombe à point nommé.
Il a le mérite de nous informer sur le fonctionnement de la police, qui implique cette fois des policiers chargés du maintien de l’ordre.
Un grand film d’action, dont la résonance vous hante longtemps après la projection
Ce thriller politique entièrement porté par Léa Drucker, charismatique, précise, aussi vive que lumineuse, nous donne à voir le déroulement d’une enquête avec un casting en tout point impeccable.
Un grand film d’action, dont la résonance vous hante longtemps après la projection et son générique de fin.
Dans ce polar remarquable, le réalisateur refuse tout manichéisme facile. Il préfère les zones d’ombre, là où la violence et la responsabilité de l’Etat devient systémique parce qu’elle est banalisée, inscrite dans la langue même de la procédure. Dossier 537 est grand film indispensable et incontournable, qui fait mal à notre regard et notre coeur, sans jamais élever le ton.
Au fil d’un récit passionnant à la ligne claire, au montage précis et sans effet de manche, Dominik Moll s’interroge sur le rapport de la Nation avec ses citoyens, sur la doctrine du maintien de l’ordre quel qu’on soit le prix.
Au-delà de son talent pour la mise en scène et la structure narrative, Dominik Moll fait aussi preuve d’une grande intelligence dans son propos. Refusant de fustiger l’un ou l’autre parti, il laisse le temps à chacun de développer un discours et un droit de réponse.
Avec sa manière fluide et proche d’un documentaire, une grande partie du film se révèle particulièrement convaincante, au moins jusqu’aux dernières scènes, qu’il est permis de trouver trop démonstratives, voire pour certains démagogiques. Dans le même temps, le film tente d’humaniser le personnage principal de policière, dont le travail délicat est d’estimer si certains de ses collègues ont fauté. Le récit est nettement moins équilibré dès lors que la vie privée de cette femme vient se mêler à son expertise professionnelle.
Léa Drucker est cependant exceptionnelle, dans tous les domaines. Elle n’est pas loin de parvenir, à rendre moins fragile l’édifice narratif.
✍️ Gérard Sérié
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