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Avec seulement trois éléments, une démarche unique, une dernière chapeau, le tout saupoudré de gags, Charlie Chaplin a marqué des générations entières. Il faut dire que son humour présente un caractère universel.

L’artiste nous a quitté en 1977. Heureusement un musée lui rend hommage à Corsier-sur-Vevey en Suisse, où il avait posé ses valises dans les années 50. Des “Lumières de la ville” aux “Feux de la rampe” en passant par “Le vagabond“, ou encore “La comtesse de Hong Kong“, les chefs-d’œuvre du maître continuent de marquer les esprits.

Chaplin, du cinéma muet aux classiques du septième art

Charlie Chaplin a débuté sa carrière autour du cinéma muet. L’institution invite à suivre son parcours singulier qui le mena de la capitale anglaise jusqu’au soleil californien d’Hollywood. C’était un artiste complet, à la fois scénariste, producteur, réalisateur et comédien. Pour ne rien gâcher, un homme engagé !

De son véritable nom Charles Spencer Chaplin, l’homme est né en avril 1889  à Londres, élevé par son père Charles Chaplin et sa mère Hannah Hill. Le jeune garçon a grandi dans le quartier misérable de Walworth.

Une enfance placée sous le signe de la difficulté, puisque son père était alcoolique et sa mère victime de troubles mentaux, abonnée aux séjours en hôpital psychiatrique. Son père s’absente pour une tournée Outre-Atlantique pendant un an avant d’abandonner sa famille, qui entre-temps s’est agrandie d’un enfant, qui n’était pas de lui.

Une période placée sous le signe de la misère qui inspirera le film The Kid. Le jeune Charlie et ses frères connaissent à plusieurs reprises l’orphelinat. À seulement cinq ans, le jeune garçon précoce remplace mère victime d’une extinction de voix. C’est le début d’une brillante carrière de comédien et de metteur en scène.

Grâce à son frère, il est engagé de neuf à 12 ans en tant que pantomime dans une troupe de théâtre, avant de rejoindre l’écurie de Fred Karno en 1908.

Le célèbre imprésario lui offre l’opportunité d’effectuer une tournée aux États-Unis. Un point de bascule dans sa carrière puisque le jeune Charlie Chaplin est engagé par les studios Keystone.

Il découvre alors le monde merveilleux du septième art !

Charlie Chaplin, le cinéma universel

Charlie Chaplin effectue ses débuts dans une ambiance survoltée des studios. Les tournages s’enchaînent. Il ne tarde pas à créer le personnage de Charlot le vagabond, qui deviendra sa marque de fabrique. Mécontent du travail des cinéastes, il fait ses premiers pas de metteur en scène de 1914. C’est le début d’une ascension fulgurante. Quatre ans après ses débuts derrière la caméra, il signe un contrat d’un million de dollars, un engagement pour huit films à venir. Une première à Hollywood !

Fort de ce succès, il construit son propre studio où il tourne de nombreux succès comme The k-Kid. Profitons d’un vent de révolte qui souffle à Hollywood au sein des acteurs, il fonde la société de production United artists, avec le soutien de stars.

Pendant de nombreuses années il défend bec et ongles le cinéma muet, renâclant pendant de nombreuses années à l’introduction de sons dans ses long-métrages. L’un des exemples les plus probants reste “Les lumières de la ville” où il intègre simplement quelques éléments sonores, destinés à souligner l’art de la pantomime, donc il demeure un maître incontesté.

Charlie Chaplin se veut surtout et avant tout auteur d’un cinéma à caractère universel, s’affranchissant des cultures et des langues. Preuve de son succès, il entreprend une grande tournée en Europe pour présenter son long-métrage. L’occasion pour lui d’une prise de conscience de la situation sociale de la vieille Europe, et des ravages du chômage.

1936 marque sans doute l’apogée de sa carrière avec Les temps modernes, son œuvre la plus célèbre, qui restera le dernier de l’histoire du cinéma muet, et également la dernière apparition du personnage de Charlot. L’occasion pour lui de pointer du doigt les travers de l’industrie et du travail à la chaîne.

Quatre ans plus tard, il enfonce un peu plus le clou avec Le dictateur, où il se moque ouvertement de Hitler et de Mussolini. Guère étonnant d’apprendre que l’ambassadeur d’Allemagne tente d’interrompre le tournage. Heureusement, le cinéaste bénéficie du soutien du chef de l’État Roosevelt. Ce qui n’empêche pas au Dictateur d’être interdit dans toute l’Europe. On raconte cependant qu’Hitler lui-même l’aurez visionné en privé. Le long-métrage ne finira par sortir en France qu’en 1945.

Charlie Chaplin, l’exil en Suisse

Malgré son immense popularité et son succès aux quatre coins de la planète, son œuvre et ses prises de position ne sont pas du bout de la justice américaine. Son engagement politique à gauche n’est pas le bienvenue dans cette période de chasse aux sorcières, et il est donc taxé d’anti américanisme. Un humanisme qui lui vaudra d’être banni de son pays. En 1952, alors qu’il est en train de promouvoir les feux de la rampe dans sa ville natale, la commission anticommunisme du sénateur McCarthy supprime le visa de Charlie Chaplin, l’empêchant de revenir aux États-Unis.

Ce sentant citoyen universel et du monde, Charlie Chaplin ne se laisse pas décontenancer et pose donc ses valises en Suisse, tout d’abord à l’hôtel Beau Rivage à Lausanne puis au Manoir de Ban. Cette sublime propriété est située sur les hauteurs de Vevey. En 1957 il met en scène Un Roi New York, où il critique ouvertement cette chasse aux sorcières.

Ses prises de position politique mais aussi son amour ouvert des femmes, valent de nombreuses critiques à Charlie Chaplin. Il faut dire quel artiste enchaîne les conquêtes et près de quatre mariages. À seulement 29 ans, il s’unit à Mildred Harris, de 12 ans sa cadette. À 35 ans, il se marie avec une jeune fille de 16 ans nommé Lita Grey.

Cette dernière lui donnera deux fils. A 47 ans il s’unit secrètement lors d’une croisière à Paulette Godard.

Enfin il aura huit enfants avec Oona Neil, 18 ans.

Des aventures sentimentales qui feront beaucoup les couilles donc. Une légende veut que Charlie Chaplin inspira à Nabokov son roman Lolita.

Juste après sa dernière réunion, une procédure intentée en paternité par la comédienne Joan Barry. Cette dernière est soutenue par le FBI. Malgré des tests qui prouvent son innocence, Charlie Chaplin est condamné à verser une pension alimentaire.

L’artiste meurt le matin de Noël 1977. Sa tombe se situe dans le cimetière de Corsier. En mars de l’année suivante, sa tombe est violée, et le cercueil dérobé, avec une demande de rançon. Finalement le corps est retrouvé quelques semaines plus tard, dans le champ de Noville.

Outre son incroyable oeuvre cinématographique, Charlie Chaplin restera également comme un homme généreux puisqu’il donna prêt de 2 millions à l’Abbé Pierre en faveur de son association Emmaüs.

Chaplin’s World au Manoir de Ban

Le Manoir de Ban sur les hauteurs de Corsier accueille un musée dédié à Charlie Chaplin, Chaplin’s World. La mise en scène est tout à fait remarquable est susceptible d’intéresser toutes les générations. Le lieu a accueilli Charlie Chaplin et sa famille de 1952 à 1977. Un cadre merveilleux où l’artiste trouver de l’inspiration pour ces derniers scénarios et où il accueille également de nombreux artistes de premier plan comme Michael Jackson Marlon Brando.

Sur près de 14 hectares, le lieu a été transformée en musée scindé en deux parties : le “Manoir” pour la vie privée et le “Studio” consacré à ses long-métrages. On apprécie cette immersion complète qui permet de mieux appréhender l’approche de Charlie Chapli,  mais aussi la présenttion de personnalités qui ont jalonné sa vie, de Buster Keaton en passant par Churchill, Buster Keaton ou encore Sophia Loren.

Une visite aussi ludique qu’agréable !

Hervé Troccaz

Chaplin’s World
Route de Fenil 2
1804 Corsier-sur-Vevey
Suisse

Le site officiel de Chaplin’s World

Charlie Chaplin sera une nouvelle fois à l’honneur cette année au Festival Lumière ! Profitez de votre visite sur 7alyon.com pour découvrir également la saison 2019/2020 du Radiant-Bellevue ou encore la Fête des Lumières.