L’histoire de Souleymane avec Abou Sangare 🎞️ Critique du film📽️

Sorties à Lyon – La newsletter

Vous cherchez des sorties à Lyon ? Abonnez-vous gratuitement à la newsletter, comme nos 5000 abonnés !

L’histoire de Souleymane de Boris Lojkine, Delphine Agut avec Abou Sangare , Alpha Oumar Sow, Nina Meurisse

L’histoire de Souleymane – Synopsis

Souleymane, un jeune homme dans la vingtaine, a grandi dans un village rural d’Afrique de l’Ouest, où il a toujours été fasciné par les histoires de ceux qui quittent leur terre natale pour tenter leur chance en Europe. Comme beaucoup de jeunes dans sa communauté, il rêve d’une vie meilleure, loin de la pauvreté et des traditions oppressantes. Inspiré par des récits de succès et poussé par la nécessité de subvenir aux besoins de sa famille, il décide de partir.

Après des mois de péripéties et d’épreuves, Souleymane arrive finalement en Europe, mais il réalise rapidement que ses attentes étaient loin de la réalité. Plutôt qu’un monde de prospérité, il découvre un univers hostile et indifférent. La France, pays d’accueil rêvé, lui réserve un accueil froid. Logé dans un centre pour migrants, il fait face à une bureaucratie lente et à une société qui le regarde avec méfiance.L’histoire de Souleymane explore des thèmes universels tels que l’espoir, la résilience, l’identité et la quête d’un meilleur avenir. À travers l’expérience de Souleymane, le film offre un commentaire social puissant sur les réalités de l’immigration, les inégalités sociales et les défis d’intégration dans les pays occidentaux.

Le personnage de Souleymane, incarné par Abou Sangaré, est un symbole de la lutte des millions de personnes qui cherchent une vie meilleure tout en devant faire face à des obstacles presque insurmontables. Le film évite tout manichéisme, présentant les personnages dans toute leur complexité humaine.

L’histoire de Souleymane – Critique du film

LA TRAVERSEE DE PARIS

Dans ce faux docu-fiction mais vrai thriller social puisant et haletant, le réalisateur retrace deux jours de la vie d’un sans papiers guinéen à Paris. 

Les livreurs, fantômes humains dans la nuit, pédalent. Nous les suivons dans cette traversée de Paris en apnée. Des hommes qui sortent parfois de l’ombre pour nous raconter les coulisses de leur travail avec les démêlés avec leurs titulaires de compte, les arnaques dont ils sont victimes, les relations avec les clients, les difficultés à se loger et leurs rapports avec leurs camarades livreurs qui ne sont pas forcément des amis.

Nous ignorons tout de ces clandestins (Uber Eats) de plus en plus nombreux dans la capitale.

Le drame, pour un livreur demandeur d’asile,  ce n’est plus de se faire voler son vélo, mais ce qui les angoisse est d’échouer à l’entretien de demande d’asile dans notre pays .

Dans ce road-movie trépidant le réalisateur fait de Souleymane le porte étendard de tous ces clandestins qui ont fuit leur pays pour trouver ailleurs des jours meilleurs, sans distinction d’origine et traités à leur arrivée en France de manière différente.

“L’Histoire de Souleymane” très réaliste et bien filmé nous vient de Cannes où les médias l’ont encensé. Les bobos de la profession ont récompensé le film du prix du jury et Abou Sangaré du prix du meilleur acteur, alors qu’il n’est qu’un acteur amateur qui interprète son propre personnage et qui est encore sous le coup d’une OQTF.

Un film somptueux et révoltant à la fois

Souleymane est à l’image repoussoir de l’immigré, délinquant et/ou paresseux, en opposant dans ce film  celle, autrement vertueuse, du damné de la terre qui demande simplement à jouir des fruits de son travail honnêtement gagnés dans son pays d’accueil. Il serait bien cynique de s’en moquer.

Il n’y a volontairement pas de musique dans ce film, parce que son réalisateur voulait jouer à fond la partition sonore de la ville, avec ses klaxons, les sirenes, le fracas des RER , le bruit des moteurs et des roues de vélos, jusqu’à la scène finale dans le petit bureau nu de l’Ofpra.

Dans ce drame social traité sur un ton semi-documentaire épuré, ce film somptueux et révoltant à la fois, dépeint par endroits de nouvelles formes intolérables d’esclavage qui perdurent dans notre pays.

Gérard SERIE

A lire également sur 7 à Lyon, le guide de vos sorties à Lyon : Lee Miller avec Kate Winslet – Critique du film