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Le Roman de Jim d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu avec Karim Leklou, Laetitia Dosch, Sara Giraudeau
Le Roman de Jim – Synopsis
Aymeric croise par hasard Florence, une ancienne collègue de travail, lors d’une soirée à Saint-Claude, dans le Haut-Jura. Celle-ci, enceinte de six mois et vivant seule, attire son attention.
Lorsque Jim vient au monde, Aymeric est présent. Ils vivent ensemble de belles années, jusqu’au jour où Christophe, le père biologique de Jim, refait surface. Ce qui pourrait sembler être le début d’un mélodrame se révèle en réalité l’amorce d’une véritable odyssée de la paternité.
Le Roman de Jim – Critique du film
Ce mélo est l’adaptation du roman de Pierric Bailly sorti en 2021, dont l’histoire se déroule sur une vingtaine d’années.
La difficulté de le transposer en 1h40 à l’écran tenait donc dans sa durée ce que les frères Larrieu réussissent en prenant quelques libertés par rapport au récit.
Le titre du film est trompeur, parce que son héros est moins Jim qu’Aymeric. La question qui y est posée n’est pas neuve dans un ménage à trois où une femme aime deux hommes simultanément. C’est celle de la filiation et de ses deux dimensions biologique et affective.
L’émotion est telle que devant cette histoire de paternité contrariée par le sort, on ne peut qu’être touché par sa beauté et aussi grâce notamment à la confrontation entre violence et douceur des sentiments.
Dépourvu du moindre folklore, ce mélodrame axé sur les gens modestes qui bricolent avec leur vie cherche en chacun d’entre eux, comme en chaque lieu, la singularité de l’ordinaire.
A l’aune de la dépossession et de l’effacement d’un anti-héros qui se fait d’emblée le narrateur pour donner corps à la bonté bornée et éberluée d’Aymeric, l’émotion jaillit de toutes parts.
Le roman de Jim dont le titre évoque le prénom d’un enfant que le film va nous montrer les différents âges et blessures affectives nous indique qu’Aymeric (Karim Leklou) devient le père adoptif a une autre qualité, celle d’évoquer sans détour des sujets d’aujourd’hui comme les nouvelles formes de parentalité.
Un bijou d’émotion contenue
Ce dernier film des frères Larrieu, explorant le profond mystère du lien père-fils, est un bijou d’émotion contenue qui séduit aussi par ses personnages attachants, incarnés par d’épatants comédiens comme Karim Leklou immense acteur qui distille, de film en film, les délicates tonalités de son talent.
Voilà une brillante épopée familiale : troublante, frustrante et cruelle, mais aussi si juste qui ne manquera pas ni de toucher, ni d’émerveiller son public.
La réalisation et direction d’acteurs sont les autres points forts de cette œuvre avec un casting de premier choix où en plus de l’excellent Karim Leclou : Bertrand Belin, compositeur de la BO parvient à être crédible en auxiliaire de vie provincial, pendant que Laetitia Dosh assume sans complexe son statut de briseuse de destins et que Sarah Giraudeau illumine le drame de l’intérieur.
Ce film est un petit trésor de douceur et d’humanité dont on ressort grandi et apaisé, avec un regard plus compréhensif sur des malentendus ou des choix arbitraires qui peuvent parfois conduire au pire.
Gérard SERIE
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