ALL YOU NEED IS BOYLE
Les chansons des Beatles contiennent un ADN culturel dont certains points sont inaltérables. Ces refrains et ses mélodies sont tellement bien construits qu’elles vous appartiennent immédiatement et font partie de votre héritage.
Yesterday tient un discours très critique sur la gloire et l’argent, le cinéaste n’hésitant pas à valoriser une existence simple. Avec l’amour et la modestie comme absolu.
On ne peut s’empêcher dès lors de constater l’évolution du réalisateur depuis ses débuts dans les années 90, où le ton était beaucoup plus caustique et où il raillait est l’existence des gens ordinaires.
À ce titre, il brosse un portrait cynique de l’industrie musicale, et la télévision en particulier.
Une fable aimable mais trop convenue, malgré l’interprétation
L’association entre Dany Boyle/Richard Curtis fait des étincelles. Certes, le scénariste met en avant une fois que plus des personnages sensibles.
Le scénariste, que l’on adore par ailleurs, recourt toujours aux mêmes artifices : une galerie de personnages haut en couleur (les parents dissipés et maladroit, l’assistant envahissant qui n’est pas sans évoquer Spike dans Coup de foudre à Notting Hill). Cela permet d’éviter bien des poncifs, mais vire à la recette systématique chez Richard Curtis (nous avons droit une fois encore au semblant de course-poursuite pour essayer de récupérer son amour), ôtant par la même occasion tout effet de surprise. Malgré ces personnages nuancés, il se renouvelle pas assez le genre pour nous emporter.
Heureusement le cinéaste met son grain de sel et offre un happy ending d’une étonnante simplicité, tout en restant dans une narration très classique.
Ce qui ressort clairement de long-métrage : le génie musical de Paul McCartney et ses amis. Dany Boyle a sû trouver le bon dosage, la musique servant parfaitement à soutenir l’histoire, véhiculer des émotions ou encore poser des questions existentielles.
L’ensemble se laisse regarder sans déplaisir même si le style manque parfois de personnalité et de frénésie. Bref une fable aimable mais trop convenue, malgré l’interprétation et l’apparition d’Ed Sheeran, qui ne manque pas de charme.
On aurait aimé un traitement plus radical de la part de Danny Boyle, un choix moins convenu que la fin sans surprise,, une. conclusion reste gentiment prévisible, là où Damien Chazelle avec Lalaland prenait davantage de risques avec un épilogue poignant.
Hervé Troccaz