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Vivants d’Alix Delaporte
Par Alix Delaporte, Alain Le Henry
Avec Alice Isaaz, Roschdy Zem, Vincent Elbaz
Vivants – Synopsis
Gabrielle, 30 ans, intègre une prestigieuse émission de reportages. Elle doit très vite trouver sa place au sein d’une équipe de grands reporters.. Habités par leur passion pour la recherche de la vérité, leur sens de l’humour et de la solidarité, ils vont tout tenter pour retrouver la foi de leurs débuts et se réinventer.
Vivants – Critique du film
En s’inspirant de ses propres débuts professionnels à l’agence Capa en qualité de cameraman où elle a appris à filmer, la réalisatrice nous raconte l’histoire d’une “famille” ou d’une équipe de reporters qui tentent de résister aux bouleversements de leur métier et de l’actualité où la mort ne fait plus recette et où les patrons de chaînes leur demande de faire rêver les téléspectateurs.
Malgré l’engagement de Vincent (Roschdy Zem), leur rédacteur en chef dans le film , ils sont confrontés au quotidien d’un métier qui change, avec des moyens toujours plus réduits, face aux nouveaux canaux de l’information sur internet.
Il faut savoir qu’Alix Delaporte n’est jamais partie sur des terrains de guerre et n’a jamais vécu ce que les journalistes de “Vivants” ont traversé.
La scène (tirée d’une archive de l’émission 24h à Sarajevo filmé par Pascal Manouchian) où le reporter suit des jeunes qui traversent une zone de combat pour aller en boîte de nuit raconte bien cet élan de vie que l’on retrouve dans le film “vivants”.
L’autre scène forte du film est celle où Vincent le rédacteur chef danse sur le boléro de ravel. Elle évoque tout à fait le stress post-traumatique dont souffrent certains reporters de guerre.
la qualité première du film est de nous faire découvrir de l’intérieur le fonctionnement d’une équipe de journaliste de télé spécialisée dans les enquêtes d’investigations
Au sein de la rédaction, gabrielle, une jeune stagiaire observe à distance le comportements et les réactions à vif des journalistes-reporters qui montent chaque jour une émission à partir des news dont ils disposent, captées dans l’actualité ou sur le terrain.
C’est un film qui aurait pu se passer de la quasi totalité des dialogues tant les regards échangés entre eux en disent plus long que les mots ou les longs discours.
Un film fort , puissant, poignant
Si tout n’est pas parfait dans le scénario et semble parfois factice, c’est un film fort, puissant, poignant d’un point de vue psychologie des personnages. Bien réalisé et bien rythmé, même s’il n’évite pas les écueils du rédacteur chef, vieux beau au visage buriné qui fait chavirer le coeur de la jeune stagiaire ou qu’il oublie à certains moments que les journalistes sont au service d’un pouvoir subventionné qui dicte la ligne éditoriale des émissions qu’il produit, vivants nous interpelle sur la véracité des images que l’on regardent sur nos écrans .
Réalisé avec talent et humanité, les interprètes sont tous parfaits. Aux cotés d’une Pascale Arbillot habitée par son personnage de femme seule sans réelles attaches affectives dans la vie car trop prise par son métier, elle temporise au milieu de cette bande de mecs. Le duo Isaaz-Zem tout en retenue fonctionne bien. tout comme le ténébreux Vincent Elbaz, valeur sure de l’info qui part combat pour la bonne cause. Pierre Lottin et Jean-charles Clichet tirent eux aussi leur épingle du jeu
Avec ce titre utilement lyrique “Vivants” est une chronique sur un groupe de reporters qui se regarde avec un réel plaisir.
Gérard SERIE
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