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The Son (Le Fils) de Florian Zeller avec Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby
The Son – Synopsis
À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n’est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils.
The Son – Critique du film
Après The Father (Le père) qui explorait le voyage intérieur d’un homme âgé aux prises à sa fragilité mentale devant la mort, voici The son (Le fils), sur le thème du mal être adolescent, deuxième volet d’une trilogie théâtrale qui s’achèvera par celle probablement au cinéma, de La mère et le père , qui analysera et disséquera au final les tourments et la solitude de celle-ci après le départ des enfants de la maison.
A y regarder de plus près, ce triptyque autour de la famille traite à chaque fois de la dépression qui concerne de près ou de loin et à des degrés différents acceptables ou insupportables tout le monde. Il semblerait d’après Florian Zeller que c’est un phénomène presque naturel et sociétal.
Le film nous met à la place des parents du malade, qui tentent de comprendre d’où provient la souffrance de leur adolescent et de mesurer notre propre impuissance face à des situations qui nous échappent malgré nos bonnes intentions.
La scène pivot où le fils (Hugh Jackman) rend visite à son propre père âgé (Anthony Hopkins) est importante parce qu’elle nous permet de comprendre que ce dernier a été lui aussi jeune un fils en souffrance hanté par son passé et qu’il avait tenté devant une sorte de malédiction transgénérationnelle, d’être un meilleur père que celui qu’il a eu.
Nous voyons malheureusement que cette sorte de phénomène « naturel », comme une scène répétitive, frappe les enfants battus par des pères qui ont subi les mêmes sévices corporels.
Une écriture fine, profonde et intelligente
Dans ce nouveau drame adapté d’une de ses pièces de théâtre bien observé et d’une écriture fine, profonde et intelligente dans la puissance de l’émotion et une thématique moins vue sur les écrans, cet opus nous interpelle, nous fait vibrer affectivement et nous émerveille.
Voilà un film d’une tension psychologique permanente, mais tellement efficace et douloureux où l’incompréhension et le mal-être est présent du début à la fin.
Dans la dernière scène nous pressentons instinctivement, et ce malgré l’apparence joyeuse des retrouvailles du fils avec ses parents, que le drame va se produire.
Florian Zeller démontre une fois encore son talent
Florian Zeller qui maîtrise à la perfection la réalisation avec son utilisation du hors champs, des gros plans, une photographie léchée, des prises de vues grandioses de New-York démontre une fois encore son talent.
Le casting cinq étoiles nous offre des scènes d’une intensité incroyables où le jeu exceptionnel des acteurs nous éblouit; y compris dans l’unique face à face magistral entre Hopkins et Hugh Jackman plus habitué aux blockbusters qu’aux films intimistes.
Mention spéciale pour Zen McGrath (Nicolas) qui joue sur toutes les facettes de son personnage, de l’adolescent solitaire et suicidaire au fils torturé par un mal intérieur qui le dévore et le plonge dans une souffrance intolérable.
L’actrice Vanessa Kirby Beth joue la seconde femme d’Hugh Jackman (Peter) avec force, conviction et profondeur; une jeune mère prise en tenaille entre un mari absent et un fils névrosé qui l’accable et la rend responsable de tous ses maux.
Un film essentiel qui nous apprend sur le comportement de nos enfants et sur nous-même.
Gérard SERIE
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