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Sur les chemins noirs de Denis Imbert avec Jean Dujardin, Izïa Higelin, Anny Duperey, Joséphine Japy, Jonathan Zaccaï, Dylan Robert.

Sur les chemins noirs – Synopsis

Un soir d’ivresse, Pierre, écrivain explorateur, fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin. Un voyage unique et hors du temps à la rencontre de l’hyper-ruralité, de la beauté de la France et de la renaissance de soi.

Sur les chemins noirs – Critique du film

Après l’adaptation très réussie Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson  , cette fois nous assistions à un road movie immobile qui comme dans Le voyageur immobile, livre de Michel Tournier, situe ailleurs le propos loin de la performance physique. 

C’est un voyage intérieur mais surtout mental qu’entreprend  Pierre comme une sorte t’introspection effrayante, certes écrivain mais autre que Sylvain Besson, qui part de la Provence jusqu’au Cotentin sur les chemins situés sur une diagonale du vide. 

Paradoxalement ce marcheur tente de se réparer après son accident stupide, mais à se cacher aussi du monde en découvrant des régions française magnifiques qui restent figées dans le passées et presque oubliées de tous dans une ruralité tenace.

En suivant Pierre dans son périple fait de lectures, de nuits à la belle étoile, de silence, de souffrance et de solitude, sur ces chemins de traverses nous finissons par atteindre comme lui une sobriété et une sorte de ré-enchantement, qui nous soigne des tracas et de l’agitation de la vie urbaine.

Pierre est une sorte de Diogène hors de son tonneau dans lequel il s’est enfermé, mais comme un miraculé en mouvement, un être en résonnance avec lui même qui « navigue « entre histoire, géographie et géologie des sols qui offre surtout la poésie de la terre.

La réalisation sied parfaitement à la lenteur de l’action

Les paysages magnifiques et grandioses sont à couper le souffle. En suivant comme le marcheur sur la carte IGN ces chemins tortueux, cela permet aux spectateurs de mieux sentir les efforts qu’il faut accomplir pour surmonter la douleur physique et ne retenir que la beauté des lieux escarpés.

La réalisation de Denis Imbert sied parfaitement à la lenteur de l’action, des quelques rencontres inopinées avec des femmes : amoureuse passagère et lumineuse (Joséphine Japy) , fromagère perdue dans la montagne, fille solide sur ses jambes et protectrice (Izïa Higelin) et  (soeur ( Annie Dupérey) que le voyageur visite sans prévenir  ou des accompagnateurs d’un instant sur son parcours.

Jean Dujardin qui porte entièrement le film sur ses épaules est parfait dans le rôle de Pierre parce qu’il explore et exploite toutes les facettes du personnages dans des scènes qui sonnent toutes  le vrai.

Tout le reste du casting qui l’accompagne joyeusement dans ce film d’une dureté et d’une beauté incroyables.

Gérard SERIE 

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