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Rosalie de Stéphanie Di Giusto avec Nadia Tereszkiewicz, Benoit Magimel, Benjamin Biolay, Guillaume Gouix, Gustave Kervern, Juliette Armanet, Serge Bozon, Lucas Englender

Rosalie – Synopsis

Rosalie, jeune femme vivant dans la France rurale de 1870, porte un lourd secret : elle est née avec une pilosité excessive, semblable à celle d’un homme. Cachant sa différence sous des vêtements épais et un voile, elle vit recluse, étouffant ses rêves d’amour et de liberté. Un jour, elle rencontre Abel, un homme endetté qui voit en elle un moyen de sauver son café. Un mariage arrangé est précipité, mais Rosalie est déterminée à cacher son secret à son nouveau mari.

Rosalie – Critique du film

Clémentine Delait figure féminine bien réelle et femme à barbe qui connut la célébrité au début du XXe siècle, n’est pas heureusement pour elle, devenue comme d’autres, un phénomène de foire que l’on exhibait.

Ce film historique et dramatique socialement, raconte l’histoire de Rosalie, une jeune femme confrontée à une particularité physique rare : elle est née avec une pilosité excessive sur le visage et tout le corps.

Ainsi, que Rosalie cachant son secret pour échapper aux regards indiscrets et aux jugements de son entourage,  rencontre Abel, un homme endetté qui accepte de l’épouser après avoir empoché sa dote versée par son père, mais  en  ignorant son problème.

Un récit initiatique puissant

Cette histoire poignante d’amour et d’acceptation est un récit initiatique puissant que la réalisatrice veut nous raconter en explorant les thèmes de l’identité, de l’acceptation de soi et de l’amour dans une société corsetée par les conventions.

Rosalie est un film important et nécessaire qui questionne les normes sociales à une époque où les mariages arrangés se décidaient  entre les familles sans tenir compte des aspirations affectives des jeunes. Pour ce faire, la future épouse devait fournir outre son trousseau, une dote négociée entre les parents.

Il nous invite à dépasser les apparences et à embrasser la complexité de l’être humain avec  cette œuvre inspirante qui ne laissera personne indifférent.

Leur mariage forcé les oblige à cohabiter et à composer avec leurs différences. Rosalie, tiraillée entre son désir d’une vie normale et la peur de révéler sa véritable identité, se retrouve face à un choix crucial : assumer sa singularité ou se plier aux conventions sociales.

Le film explore une multitude de thèmes universels, tels que l’acceptation de soi et de l’autre avec une Rosalie qui lutte contre l’image qu’elle a d’elle-même et la perception que la société a d’elle. Sa quête d’acceptation de soi se confronte aux préjugés et à la rigidité d’une époque peu encline à la différence.

L’amour et la confiance malgré les tromperies sur lesquelles leur relation est fondée où Rosalie et Abel expriment leurs sentiments réciproques. Leur histoire met en lumière la complexité de leurs rapports et la capacité d’aimer au-delà des apparences.

La liberté et la résilience parce que Rosalie aspire à une vie libre de jugements et de contraintes. Sa trajectoire met en avant sa force de caractère et sa détermination à vivre selon ses propres choix.

Le film questionne la notion d’identité et explore les différentes facettes qui définissent un individu. Rosalie cherche à se définir au-delà de sa particularité physique.

Une mise en scène sensible et délicate

Stéphanie Di Giusto, la réalisatrice, adopte une mise en scène sensible et délicate. Elle utilise des cadrages rapprochés pour capturer les émotions des personnages et des plans larges pour souligner la beauté des paysages ruraux. La lumière joue un rôle important, créant des atmosphères tantôt douces, tantôt mélancoliques

Les personnages sont tous bien décrits  à commencer par Rosalie (Nadia Tereszkiewicz) , est une jolie jeune  femme, figure bouleversante de courage et de résilience. Sa trajectoire, de la honte et du refoulement à l’affirmation de sa différence et de sa féminité, est profondément touchante dans ce film.

Abel (Benoit Magimel) est un aubergiste taiseux , rustre et sans manières qui peut être violent quand il découvre la supercherie, se retrouve floué et souhaite à peine marié, répudier sa jeune femme qui est en plus stérile

Paul (Gustave Kervern) le père, souhaite marier et se débarrasser de sa fille Rosalie au plus tôt.

Une réflexion sur l’acceptation de la différence, l’amour et la quête d’identité

Barcelin (Benjamin Biolay) est le notable du pays qui aime la chasse à cou., Généreux financièrement avec les soeurs du couvent qui s’occupent des enfants nécessiteuses il veille sur ses ouailles  et est  le patron de l’usine dans laquelle  tous les villageois travaillent.

Ce casting exceptionnel donne vie à une galerie de personnages secondaires fascinants autour d’un duo Tereszkiewicz / Magimel  de premier ordre.

Le personnage de Rosalie, magnifiquement interprété par Nadia Tereszkiewicz, est une figure bouleversante de courage et de résilience. Sa trajectoire, de la honte et du refoulement à l’affirmation de sa différence et de sa féminité, est profondément touchante dans ce film .

Benoît Magimel est excellent dans le rôle d’Abel est tout en nuances, passant du scepticisme à l’affection sincère pour son épouse. Il apporte une nuance bienvenue au personnage, le rendant tour à tour attachant et agaçant.,

La prestation de Benjamin Biolay, en tant que patron d’usine cruel et misogyne, est particulièrement remarquable.

Certains personnages secondaires auraient pu être davantage développés.

La musique d’Hania Rani accompagne délicatement le récit, soulignant les moments d’émotion et d’introspection. Les mélodies mélancoliques et aériennes créent une ambiance poétique et touchante.

Rosalie est un film poignant et sensible qui explore des thèmes universels avec finesse et humanité. Porté par des acteurs remarquables et une mise en scène soignée, il invite à une réflexion sur l’acceptation de la différence, l’amour et la quête d’identité. Un film à ne pas manquer.

Gérard SERIE

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