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ON VA DEGUSTER
Pendant deux jours, Laurent Gerra a présenté son nouveau spectacle dans sa ville natale, « Laurent Gerra se met à table« . Fin gastronome, propriétaire de Léon de Lyon, il se sert de sa passion pour les arts de la table et la bonne chère comme fil conducteur. Nous avons assisté à la représentation du jeudi 26 septembre à la Bourse du Travail.
C’est peu de dire que le monde politique et artistique demeure largement assaisonné et déguste tous les étages.
La mise en scène demeure soignée avec des casseroles en cuivre et un piano derrière lequel cinq musiciens, l’accompagnent pour des intermèdes musicaux. Un écran géant permet également de ponctuer le spectacle par des témoignages de personnalités comme Stéphane Bern, Michel Drucker ou encore Jean Réno.
En guise d’apéritif, Nicolas Sarkozy étrille la sphère politique mais aussi religieuse. Chacun en prend pour son grade, y compris le lyonnais l’Abbé Pierre qui prend en dessert des « religieuses fourrées« .
Ses fidèles auditeurs de RTL ne seront pas dépaysés avec une galerie de personnages rétro comme Léon Zitrone encore Jack Lang, mais aussi Enrico Macias qui revisite Starmania avec Starmamounia.
Une parodie très réussie de Charlie Chaplin jouant sur les mimiques
En dehors de ce chemin balisé et de ses personnages habituels, Laurent Gerra innove en rendant hommage à Charlie Chaplin avec une parodie mettant en scène François Hollande en version muette. Le résultat est irrésistible et joue habilement sur les mimiques.
Laurent Gerra fait preuve d’une grande acuité sur notre époque, grâce à une plume alerte
Comme sur les ondes, l’imitateur fustige les écologistes, les rappeurs (hilarante parodie des victoires de la musique et rap sur le thème du fromage). Il truffe son spectacle d’anecdotes sur le Festival Lumière regrettant un monde révolu.
L’humoriste fait mouche dès qu’il s’agit de fustiger les réseaux « des cas sociaux » ou l’intégrisme religieux. À ce titre, il fait preuve d’une grande liberté de ton avec un sketch consacré aux abayas et autres niqabs, qui ne permet pas d’avoir « le Coran à tous les étages« . Sacrément osé et touchy.
Assumant pleinement sa nostalgie, Laurent Gerra fait preuve d’une grande acuité sur notre époque, grâce à une plume alerte. On regrettera simplement que ses imitations commencent à dater, la plus moderne étant celle d’Emmanuel Macron alias « Foutriquet premier ».
Hervé Troccaz
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