GIRL POWER
Après la trilogie de Steven Soderbergh centrée autour de George Clooney, la saga Ocean’s s’offre une séance de relooking.
Le cinéaste Gary Ross récupère le flambeau du réalisateur de Sexe, Mensonges et Vidéo et dirige ce quatrième film de la saga, au casting 100 % féminin, emmené par Cate Blanchett (présidente du jury du dernier Festival de Cannes) et Sandra Bullock.
Le symbole est fort en cette période où les revendications féministes ont le vent en poupe.
Moins de testotérone, plus de glamour. Tel est le mot d’ordre.
Sur le papier, l’approche peut sembler plutôt attrayante. Une très bonne idée en effet de s’attaquer à un genre, le film de braquage, jusque-là exclusivement voué à mettre en avant l’ingéniosité de la gent masculine.
Hélas, le résultat à l’écran ne tient pas la route. La faute notamment à un script bâclé, qui ne transcende en aucun cas son sujet.
Le réalisateur ne s’approprie pas la thématique du film de braquage pour en proposer quelque chose de neuf. Ici, tout est lisse, et transparent.
Là où George Clooney et sa bande dévoilait un charme indéniable, leur pendant féminin manque cruellement de subtilité. Les personnages demeurent clairement proches du cliché. A ce titre, le réalisateur veut nous faire croire qu’il suffit de filmer Rihanna en train de pianoter énergiquement sur son ordinateur portable et Sandra Bullock dévaliser le rayon beauté d’un magasin pour offrir une galerie de personnages malins.
En cochant toutes les cases et les règles du marketing en vigueur à Hollywood, Oceans’8 peine à passionner le spectateur en restant un simple défilé de vedettes, reposant sur un scénario abscons. Un comble.
Espérons que la prochaine tentative d’offrir un porte-étendard féministe soit la prochaine fois plus travaillé et moins consensuel.
Hervé Troccaz
Ocean’s 8
Film américain de Gary Ross. Avec Sandra Bullock, Cate Blanchett, Rihanna (1 h 50). Sur le Web : www.warnerbros.fr et www.oceans8movie.com
A voir notamment au Pathé Vaise, au Pathé Bellecour et à l’UGC Ciné Cité Confluence