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Nezouh de Soudade Kaadan avec Kinda Aloush, Hala Zein, Samir Almasri, Nizar Alani
Nezouh – Synopsis
Au cœur du conflit syrien, Zeina, 14 ans, et ses parents sont parmi les derniers à encore vivre dans leur quartier assiégé de Damas. Lorsqu’un missile fait un trou béant dans leur maison, Zeina découvre une fenêtre qui ouvre sur un monde de possibilités inimaginables. Elle aime dormir à la belle étoile et se lie d’amitié avec Amer, un voisin de son âge…..
Nezouh – Critique du film
Dans ce huis clos magique qui balade le spectateur entre réalisme et poésie nous découvrons la dure réalité de cette famille tiraillée entre le désir de poursuivre leur vie de toujours dans leur appartement de Damas ou d’opter pour l’exile afin de sauver leur peau.
Ce choix cornélien qui les pousse à fuir le danger et aller vers l’inconnu comme autant de réfugiés que l’on retrouve dans des situations précaires et peu enviables, ailleurs ou en Europe, n’est pas du gout du chef de famille qui se bat contre vent et marées pour demeurer chez lui avec sa femme et sa jeune adolescente.
Comme le dit si justement sa réalisatrice “la plupart des films qui montrent des réfugiés syriens ont tendance à nous présenter soit comme des victimes, soit comme des héros, de façon très manichéenne, alors qu’ils sont en réalité comme eux“
La grande question que se pose les protagonistes de ce drame est de savoir s’il faut rester ou tout abandonner ? Telle est le dilemme qui traverse tout ce film.
Le scénario se décompose en trois parties distinctes : avant le bombardement, après que le projectile perce le toit de l’appartement, ensuite dans les rues où tout est désolation et gravas.
“J’ai voulu montrer que les maisons n’étaient pas les seules à changer à Damas, mais que les dynamiques familiales évoluent également lorsque les femmes commencent à prendre les choses en main “.
Dans ces trois phases la lumière jour un rôle important d’abord dans l’appartement plongé dans une douce pénombre, puis envahi par la lumière après le bombardement qui offre à la famille un ciel étoilé avec ce trou béant, qui symbolise les aspirations et les rêves de Zeina, la fille de 14 ans et enfin une lumière pâle dans les rues dévastées de Damas.
Une fable lumineuse
Derrière les images de guerre et de désolation, nombreux sont les thèmes abordés comme le poids des traditions dans le monde arabe avec les mariages arrangés entre familles, l’autorité de l’homme sur la femme, les relations de couple et la rébellion de l’épouse face à la domination masculine, les relations amoureuses entre Zeina et Amer.
Dans cette fable lumineuse qui concilie le réel et la poésie, nous assistons à la prise d’indépendance d’une épouse qui prend sa destiné en main, à l’éveil d’une gamine à l’amour et d’un mari qui baisse la garde par amour pour son épouse avec humour et dans une scène cocasse de cours de pêche à sa fille au milieu de nul part.
Un film puissant
En ce qui concerne le casting, les deux acteurs professionnels Kinda Alloush et Samer al Masri, qui jouent les parents sont justes dans leur jeu et épatants. Mention spéciale pour Hala Zein qui sans jamais avoir fait de cinéma a su s’adapter en peu de temps au rôle de Zeina en apportant sa touche de fantaisie, de légèreté et à la fois de gravité.
Un film puissant qui bouscule nos a priori en ce qui concerne les réfugiés
Gérard SERIE
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