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CLÔTURE DES  28es RENCONTRES  DU CINEMA FRANCOPHONE

Organisées par l’association l’Autre Cinéma qui mène toute l’année des actions culturelles et d’éducation autour du cinéma

Après les discours , les remerciements adressés aux bénévoles, aux partenaires ce fut au tour du jury des Lycéennes de dévoiler le titre du Prix qu’ils ont décerné à AVANT QUE LES FLAMMES S’ETEIGNENT de Mehdi Fikri, un film dans l’air du temps  suivi d’une pause musicale formidablement  exécutée au violoncelle .

Ensuite, ce fut au tour de la remise du Prix du Jury qui a été décerné au très beau film L’ETOILE FILANTE de Dominique  Abel et  Fiona Gordon avant la projection tant attendue du  film de clôture du festival

Le temps d’aimer de Katell Quillévéré avec Anaïs Demoustier, Vincent  Lacoste, Paul Beaurepaire.

Le temps d’aimer – Synopsis

1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. La providence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…

Le temps d’aimer – Critique du film

A l’origine de ce film qui traite d’amours interdits et de secrets familiaux qui remontent à la seconde guerre mondiale , il y a l’histoire vraie de la grand mère de la réalisatrice.

Si le film s’ouvre avec un générique composé d’images d’archives en noir et blanc portant sur la fin de la guerre 39-45 et de femmes tondues pour avoir fauter avec des soldats allemands, c’est pour marquer d’entrée de jeu les esprits et l’ambiance revancharde de l’époque. 

Passé cette introduction nécessaire sur l’humiliation de ces femmes fautives mises au banc des parias à la libération pour mieux comprendre la suite, nous découvrons alors la vie de cette mère célibataire modeste , serveuse dans un restaurant  de bord de mer qui s’échine pour élever son garçon à la recherche d’un père allemand. 

S’en suit une rencontre précipitée sur la plage entre François (Vincent Lacoste), un jeune étudiant  issu d’une grande famille d’industrielle et Madeleine (Anaïs Demoustier) qui élève  Daniel ( le péché de ses amours clandestins à 17 ans) sans lui prodiguer aucun amour maternel.

Ils se marient précipitamment contre la volonté des parents de François, quittent la cote bretonne  pour aller tenir une boite à Châteauroux  où se trouve une base militaire américaine.

Malgré cette idylle passionnée entre cette femme à la sexualité affirmée et ce jeune marié  mélancolique  à l’orientation sexuelle interdite, leur  union et attachement réciproque  perdurent parce que tous les deux cherchent à se construire une existence dans une époque d’après-guerre troublée.

La temporalité est un élément important et donne au film une ampleur exquise

La temporalité est un élément important et donne au film une ampleur exquise. Elle permet de décliner les diverses formes que prend l’amour entre Madeleine et Antoine

Les deux merveilleux héros invitent les spectateurs, aussi et surtout, à une réflexion sur le couple, à mi-chemin entre le malentendu et le miracle

La force de ce long-métrage est que cet amour fait abstraction des lois en vigueur, avec ce couple vivant librement son orientation sexuelle, à l’abri des regards, .jusqu’ au jour  où Vincent, enfin prof à la Sorbonne et installé avec sa famille  à Paris,  renoue avec ses vieux démons.  Forcé d’abandonné son poste après la plainte du père d’un de ses étudiants mineur, couvert de honte, il ne supporte pas cette mise au pilori par cette société corsetée et hypocrite.

Un mélodrame poignant et d’une très grande justesse

Loin d’être un mélo, ce mélodrame poignant et d’une très grande justesse de ton nous propose de découvrir un magnifique couple formé par Vincent Lacoste, bouleversant en personnage fragile, vulnérableet Anaïs Demoustier exceptionnelle mais aussi impressionnante parce qu’elle est capable d’inspirer aux yeux des spectateurs dans une même scène des sentiments ambivalents.

Le scénario  très bien écrit par  Katell Quillévéré et Gilles Taurand  parle de différence de classes sociales, de  relations physiques  d’une autre époque où la majorité était à 21 ans, les relations ou déviances sexuelles étaient interdites au nom de la morale populaire et punies par la loi, mais où tout restait néanmoins possible en terme d’amours  plus forts que tout. 

Une réalisation fine, précise, de bout en bout

La réalisation fine, précise, de bout en bout fait avec élégance la part belle au jeu des interprètes.

La reconstitution historique des décors intérieurs , lieux et des costumes est impressionnante avec les appartements modestes et luxueux, les rues  de Châteauroux, les G.I., les dancings, les bagnoles américaines.

C’est un magnifique mélodrame qui remue nos émotions les plus  profondes dans la simplicité d’une relation confuse sans aucune faute de goût.

Gérard SERIE

Découvrez les autres temps forts de l’actualité culturelle lyonnaise, sur le guide pour sortir à Lyon : Que faire à Lyon ce week-end ? (8, 9 et 10 novembre 2023)