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Le système Victoria de Sylvain Desclous avec Damien Bonnard, Jeanne Balibar, Cédric Appietto
Le système Victoria – Synopsis
Directeur de travaux, David est à la tête du chantier d’une grosse tour en construction à La Défense. Retards insurmontables, pressions incessantes et surmenage des équipes : il ne vit que dans l’urgence. Lorsqu’il croise le chemin de Victoria, ambitieuse DRH d’une multinationale, il est immédiatement séduit par son audace et sa liberté. Entre relation passionnelle et enjeux professionnels, David va se retrouver pris au piège d’un système qui le dépasse.
Le système Victoria – Critique du film
Dans ce polar social aussi oppressant qu’exaltant et sa fine observation d’un milieu impitoyable où les petits sont exploités par les riches et puissants « Le système Victoria » fait à la fois froid dans le dos et séduit par le drame humain qui se joue .
Construit scénaristiquement sur une suite de scènes inquiétantes, tantôt brutales souvent sensuelles, les spectateurs se feront leur propre idée de la relation humaine où Jeanne Balibar enjôle et fascine David, qui se laisse inconsciemment prendre au piège que lui tend la belle de part son expérience du management.
Un film original et troublant, réalisé avec brio par Sylvain Desclous, loin du docu-fiction habituel, avec des scènes qui s’imbriquent avec fluidité et où la sensualité comme la sexualité, s’imposent à travers un capitalisme sans foi ni loi, d’une sauvagerie économique et sociale déplaisantes.
Plus proche d’Hitchcock pour le suspens que de Ken Loach pour l’exploration sociale du monde des travailleurs, le film n’oublie jamais d’aller vers le romanesque et la stylisation.
Si le duo Bonnard-Balibar fonctionne très bien, le film ne parvient pas en restituer toute la troublante ambiguïté qui est réelle entre eux
Pour incarner David, Damien Bonnard parfait dans ce rôle a quelque chose d’un homme à la force tranquille avec une sensation rassurante qui contraste avec une sorte de naïveté et de sensibilité qui le rendent touchant.
Jeanne Balibar, impériale en Victoria, elle fait figure de pygmalion envers David.
Si le duo Bonnard-Balibar fonctionne très bien, le film ne parvient pas en restituer toute la troublante ambiguïté qui est réelle entre eux et laisse en plan le spectateur à la fin du film sur une interrogation : pourquoi Victoria a manipulé David ? Pour mettre à l’épreuve son propre pouvoir de séduction ? ou pour une DRH d’ en tiré profit pour son propre compte sur le plan professionnel, en le poussant toujours à se dépasser jusqu’à l’accident où il se retrouve seul face à lui même ?
Sylvain Desclous nous propose un film intense et réflexif, qui réussit le pari de nous divertir tout en proposant une critique acerbe de notre société. Une œuvre qui résonnera en nous longtemps après le générique de fin.
✍️ Gérard SERIE
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