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Le Procès Goldman de Cédric Kahn avec Arieh Worthalter, Arthur Harari, Jeremy Lewin

Le Procès Goldman – Synopsis

En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. ….

Le Procès Goldman – Critique du film

Le Procès Goldman est un drame judiciaire sur un cas qui a secoué la France dans les années 70.

Mais qui est au fait ce personnage, dont on a pas le souvenir ou que l’on ne connait pas ?

Ancien étudiant à la Sorbonne et fils de parents résistants, Goldman a rejoint durant sa jeunesse d’abord de nombreux groupes et syndicats étudiants d’extrême-gauche avant d’aller séjourner à plusieurs reprises en Amérique latine  pour rejoindre les rangs de la guérilla à la fin des années 1960 et avant la mort de Che Guevara en 67.

Plus que le portrait d’un homme qui clame son innocence, le film dépeint les complexités d’une figure de la gauche intellectuelle qui dénonce, à travers son statut, qu’il voudrait de martyr, les dérives d’une justice que l’on peut facilement mettre en parallèle avec celles de notre époque.

C’est Georges Kiejman, jeune avocat, qui assure à l’époque sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine.

Avec ce procès retentissant, Cédric Kahn nous plonge dans les méandre d’une histoire complexe et d’un huis clos étouffant et passionnant qui enchaîne les joutes verbales brillamment écrites et qui décortique les passions déchaînées des différents protagonistes liés de près ou de loin à l’affaire.

En raison d’un vice de forme, le premier jugement est classé  et Pierre Goldman se voit jugé une second fois à Amiens en 1976 au cours duquel il est acquitté pour les meurtres des deux pharmaciennes. Il reste toutefois condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour les autres braquages.

Le film réussit à nous faire comprendre comment la France des années 70 se porte, entre les indignations de la gauche intellectuelle, le racisme et l’antisémitisme larvés, les méthodes de la police, etc.

Cédric Kahn choisit la sobriété et l’enceinte même de ce théâtre humain où se joue la vie d’un homme pour relater cette histoire un peu dingue compte tenu de la personnalité du prévenu.

Dans ce film de procès pue il n’y a pas de musique, pas de journaux de l’époque mais seulement le déroulement des séances avec ses passes d’armes, les réactions d’une salle chauffée à blanc et une assez égale répartition entre les interventions de l’accusation et de la défense.

Le Procès Goldman : une mise en scène, précise et sans fioritures

Tout est fait, y compris la mise en scène, précise et sans fioritures, pour que le spectateur se retrouve au cœur des années 70, attentif à chaque prise de parole et puisse ainsi se faire sa propre religion.

Le dispositif pourrait paraître austère et théâtral, il se révèle au contraire passionnant car la puissance du verbe y est magnifiée, à commencer par celle de Goldman, arrogant et provocateur, et celle de son avocat (Kiejman), matois et roublard.

Le réalisateur Cédric Kahn fait le choix de scènes étirées parfaitement écrites pour rendre avec précision la tonalité des échanges.

Un film historique et passionnant

Dans ce film implacable la mise en scène magistrale est d’une précision d’horloger et fait la part belle seulement au jeu des acteurs.

L’interprétation de tous les acteurs est magnifique à commencer par Arieh Worthalter (Goldman) en homme en colère , Arthur Harari ( kiejman) avocat qui se bat contre la cour et le tempérament incontrôlable de son client, Nicolas Briançon( Maître Garaud) , Stéphane Guérin-Tillié (Le Président du Tribunal), Aurélien Chaussade.

C’est un film historique et passionnant qui tient sous tension les spectateurs pendant deux heures jusqu’aux décisions finales.

Ce n’est là que la Justice, qui est rendue, avec des doutes et des interrogations sur la validité de son verdict.

Gérard SERIE

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