La Vallée des fous avec Jean-Paul Rouve 🎞️ Critique du film📽️

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La Vallée des fous de Xavier Beauvois avec Jean-Paul Rouve, Pierre Richard, Madeleine Beauvois,Joseph Olévennes, Sophie Cattani, Hugues Delamarlière.

La Vallée des fous – Synopsis

Passionné de voile, Jean-Paul traverse une période de tourments. Accablé par les dettes et éloigné des siens, il semble pris dans une spirale sans fin. Pourtant, animé par une volonté de se relever, il fait un choix audacieux : s’inscrire à Virtual Regatta, la version virtuelle de la mythique course du Vendée Globe.

Déterminé à vivre cette aventure comme un véritable skipper, il s’isole durant trois mois à bord de son bateau, amarré au fond de son jardin. Ce périple hors du commun ne sera pas seulement une immersion dans l’univers de la navigation, mais également une quête intérieure.

Au fil des jours, Jean-Paul retrouve peu à peu le cap, renouant avec sa famille et, plus encore, avec lui-même. Cette traversée symbolique devient alors le théâtre d’une réconciliation intime et profonde, où l’homme redécouvre l’essentiel.

La Vallée des fous – Critique du film

Dès son titre poétique, le film nous invite à découvrir un lieu empreint de mystère pour le spectateur : Port-la-Forêt, dans le Finistère. Ce lieu mythique, considéré comme une véritable Mecque des navigateurs, a vu s’entraîner les plus grands noms de la voile, d’Éric Tabarly à Jean Le Cam, en passant par Michel Desjoyeaux et Vincent Riou.

Dans ce drame familial intense, marqué par un divorce douloureux, nous suivons Jean-Paul, restaurateur devenu alcoolique pour tenter de noyer son mal-être. Sa séparation avec Delphine, son épouse, laisse leurs enfants face aux conséquences dévastatrices de ce naufrage familial. Incapable de reprendre la mer après un accident qui a failli lui coûter la vie, Jean-Paul décide de participer au Vendée Globe, mais sous une forme inattendue : en s’inscrivant à la version virtuelle de la course.

Entre échec et rédemption, ce film singulier regorge d’émotions, d’embruns et de tempêtes, à l’image de ce voilier amarré au fond d’un jardin, symbole à la fois de sa passion et de sa résilience. Le spectateur partage non seulement les frissons de la course, mais surtout le voyage intérieur d’un homme renaissant de ses cendres après un sevrage douloureux.

Cette fable poignante sur la lutte acharnée de Jean-Paul contre l’addiction résonne particulièrement dans des scènes marquantes, comme celle d’un dîner où, ivre, il s’en prend violemment à sa fille et à son propre père. Ou encore celle où, en proie à des hallucinations dues au delirium tremens, il se croit envahi par des serpents glissant sur son corps.

Jean-Paul Rouve livre une performance magistrale

Jean-Paul Rouve livre une performance magistrale. Il ne se contente pas d’incarner un personnage fictif, mais habite pleinement cet homme brisé, avec une montée en tension subtile et graduelle, explorant toutes les étapes de sa guérison. Son interprétation bouleverse, tant par sa sincérité que par l’intensité émotionnelle croissante qu’il transmet.

À ses côtés, Pierre Richard illumine l’écran, toujours alerte et touchant, tandis que Madeleine Bauvois (Camille), jeune révélation, impressionne par sa fraîcheur et sa justesse. Joseph Olévennes, dans le rôle de Ferdinand, le fils de Jean-Paul avec qui il tente de se réconcilier, livre également une prestation remarquable.

Le tout est sublimé par une bande originale signée Pete Doherty, qui apporte une profondeur supplémentaire au film. Ce choix est d’autant plus symbolique que l’artiste a lui-même connu une renaissance après avoir affronté ses propres démons.

La Vallée des Fous est un film entre terre et mer, qui réconcilie avec l’humain dans toute sa complexité : ses failles, ses luttes, mais aussi sa capacité à se relever et à se surpasser. Il rend un bel hommage aux navigateurs solitaires et à la belle cuisine française, symboles d’une quête d’excellence et de dépassement de soi.

Cette œuvre surprenante, qui alterne habilement entre moments de rire et d’émotion profonde, est avant tout une ode à la résilience et à l’amour.

Gérard SÉRIÉ

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