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La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, François-Xavier Demaison.

La syndicaliste – Synopsis

Un matin, Maureen Kearney est violemment agressée à son domicile. Elle travaillait sur un dossier sensible dans le secteur nucléaire français et subissait de violentes pressions politiques. Les enquêteurs ne retrouvent aucune trace des agresseurs… Est-elle victime ou coupable de dénonciation mensongère ? Un thriller haletant sur un scandale d’état.

La Syndicaliste avec Isabelle Huppert – Critique du film

C’est un film coup de poing concernant une histoire vraie qui traite des dérives de l’Etat à travers le fonctionnement  des grandes entreprises du nucléaire, mais surtout des hommes qui les dirigent.

Ce thriller politico-économique passionnant,  révoltant mais édifiant, soulève d’autres questions que celles posées dans le film concernant le nucléaire, qui  conduit à  l’éviction de la patronne d’AREVA : Anne Lauvergeon (sherpa du président Mitterrand de1991à 1995) par le Président Sarkozy (2007 à 2012), parce qu’elle gêne le contrat de vente de notre technologie nucléaire de pointe à la Chine.

Ce récent scandale d’Etat passionnant est décortiqué avec chronologie et précisions dans le scénario s’inspirant du livre “La syndicaliste” écrit par de la journaliste Caroline Michel-Aguirre, qui pointe à travers cette lanceuse d’alerte les magouilles en le matière.

Un thriller politico-économique passionnant

Par ailleurs, embauchée comme prof d’anglais chez AREVA, la syndicaliste Maureen Kearney, qui veut protéger les postes de milliers d’employés, se retrouve au coeur de cette affaire. Pour ceux (Luc Orcel N°2 d’Areva et Henri Proglio PDG d’EDF) qui voient d’un mauvais oeil son intervention, c’est sans compter sur la détermination de cette femme d’aspect fragile prise dans les engrenages d’un pouvoir qui la dépasse.

D’abord victime de sévices corporels par des hommes de l’ombre, elle est déclarée affabulatrice par la police et jugée par le tribunal qui la condamne dans un première temps. Heureusement que par la suite le tribunal la réhabilite et lui rend son honneur.

Un homme est  au centre de toute cette affaire d’état : le PDG d’EDF, Henri Proglio, qui se rêvait numéro un du nucléaire français et qui organisa le démantèlement d’Areva. Cela va entraîner la perte d’un savoir-faire, bradé aux Chinois et celle de l’indépendance énergétique française, dont on mesure aujourd’hui les conséquences, avec à la clé des dizaines de milliers d’emplois qui seront supprimés quelques mois plus tard.

Mieux encore, lorsque six ans avant, il était patron de Véolia et qu’ une autre femme Marie-Lorraine Boquet-Petit, qui y travaillait, subit le même sort que Maureen avec agression physiques dont la police n’a jamais retrouvé les auteurs. 

Par souci d’authenticité, le film a été tourné dans les décors où l’affaire a réellement eu lieu : Bercy, l’hôpital de Rambouillet, le tribunal de Versailles.

Une mécanique implacable

Malgré une réalisation classique dans sa forme, la mécanique implacable de cette histoire et l interprétation des protagonistes sont les deux forces de ce récit qui nous captive autant qu’il nous révolte.

Du côté casting, Jean Paul Salomé qui avait déjà travaillé avec Isabelle Huppert dans “La daronne” à fait le bon choix parce que l’actrice est capable de se métamorphosant à chaque rôle. Elle impressionne et offre un jeu tout en nuances en incarnant l’héroïne de La syndicaliste,  entre vérité et manipulation.

Yvan Attal campe formidablement bien Luc Oursel (susceptible et violent) , nouveau patron d’Areva qui n’a pas l’étoffe d’un numéro 1 et qui, lui aussi, va se faire broyer par cette histoire. 

François-Xavier Demaison en contre-emploi incarne à la perfection un syndicaliste inspiré du bras droit de Maureen.

Marina Foïs incarne avec talent, à la fois Anne Lauvergeon la patronne discrète d’Areva et l’amie de la syndicaliste Maureen Kearney, avant et après son départ.

Un film indispensable à voir, pour que les français sachent (comme il l’est expliqué dans le film) comment fonctionne l’Etat, aient foi dans les malversations de nos dirigeants politiques et paient au passage l’addition sans se révolter, surtout quand ils ne savent pas que ce sont les chinois qui  depuis ce contrat vendent en grande partie à la France nos centrales nucléaires.

Gérard SERIE 

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