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THEATRE
Les Célestins 4 rue Charles Dullin
69002 Lyon
Koulounisation avec Salim Djaferi et Delphine De Baere à l’Ecriture au plateau
Koulounisation – Synopsis
À la manière d’un drôle de conférencier, Salim Djaferi décrypte la langue de la colonisation.
Né de parents issus de l’immigration algérienne, il se rend en 2018 à Alger pour se documenter sur la colonisation de l’Algérie.
Lors de ce voyage, alors qu’il cherchait en vain le rayon Guerre d’Algérie dans une librairie, une vendeuse le dirige vers le rayon Révolution. Prenant conscience de l’importance des mots, l’artiste-chercheur se lance dans une enquête sur leur provenance, leur portée, leur signification…
Il présente aujourd’hui cette matière ludique et sensible dans un seul en scène aux allures de conférence.
Koulounisation – Critique
A l’entrée des spectateurs en salle, seul sur scène, Salim Djaferi défait une pelote de ficelle qu’il tendra entre deux pieds de projecteurs comme un étendage.
A la fermeture des portes du théâtre il commencera son exposé linguistique, dont l’espace est occupé par des ballots de plaques de polystyrène, une bombonne d’eau, des éponges, un couteau …. par » Donc, Koulounisation ? «
L’enquête de Salim Djaferi est partie d’une question toute simple, posée à sa mère : comment dit-on « colonisation » en arabe ?
En déroulant ensuite sa propre histoire familiale originaire d’Algérie et immigrée en France, il recherchera l’étymologie du mot prononcé Koulounisation, d’abord auprès, d’une tante, de sa mère , d’amis et dans le dictionnaire d’arabe classique où plusieurs définitions du mot sont proposées : construire, occuper sans autorisation…
Koulounisation est un exposé manichéen malin
C’est un exposé manichéen malin qui évite d’aborder de manière frontale un sujet encore épineux, voir douloureux, brûlant et donnant lieu à polémiquer, 60 ans après l’indépendance de l’ Algérie en 1962.
Koulounisation se nourrit donc des documents officiels délivrés ou des noms affectés aux siens, mais aussi de tous les récits et des mots utilisés pour les raconter.
À la croisée du théâtre et des arts plastiques, le comédien nous livre les fruits de son enquête avec une grande clarté, à la fois visuelle et verbale, démontrant une fois de plus que les mots et leurs évolutions sont les armes du pouvoir.
Salim Djaferi revient avec humour sur son histoire familiale. Il crée aussi des émotions à partir d’objets. Une éponge imbibée de peinture rouge et suspendue à un fil, se met par exemple à goutter comme le sang versé… L’image se substitue alors au commentaire lorsqu’il matérialise sous nos yeux ce qui distingue une colonisation qui « ordonne », de celle qui « dépossède » ou « exclut de chez soi ». Il crée aussi pour donner plus de force aux propos un musée subjectif de la colonisation qui prend corps devant nous.
Koulounisation : une mise en scène excellente avec une économie de moyens
L’écriture « subjective » de l’histoire, la mise en scène excellente avec une économie de moyens, la participation futée et formidable de Delphine De Baere déclenche les rires grâce à son jeu de comédienne. Cela permet au public; si ce n’est de découvrir une page de notre histoire coloniale, tout au moins d’apprendre à travers le langage ce qui se trame souvent derrières les mots employés par nos politiques avec leurs véritables significations.
D’une certaine manière et pour clore le discours sur une histoire algérienne, il abandonne quelque peu la linguistique pour traiter de celle réellement vécue par ses frères algériens en évoquant : la torture, l’action de l’armée française sous les ordres du général Paul Aussaresses dont on se souvient de triste mémoire des massacres de Phillippeville (Algérie) en 1955, l’effacement de milliers de personnes, sans que l’on ne sache vraiment comment elles ont disparues, dont certaines ont étaient jetées vivants depuis un avion dans la mer Méditerranée…
A quand une suite de Koulounisation ?
Qui en dehors de tous manichéisme, pourrait donner cette fois la paroles aux français venus ou nés en Algérie, alors que le pays n’était avant 1830, qu’une province ottomane devenue départements français, à la suite de son annexion par la France en 1848 et la créations de trois nouveaux départements français en 1902 : Alger, Oran et Constantine.
Gérard SERIE
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