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Jusqu’au bout du monde de et avec Viggo Mortensen, Vicky Krieps, Solly McLeod, Garret Dillahunt, W. Earl Brown, Danny Hustion Shane Graham

Jusqu’au bout du monde – Synopsis

Après avoir fait la rencontre dans l’Ouest américain dans les années 1860 de Holger Olsen, immigré d’origine danoise, Vivienne Le Coudy, jeune femme indépendante, accepte de vivre avec lui dans le Nevada.

Mais lorsque la guerre de Sécession éclate, Olsen décide de s’engager et Vivienne se retrouve seule. Elle doit désormais affronter Rudolph Schiller, le maire corrompu et Alfred Jeffries, important propriétaire terrien. Il lui faut surtout résister aux avances de Weston, le fils brutal et imprévisible d’Alfred.

Quand Olsen rentre du front, Vivienne et lui ne sont plus les mêmes. Ils doivent réapprendre à se connaître pour s’accepter tels qu’ils sont devenus…

Jusqu’au bout du monde – Critique du film

Pour sa deuxième réalisation et quatre ans après Falling, son premier beau film, Viggo Mortensen s’essaie avec bonheur au western.

Il signe son retour des deux côtés de la caméra avec Jusqu’au bout du monde, un western romanesque où il s’interroge sur la culture de la violence aux États-Unis.

Le titre à double sens évoque  l’amour de son héroïne capable de suivre son homme  jusqu’au bout du monde et l’existence d’un couple d’immigrés qui va jusqu’au bout de son destin, de sa vie, vers  des contrées hostiles de l’Ouest américain.

Après des décennies de western glorieux, avec un Far West sublimé et idéalisé par des réalisateurs comme John Ford, Raoul Walsh, King Vidor, Howard Hawk, Sam Peckinpah, Don Siegel et Clint Eastwood, le très discret  réalisateur d’origine Danoise revisite les codes du Western traditionnel à sa sauce, en y ajoutant une dimension féminine et amoureuse peu conventionnelle dans le genre.

Il est donc bien question de shérif, d’intrigues de saloon, de politiques corrompus et d’un antagoniste détestable à la gâchette facile, mais cette fois  sur un rythme lent et contemplatif, non dénué en toile de fond des beautés des paysages d’Amérique du Nord.

Cette histoire d’amour contrariée par la guerre a beau avoir été racontée des centaines de fois au cinéma. Pourtant elle fonctionne pourtant ici à chaque instant, parce que Viggo Mortensen  semble s’intéresser d’abord  à la  personnalité d’Olsen (Mortensen), figure traditionnelle du héros taiseux, à la droiture morale sans équivoque et dont la vie solitaire se retrouve soudainement chamboulée par sa rencontre avec la belle Vivienne (Vicky Krieps).

La seule surprise véritable de ce film réside dans la structure adoptée pour la narration

S’il faut reconnaître à Viggo Mortensen le mérite de vouloir éviter le pathos en ne nous  balançant pas le féministe de fond avec insistance voir lourdeur grâce à une mise en scène faisant la part belle aux plans larges et à la photographie lisse aux tons chauds, la seule surprise véritable de ce film réside dans la structure adoptée pour la narration, qui  passe sans cesse  d’une période à une autre,  à coups de flashbacks qui risquent de brouiller la vision du spectateur pour suivre l’intrigue correctement.

Tout commence mais  s’achève par la mort de Vivienne, un règlement de compte entre Olsen et un violeur brutal et ainsi la boucle est bouclée pour le meilleur ou le pire.

Difficile de savoir ce qu’aurait donné Jusqu’au bout du monde avec une construction narrative linéaire.

Dans ce contexte, la touche “féministe” est appréciable et les méchants, dans l’affaire, sont particulièrement gratinés et réussis face à un Viggo Mortensen charismatique et une Vicky Krieps qui prouve, s’il en était besoin, sa capacité à tout jouer. Toujours est-il que l’alchimie entre les deux acteurs est indéniable, dans un film auquel il manque juste un soupçon d’émotion pour marquer les esprits davantage.

Tantôt rude et sensible, tantôt réaliste et romanesque, ce western dépeint de manière  crédible la vie des immigrés en quête d’une vie meilleur  qui en 1860 viennent  d’ Irlande, d’Angleterre, de Scandinavie ou encore d’Allemagne.

Le film sait marier la petite histoire et la grande  sur l’autel de la naissance des États-Unis, où la violence est une composante importante.

Un duo d’acteurs exceptionnels

Le duo d’acteurs est exceptionnel , nous offrant quelques scènes fortes et émouvantes. avec une  Vicky Krieps qui joue avec brio  sur toutes les nuances de son personnage de femme forte et indépendante .

Tous les seconds rôles sont intéressants même si certains d’entre eux auraient peut-être mérité un développement plus important.

Un film à voir pour la beauté du couple Krieps-Mortensen, les paysages magnifiques et sauvages du Nord américain, la belle musique composée par Viggo Mortensen  lui même et la jolie proposition de conquête de l’Amérique vue par le réalisateur.

Gérard SERIE

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