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Je ne suis pas un héros de Rudy Milstein, Théo Courtial avec Vincent Dedienne, Géraldine Nakache, Clémence Poésy
Je ne suis pas un héros – Synopsis
Louis c’est ce mec super gentil. Et dans son cabinet d’avocat, ce n’est pas un compliment. Le jour où son médecin lui diagnostique par erreur une maladie grave, le regard des autres change : on fait attention à lui, on lui pose des questions et on écoute les réponses, Louis existe enfin ! Alors bien évidemment, il hésite à dire qu’il va très bien.
Je ne suis pas un héros – Critique du film
A l’origine de cette comédie grinçante dont le fil conducteur est le cancer, il y a de la part de Rudy Milstein l’envie de faire un film sur le thème de l’apparence et de la séduction tout en traitant de sujets actuels.
Le titre du film n’est pas une référence à la chanson de Balavoine mais au personnage de Louis (Vincent Dedienne) qui navigue entre la défense des intérêts destructeurs de fabricants de pesticides et celle des victimes qui s’attaquent à une multinational ou pour utiliser une image c’est la bataille du pot de terre contre le pot de fer.
Dans cet exercice d’équilibriste, entre combat des victimes jusqu’au procès ou acceptation du dédommagement par la firme Rudy Milstein parvient à nous faire rire avec des sujets graves où le cynisme dominant réussit à nous révolter face aux malades qui souffrent et nous émeuvent
Avec ce sujet difficile qu’est le cancer traité avec humour et finesse, le film se ballade sans cesse entre mensonge et morale qui nous poussent à réfléchir sur nos propres travers.
Sur une erreur de diagnostique notre antihéros retient du jour au lendemain l’attention de tous les membres de ce cabinet d’avocats. Mais la supercherie involontaire de Luois qui fonctionne à merveille le pousse aussi à jouer dans les deux camps qui s’opposent.
Le scénario est très bien écrit par Rudy Milstein et Théo Courcial et les dialogues sont drôles et percutants .
Du coté des protagonistes et comme le dit si bien son réalisateur “Le personnage de Louis, qu’interprète Vincent Dedienne, est un garçon gentil, timide, un peu naïf, maladroit mais plutôt sympa qui prétexte un cancer pour susciter de la compassion dans son entourage.”
Clémence Poésy qui joue la patronne du cabinet d’avocats, sensible à l’humour et au charme discret de son cancéreux se laisse d’abord piéger mais s’en sert pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé à savoir éviter un procès à son client polueur.
Géraldine Nakache, véritable tête à claques et porte-parole de l’association des victimes du cancer, semble a priori détestable alors qu’elle est au fond d’elle même malgré son langage grossier altruiste, mais cherche aussi d’être une pasionaria incontournable au centre du conflit .
Les deux qui sont les plus sincères et qui ne cherchent ni les lumières des projecteurs de la notoriété, ni servir leurs propres intérêts sont Julien ( Rabah Naïf Oufella) atteint d’un cancer et Bruno ( Rudy Milstein) sans filtre et dont la maladie n’a aucune prise sur son comportement.
Vincent Dedienne est impeccable sur tous les plans
Cette comédie tragique à la fois presque joyeuse au demeurant, est servie par un excellent casting même pour les seconds rôles.
Voilà des acteurs qui tiennent leur place avec justesse et talent sans jamais tomber dans la caricature.
Vincent Dedienne est impeccable sur tous les plans dans la peau de cet avocat un peu lunaire qui retourne sa veste contre ses propres intérêts pour que les victimes gagnent le procès contre la firme industrielle
Géraldine Nakache se révèle irrésistible tant dans le geste et que son langage de caillera qui représente avec vigueur et détermination l’association de défense des malades
Clémence Poésy est belle et formidable dans ce rôle de dirigeante de ce cabinet d’avocats prête à tout pour défendre les empoisonneurs et sauver son poste de Directrice même si elle sait que les expertises ont été truquées.
Je ne suis pas un héros est une superbe comédie française qui va au delà de ses promesses
Bruno (Rudy Milstein) victime d’un AVC joue un rôle important en voisin tellement particulier de Louis, capable de devenir en un instant antipathique, psychopathe ou juste idiotet de ruinersur le champ une rencontre amoureuse ou d’encaisser toutes les insultes de Julien sans broncher.
Isabelle Nanty et Sam Karmann sont les délicieux parents de Louis prêts à tout sacrifier pour leur progéniture avec 2 ou 3 coups de fil.
Chose qui devient rare dans le paysage des sorties de films actuels Je ne suis pas un héros est une superbe comédie française qui va au delà de ses promesses car c’est drôle, émouvant, fort et qui ne verse jamais dans le mélo.
Gérard SERIE
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