Cinéma

Festival Lumière 2018

Sommaire

ECRAN NOIR POUR NUITS BLANCHES

Déjà une décennie d’existence pour le Festival Lumière. Remettons les choses en perspective ! Sur le papier, le pari était osé de la part de Thierry Frémaux et toute son équipe. Qui aurait pû affirmer, voilà une décennie, que le public s’enthousiasmerait pour des films en noir et blanc ? Force est constater que cette manifestation culturelle populaire demeure une formidable réussite, qui fait le pari de l’intelligence en permettant de redécouvrir dans des conditions optimum des chefs d’œuvres du septième art.

Cette édition 2018 ne déroge pas à la règle. Le directeur de l’Institut Lumière, par ailleurs délégué général du Festival de Cannes, a égrené non sans une certaine gourmandise le formidable programme lors de la conférence de présentation de ce lundi 11 juin 2018.

Les courtes séquences introductives demeurent à ce titre remarquables, mettant en lumière, de par leur montage et le choix des musiques contemporaines, leur intemporalité.

Une programmation équilibrée, qui fait la part belle aux géants, mais aussi aux redécouvertes.

A ce titre, on se réjouit de revoir les œuvres d’Henri Decoing ou Muriel Box, qui resta longtemps comme la seule réalisatrice d’origine anglaise.

Parmi les hommages immanquables, ceux rendus à Max Linder et Catherine Hessling, la muse de Jean Renoir. Sans omettre la troisième parti de la rétrospective Buster Keaton, et des hommages à Richard Thorpe, Henri Decoin, Liv Ullmann.

Le Festival Lumière sera également l’occasion à des artistes cinéphiles de dévoiler une autre facette de leur personnalité, à l’instar de Bernard Lavilliers, Catherine Frot ou Camélia Jordana. Tous trois viendront interpréter des chansons en rapport avec le septième art.

Jane Fonda, Prix Lumière 2018

Le Prix Lumière 2018, qui marque les 10 ans de l’événement sera attribué à Jane Fonda, célèbre actrice et productrice américaine,. Elle est, notamment, deux fois lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice et deux fois lauréate d’un BAFTA. Elle fait ses débuts à Broadway en 1960 dans la pièce There Was a Little Girl, pour lequel elle reçoit sa première des deux nominations au Tony Awards avant de débuter la même année au cinéma avec la comédie La Tête à l’envers. Elle devient une star internationale grâce à l’adaptation du roman d’Horace McCoy par Sydney Pollack : On achève bien les chevaux. Tournant essentiellement dans des films d’auteurs, Jane Fonda réussit à se faire un prénom à Hollywood, sans que plane sur elle l’ombre de son père. Elle obtient deux Oscars : l’un couronnant son rôle de prostituée dans le film policier Klute d’Alan J. Pakula en 1972, l’autre distinguant sa prestation en épouse de vétéran du Vietnam dans Le Retour de Hal Ashby en 1979.

Jane Fonda est une amoureuse de la France, où elle a vécu. Elle parle français. Il était donc naturel que le Festival Lumière 2018 rende hommage à cette grande dame, militante féministe de longue date, donc symbole fort en cette année post-Weinstein.

Hervé Troccaz

Le site officiel du Festival Lumière 2018

Comme chaque année, la programmation du Festival Lumière sera complétée en juin et en juillet et annoncée dans ses contours définitifs début septembre. Le festival Lumière aura lieu du samedi 13 au dimanche 21 octobre.

Prix Lumière

Jane Fonda

Invités d’honneur

Liv Ullmann Bernard Lavilliers (à compléter)

Rétrospectives

Henri Decoin
Richard Thorpe, en 35mm

Histoire permanente

des femmes cinéastes

Muriel Box et l’Angleterre des années 1950

En collaboration avec le festival de San Sebastian

Spécial 10e !

Un(e) artiste – un film Les anniversaires du 10e

Evénements

Max Linder
Robert Enrico
Bernard Lavilliers
2001, l’Odyssée de l’espace en 70mm

Sublimes moments du muet

Deux géants à l’Auditorium de Lyon en ciné-concert Catherine Hessling chez Jean Renoir
Les débuts de René Clair
Buster Keaton, Part 3

Documentaires sur le cinéma

Documentaires inédits. Chaque année, des réalisateurs nourrissent l’histoire du cinéma par des « films sur les films ».

Master class : texte 2018

Tous les après-midi à la Comédie Odéon : Master class d’artistes. Après Mads Mikkelsen ou Park Chan-wook en 2016, Tilda Swinton, Guillermo del Toro ou Anna Karina l’année dernière, les invités 2018 évoqueront leur carrière et échangeront avec le public.

Tous les matins à la Villa Lumière : Master class pour cinéphiles avec des professionnels pour parler technique, restauration, histoire du cinéma.
Le vendredi 20 octobre au Théâtre des Célestins : Master class du Prix Lumière.

Workshop Michel Ciment

du Lundi 15 au vendredi 19 octobre

Quatre prix pour les professionnels

Prix Bernard Chardère
Prix Raymond Chirat
Prix Fabienne Vonier
Prix Pierre Rissient, 1er édition

Expositions photos

Lyon en octobre comme Arles en été : une série d’exposi- tions photos sur le cinéma dans divers lieux de la ville.

Prix Bernard Chardère

Le Prix Bernard Chardère récompense un critique et auteur, une personnalité marquante du cinéma…. à l’image de celui qui lui donne son nom, Bernard Chardère, fondateur de la revue Positif à Lyon, auteur, et premier directeur de l’Institut Lumière dont il fut l’un des cofondateurs.

Le premier Prix Bernard Chardère avait été décerné au journaliste et producteur Jean-Jacques Bernard, qui nous a quittés brutalement en novembre 2015. Il était un fidèle du festival Lumière depuis ses débuts : il y collaborait avec une grande générosité, que ce soit à la table de Radio Lumière ou pour animer des rencontres.

Le Prix a également été remis à Serge Kaganski (Les Inrockuptibles), Danièle Heymann (Marianne,Le Masque et la plume sur France Inter), au Suisse Freddy Buache, fondateur de la Cinémathèque suisse, écrivain, historien, en 2016 au critique de référence, directeur de la rédaction de Positif, Michel Ciment, et en 2017 à la journaliste de radio, grande voix de France Inter Eva Bettan.

Prix Raymond Chirat

Raymond Chirat, décédé en 2016 a été l’un des compagnons de route de l’Institut Lumière des plus précieux et des plus inspirants. Historien du cinéma français, auteur, il a fondé la Bibliothèque qui porte son nom, au sein de l’Institut Lumière, et qui regorge de ses archives, coupures de presse, notes de sa main – et autres trésors. Il était un passeur insatiable et un amoureux gourmand du cinéma, en particulier du cinéma français dont il était le spécialiste reconnu, demandé et admiré – et qui comptait Patrick Modiano parmi ses nombreux admirateurs.

Le Prix Raymond-Chirat récompense un écrivain-historien-chercheur en histoire du cinéma. Pascal Mérigeau, journaliste, critique et écrivain, a reçu le 1er Prix Raymond Chirat en 2011 pour son travail sur Jean Renoir. En 2015, le 2e Prix a été attribué à l’AFRHC (Association française de recherche sur l’histoire du cinéma), et remis à sa présidente Valérie Vignaux et à son cofondateur Jean A. Gili, en 2016, au cinéaste et historien du cinéma Paul Vecchiali, et en 2017 à l’éditeur cinéphile et fondateur de Wild Side, Manuel Chiche.

Prix Fabienne Vonier

Cofondatrice de la société Pyramide, la productrice et distributrice Fabienne Vonier était une figure majeure du cinéma français et international. Avec Pyramide, elle a accompagné deux générations d’auteurs, parmi les plus marquants du cinéma de son temps : Louis Malle (l’un des cofondateurs de Pyramide), Alain Resnais, Tonie Marshall, Youssef Chahine, Nikita Mikhalkov, Elia Suleiman, Aki Kaurismaki, Fatih Akin, Benoit Jacquot, Claire Denis, Alain Cavalier, Nuri Bilge Ceylan… et de nombreux autres. Elle nous a quittés en 2013. En sa mémoire, un Prix portant son nom est créé pour honorer des personnalités féminines du cinéma.

Avec la complicité du producteur Francis Boespflug qui fut son mari, le premier prix Fabienne Vonier a été remis durant le festival Lumière 2016 à la productrice Margaret Menegoz et la distributrice Régine Vial qui ont su porter la production et la distribution du cinéma d’auteur français et international au plus haut avec la société Les Films du Losange, et pendant le festival Lumière 2017 aux fondatrices de la société de production et de distribution Haut et Court, Carole Scotta et Caroline Benjo.

Prix Pierre Rissient – 1ère édition

Cinéphile éclairant et éclaireur, Pierre Rissient, tour à tour programmateur de cinéma, attaché de presse, distributeur, producteur, réalisateur, nous a quittés le 6 mai 2018. Au début des années 1960, il crée le Cercle de cinéphiles Mac-Mahon, puis devient assistant-réalisteur de Claude Chabrol, attaché de presse de Jacques Deray, de Jean Renoir et du Servant de Joseph Losey. Distributeur, il sort en France Shock Corridor de Samuel Fuller et défend les cinéastes Leo McCarey et Abraham Polonsky. Proche de Jerry Schatzberg, Clint Eastwood, Francis Ford Coppola et Quentin Tarantino, il a oeuvré à la reconnaissance européenne de Jane Campion, King Hu, Lino Brocka… C’était un intime de l’Institut Lumière et du festival Lumière, qui a décidé de célébrer sa mémoire avec la création du Prix Pierre Rissient, dont le premier sera remis en octobre 2018.

Les lauréats 2018 seront annoncés ultérieurement. Les Prix seront remis durant le festival Lumière 2018.

Le festival Lumière, c’est…

(Chiffres de l’édition 2017)

9 jours de festival
• 421 séances de cinéma, des expositions, des rencontres avec des professionnels… • 174 films
• 171 000 festivaliers
• 60 lieux impliqués dans toute l’agglomération
• 3 682 accrédités publics dont 1 550 accrédités « – de 25 ans »
• Plus de 1 500 personnalités et professionnels du cinéma
• 6 700 scolaires
• 700 bénévoles : étudiants, actifs, personnes en recherche d’emploi, retraités
• 88 000 auditeurs de Radio Lumière
• 127 personnalités du cinéma ayant présenté des films

Un budget de 3,9 millions d’euros financé à 64% par des ressources propres et à
36% par les pouvoirs publics.
Les ressources propres ont atteint 64% du budget contre 41% en 2009 et permettent de financer le développement du festival depuis 9 ans tout en préservant des prix publics bas afin de permettre l’accès du festival au plus grand nombre.
Les partenaires publics :
• La Métropole de Lyon
• La Région Auvergne-Rhône-Alpes
• Le CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée) pour le Marché International du Film Classique
(Chiffres de l’édition 2017)

La dimension économique et sociale du festival :

Une centaine d’emplois créés : agents d’accueil et de billetterie, logisticiens, chauffeurs, techniciens, projectionnistes, ainsi que tous les postes liés à la dimension territoriale du festival, à l’accueil des invités, à la coordination de l’événement et des grandes soirées…
• 42 lieux de projection dont 36 salles de cinéma associées au festival sur toute l’agglomération et qui perçoivent la moitié des recettes réalisées en leur sein
La participation à la formation des plus jeunes avec une vingtaine de stagiaires intégrés à l’organisation du festival et 40% de bénévoles ayant moins de 25 ans
• Le soutien de près de 75 entreprises et particuliers mécènes et sponsors
• Une participation à l’économie et à l’emploi au niveau régional avec 348 entreprises fournisseurs
Une ouverture particulière aux jeunes entreprises pour les prestataires du festival
• Des commerçants lyonnais, des hôtels (1 800 nuits), des restaurants (environ 10 000 repas) accueillant le public et les professionnels pendant 9 jours
• Un travail en partenariat avec une trentaine d’associations dans le domaine de l’insertion sociale et professionnelle

Crédits photos :

Grandes projections – LES GRANDES GUEULES (LES GRANDES GUEULES) de Robert Enrico 1965 FRA © Alexandra Film/Prod. belles Rives / DR