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Organisées par L’association L’Autre Cinéma, c’est devant une salle comble que s’est faite l’ouverture de ces 28es Rencontres du Cinéma Francophone 2023 en Beaujolais avec les interventions du Président Olivier Toureau, du Délégué du Festival  Pascal Ronzière,   de la Présidente du Jury Nathalie Chifflet, qui aura avec les membres , la lourde tâche de départager 6 films en compétition, si différents les uns des autres et Serge Valetti coscénariste du film et complice marseillais du réalisateur, qui nous a expliqué leur méthode de travail pour l’écriture du scénario .

Après les brèves allocutions, ce fut le film Et la fête continue de Robert Guediguian avec Ariane Ascaride, J-P Daroussin, Lola Naymark, Robinson Stévenin, Gérard Meylan, Grégoire Leprince- Ringuet, Laetitia Da Luz Gomes, qui a été projeté.

Et la Fête continue – Synopsis

C’est l’histoire de Rosa (s’inspirant du parcours de la femme politique Michèle Rubirola à l’élection municipale) une infirmière veuve militante politique, qui partage sa vie entre son travail, sa famille aimante et bientôt le renouveau d’un amour avec Henri,lui aussi veuf,  ancien libraire qui est venu à Marseille rejoindre son unique fille.

Et la Fête continue – Critique

Si le film s’ouvre sur les effondrements de deux immeubles vétustes  à Marseille qui ont fait huit morts en 2018, et  sous le buste d’Homère aveugle mais bien entendant, Il  ne porte pas pour autant sur le drame de la rue d’Aubagne même si  cela a permis pourtant à la gauche  de remporter la Mairie de Marseille, mais sur l’engagement politique en général . 

Si le titre peut prêter à confusion sur son sens au figuré, il indique que Robert Guédiguian souhaitait  donner à son film une fin optimiste et heureuse

Et la Fête continue est son film le plus personnel parmi les autres parce qu’il aborde tous les thèmes de prédilection du réalisateur comme le militantisme

L’engagement en matière politique, le vivre ensemble , la famille, les sentiments, le renouveau de l’amour et de la sexualité à un certain âge, le conflit post-soviétique entre l’Arménie et l’Arzerbaïdjan (entre 2021 et 2023, qui concerne si cela n’est pas dit explicitement les territoires entre le Haut-karabags et la frontière avec l’ Iran).

A travers les  personnages comme celui d’ Henri (J-P Daroussin) et ses réflexions, Robert Guédiguian nous indique sa conception de la culture, celle  qui rassure, qui aide à vivre et  permet de voir comment d’autres ont traversé les mêmes expériences. Avec celui d’Alice (Lola Naymark), la fille d’Henri, il aborde le problème de la stérilité des femmes et de la possibilité d’adoption …

Au-delà des scènes de groupe où entre-aide rime avec solidarité, Robert Guédiguian plus que jamais chantre de Marseille, poursuit dans son film sa veine humaniste et chorale.

Placé sous le signe de la tendresse et de la bienveillance, face à une société de plus en  régressive et égoïste, le cinéaste qui pourrait sembler empathique envers ses personnages surfe adroitement entre eux, tout en réservant la meilleure place à un magnifique portrait de Rosa (Ariane Ascaride) femme, engagée, parfois fatiguée et toute surprise de succomber à une nouvelle histoire d’amour.

Sur un rythme lent, Robert Guédiguian déroule sa narration de Et la fête continue avec une mélancolie joyeuse qui fait du bien à voir face à un monde qui tourne sans cesse de plus en plus vite au risque de se prendre de manière frontale un mur  .

Du coté casting, une fois encore le réalisateur retrouve avec bonheur sa troupe habituelle de formidables interprètes avec de temps en temps un départ et l’arrivée d’un membre comme c’est le cas ici avec Alicia ( Laetitia Da Luz Gomes) qui interprète avec brio une jeune infirmière, impuissante devant la mort d’un patient  dans une solitude totale sans qu’elle n’ait pu lui tenir la main .

Le duo très talentueux Ascaride-Daroussin fonctionne à merveille dans cette histoire d’amour.  Celui d’ Alice et de Sarkis (Robinson Stévenin) est sauvé par la raison et une passion partagée .

Un film à voir pour ses personnages forts et fragiles à la fois, les thèmes abordés mais aussi  les paysages splendides de la Méditerranée et de Marseille.

Gérard SERIE

Bande-annonce

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