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Boléro d’ Anne Fontaine avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar
Boléro – Synopsis
En 1928, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie – les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son oeuvre universelle, le Bolero.
Boléro – Critique du film
Librement adapté de la biographie de Marcel Marnat, Boléro, oeuvre entêtante de Maurice Ravel, est un film sans fausse note , imprégné d’un romantisme raffiné qui lève par petites touches le voile sur le mystère d’un artiste incontournable
Dans ce biopic sur Ravel et la création d’un chef d’oeuvre musicale, qui éclipse son auteur, nous découvrons le compositeur à une période qui ne lui est pas propice parce qu’il est enlisé et ne sait pas comment aborder le ballet qu’il a promis à la danseuse Ida Rubinstein aussi tenace que baroque, devenue la star et productrice de ses propres spectacles.
En plein désarroi, tout le monde comprend que Ravel puisse se sentir impuissant à un moment de sa vie et qu’il ne suffit pas d’appuyer simplement sur un bouton pour que l’inspiration vienne.
Il faut vraiment aimer la musique pour pouvoir apprécier pleinement en tant que spectateur ce film, qui loin d’une construction chronologique ou naturaliste mais plus d’association sur les transitions d’époques , nous permet de voyager dans les pensées profondes de Ravel complètement occupées par la recherche musicale.
Avec son aîné Claude Debussy (25 ans de plus), Ravel né en 1837 est la figure la plus influente de la musique française de son époque et le principal représentant comme le montre le film du courant impressionniste du début du XXe siècle.
Cinq fois candidat au Prix de Rome et cinq recalé, il eu non besoin de cette distinction pour être déjà reconnu du public comme un grand compositeur, même si son oeuvre, modeste en quantité fut le fruit d’influences variées, s’étendant de Rameau au rythmes de jazz , dont celle récurrente de l’Espagne.
Tout est soigné dans ce film de la reconstitution somptueuse des décors de l’époque
Tout est soigné dans ce film de la reconstitution somptueuse des décors de l’époque, des prises de vues, de la musique bien évidemment jusqu’au jeu des interprètes
Plus qu’un biopic, Boléro est une plongée sensorielle et un parcours intime mais complexe dans l’univers d’un génie en panne d’inspiration temporaire.
La réussite de ce film repose sur le choix des interprètes dans ce solide casting à commence par l’acteur principal Raphaël Personnaz, filmé avec amour par sa réalisatrice, nous offre tout en sobriété, justesse et retenue qui pare un Ravel d’un mystère insondable.
Tout autour de ce jeune éphèbe courtisé pour sa beauté et son génie qui lui échappe, gravite une kyrielle de femmes plus séduisantes les unes que les autres à commencer par l’excellente actrice Dora Tillier, qui joue Misia, l’amie amoureuse, mariée à Alfred Edwards (Serge Raboukine) un homme riche qui la trompe honteusement.
Vient ensuite la sophistiquée et précieuse danseuse Ida Rubinstein (Jeanne Balibar) qui le poursuit pour qu’il lui écrive la musique originale d’un ballet qu’elle doit interprété.
Les formidables Anne Alvaro, mère de Ravel dans le film et Emmanuelle Devos (Marguerite Long) sont toutes deux là pour le protéger et produire ses concerts.
Un magnifique film biographique envoutant
Dans ce magnifique film biographique envoutant, dominé par l’exceptionnelle musique du Boléro de ce mystérieux Ravel , nous découvrons le parcours sinueux d’un compositeur exigeant et minutieux, qui se nourrit des sons du quotidien pour créer des chefs-d’oeuvre.
Un film à voir pour la beauté des images, le jeu des acteurs, mais surtout de la musique que l’on soit initié ou profane, en notant au passage le coup de griffe de Ravel au journaliste et critique prétentieux.
Gérard SERIE
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