Better Man avec Robbie Williams 🎞️ Critique du film📽️

Sorties à Lyon – La newsletter

Vous cherchez des sorties à Lyon ? Abonnez-vous gratuitement à la newsletter, comme nos 5000 abonnés !

Avec Robbie Williams, Jonno Davies, Steve Pemberton

Better Man – Synopsis

Better Man retrace l’ascension fulgurante de Robbie Williams, icône de la pop britannique, depuis ses débuts au sein du boys band Take That dans les années 1990 jusqu’à son triomphe en solo. Star adulée, il connaît les affres de la célébrité et sombre dans les excès, entre drogues, alcool et amphétamines. Derrière l’image du showman charismatique, se cache un homme en proie à ses démons, incapable de supporter la pression médiatique et l’isolement du succès. À travers une mise en scène audacieuse et des effets spéciaux spectaculaires, le film explore les zones d’ombre d’un artiste en quête de sens, confronté à ses doutes, à ses blessures et aux relations tumultueuses qu’il entretient avec son entourage. De ses triomphes sur scène à ses chutes vertigineuses, Better Man est une odyssée musicale sincère et bouleversante, portée par des tubes iconiques et une narration introspective.

Better man – Critique du film

RAISON ET SENTIMENTS

Dans ce biopic à la fois spectaculaire et introspectif, Michael Gracey (réalisateur de The Greatest Showman) dresse un portrait sans concession de Robbie Williams, l’un des artistes britanniques les plus marquants de sa génération. Plus qu’une simple success story, le film se concentre sur la descente aux enfers du chanteur, pris dans la spirale infernale des addictions. Loin de la glorification habituelle des idoles, Better Man met en lumière la fragilité d’un homme rongé par ses excès et ses doutes.

Robbie Williams, lui-même, confiait : « Chacun de nous a une histoire, il doit la vivre en héros et poursuivre ses rêves ». Pourtant, cette affirmation sonne presque ironique pour un artiste qui a connu la gloire et la fortune dès son plus jeune âge, sans jamais parvenir à s’en réjouir pleinement.

Tourné en Australie, terre natale de l’artiste, Better Man s’attarde particulièrement sur l’entourage familial du chanteur. Les tensions profondes entre Robbie et son père, ainsi que l’amour inconditionnel de sa mère, apportent une dimension plus intime au récit. Ce sont ces relations complexes, souvent conflictuelles, qui forgent le caractère du chanteur et nourrissent son art.

Un véritable spectacle visuel et sonore

Sur le plan musical, le film est un véritable spectacle visuel et sonore. Les performances scéniques sont grandioses, sublimées par des effets spéciaux d’un réalisme saisissant. La mise en scène alterne habilement entre énergie euphorisante et introspection mélancolique, traduisant parfaitement l’état d’esprit tourmenté du chanteur. Robbie Williams, incarné avec intensité par Jonno Davies, est un homme qui se déteste autant qu’il fascine, un artiste capable de galvaniser des foules tout en se sentant profondément seul.

Dans une scène particulièrement marquante, un proche du chanteur lui assène une vérité brutale : « En une seule prise d’héroïne, tu viens de sniffer l’équivalent de ton salaire mensuel. » Ce constat glaçant illustre l’absurdité du succès et la déshumanisation progressive de l’idole, qui finit par ne plus se voir que comme un animal de foire. Cette analogie avec le primate, omniprésente dans le film, renvoie à une réflexion plus large sur la célébrité et la régression humaine face à l’ivresse du pouvoir et des plaisirs artificiels.

Better Man est une œuvre dense, à la fois flamboyante et tragique, qui brille par sa sincérité et son ambition visuelle. Si l’on peut regretter qu’elle insiste parfois trop sur les démons de l’artiste au détriment de sa résilience, elle n’en reste pas moins une fresque poignante sur le prix du succès.

Malgré son immense carrière, Robbie Williams apparaît ici comme un homme brisé, incapable de se réconcilier avec lui-même. Une icône qui, au-delà de ses tubes intemporels, nous laisse aussi le souvenir d’une célébrité déchue, écrasée par son propre mythe.

Une comédie musicale visuellement éblouissante, portée par une performance habitée et une mise en scène inventive. Un biopic poignant qui, derrière les paillettes, dévoile une âme tourmentée.

✍️ Gérard SERIE

Loin des biopics fades (Back to black) Better Man demeure une éclatante réussite artistique, tant sur le plan du fond que de la forme. Le long-métrage n’élude aucune facette du personnage, même son visage la plus sombre.

L’histoire pleine d’aspérités (vie tumultueuse, affres de la célébrité) est compensée par une mise en scène virtuose. Le long-métrage ne rencontre pas le succès escompté.  Le cinéaste Michael Gracey dépoussière le genre en vogue du biopic de manière magistrale. On en prend plein les yeux et les oreilles, tout en étant très touchés par l’authenticité de ce récit d’une vie hors norme. Courez le voir en salle et profiter de ces ébouriffantes scènes dans les rues de Londres sur grand écran, avant qu’il ne soit trop tard ! Aussi émouvant que déroutant.

✍️ Hervé Troccaz

A lire également sur 7 à Lyon : Seconde édition de « Sauve qui peut la vie » aux Subsistances à Lyon