BECASSINE
De Bruno Podalydès , Karin Viard, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Josiane Balasko, Isabelle Candelier , Philippe Uchan, Maya Compagnie, Rose Dugenet
Le sujet
Bécassine petite fille de paysans miséreux naquit et vit dans une modeste ferme bretonne. Devenue adulte, sa naïveté d’enfant reste intacte. Elle rêve de Paris mais sa rencontre avec “Loulotte”, petit bébé adopté par la marquise de Grand-Air va bouleverser sa vie. C’’est aussi sans comptersur un escroc qui ruine dans un premier temps tout le monde …..
Critique
UN GOÛT SUCRE D’ENFANCE
A l’heure des supers héros et autres grosses productions américaines (Deadpool 2, Jurassic World : Fallen Kingdom), nous pouvons comprendre que notre Bécassine ne puisse pas intéresser la jeunesse actuelle tant son univers est décalé par rapport à leurs aspirations.
De toutes les adaptations qui ont été faites jusqu’à présent, reconnaissons que celle-ci reste la meilleure. Tout, chez Bécassine, nous ramène à l’enfance et son nom ridicule, la rattache à jamais à un vol de bécasses. La fin inattendue met du baume au coeur à tout ce petit monde campagnard.
Le casting est de premier ordre et le rôle principal est interprété par la méconnue Emeline Bayart qui endosse à merveille le costume vert de l’ingénue Bécassine. Naïve et rêveuse, inventive et tendre, fidèle et drôle, enthousiaste et fascinée par la vitesse, ébahie par l’eau courante et l’éclairage électrique, ayant un grand sens pratique, voilà la Bécassine maladroite, généreuse, tenant toujours ses promesses. Saluons la performance de Loulotte (Maya Compagnie) qui tire son épingle du jeu.
Malgré quelques longueurs , le film de Bruno Podalydès est une surprise inattendue qui désamorce tous les aprioris que l’on pouvait avoir face à cette nouvelle adaptation d’une BD culte. Le cinéaste prend le contrepied de tout ce qui a pu se faire avant lui, pour livrer une petite sucrerie, dont le charme fait un bien fou en ces temps de cinéma populaire lourdingue et formaté.
La mise en scène est soignée, les décors et costumes d’époque sont somptueux , la photographie léchée et le rythme est plus proche des feuilletons des années quatre-vingt que de l’agitation actuelle. Notons au passage une certaine mollesse générale au montage qui n’est pas adaptée au cinéma grand-écran d’aujourd’hui . Plus de nerf et un brin de folie supplémentaire aurait changé le calibre de ce film drôle et poétique .
Gérard SERIE
Bande-annonce du film Bécassine !