Publicités

LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITE

L’Auditorium-Orchestre National de Lyon a présenté le programme de sa saison 2019-2020 à la presse.  Le parfait équilibre entre audace et modernité pour cette année de transition.

L’Auditorium de Lyon met Beethoven à l’honneur pour sa saison 2019-2020
L’Auditorium de Lyon met Beethoven à l’honneur pour sa saison 2019-2020

L’Orchestre National de Lyon a présenté sa nouvelle saison 2019/2020.”Une saison qui s’annonce assez extraordinaire” a annoncé Loïc Graber, adjoint au maire délégué à la culture, lors de la conférence de presse.

L’orchestre est bien entouré, mais on veut aussi bien entourer le public” a précisé Aline Sam-Giao, directrice de l’auditorium national de Lyon.

La nomination en septembre 2017 de Leonard Slatkin en tant que directeur musical honoraire, puis en décembre 2018 celle de Nikolaj Szeps-Znaider en tant que directeur musical (à compter de septembre 2020) ont permis une succession tout en douceur.

Ludwig van Beethoven sera mis à l’honneur, des conférences de 30 minutes seront organisées avant la majorité des concerts pour présenter le programme musical, de petits concerts sur grand orgue seront programmés et des rencontres d’après-concert de 30 minutes seront planifiées entre spectateurs, solistes et chef d’orchestres.

151 concerts sont annoncés, avec un programme varié (ciné-concert, symphoniques, Jazz et musiques actuelles, récitals et orgues, projets pédagogiques et participatifs, Afterworks…).

L’an dernier 254 000 spectateurs ont assistés aux concerts.

 

Jamais deux sans trois

Une saison placée sous le signe de la continuité et de la nouveauté. Les concerts verront le passage de témoin entre Leonard Slatkin – qui viendra fêter son 75e anniversaire à Lyon au cours de deux concerts dans un répertoire qui lui est cher (4 et 6 juin) – et Nikolaj Szeps-Znaider, avant sa prise de fonction officielle en septembre 2020.

Le chef d’orchestre danois dirigera en effet le grand concert d’ouverture les 24 et 26 septembre prochains, ainsi que la tournée de l’orchestre en Russie et ses deux concerts préparatoires. Last but not least : la saison de l’ONL offrira également une place de choix à Ben Glassberg, Britannique de 25ans et chef invité associé pour trois saisons, qui dirigera le Requiem de Fauré les 9 et 10 avril. Dans cette saison très diverse, l’orchestre pourra donc compter sur trois générations de chefs à trois moments de leurs histoires respectives.

 

Une saison, mêlant fidélité et découvertes, grands maîtres et jeunes talents en devenir. Les prestigieuses formations étrangères invitées (San Francisco Symphony, London Symphony Orchestra, Gürzenich-Orchester de Cologne) comme les fidèles institutions musicales de notre région (Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon, Orchestre national d’Auvergne, Orchestre du CNSMD de Lyon, Orchestre des Pays de Savoie) participent, chacune à leur manière, à enrichir les thèmes et points clés de la programmation.

Les temps forts de la saison de l’ONL

 

Beethoven, compositeur à l’honneur

Ludwig van Beethoven sera le compositeur à l’honneur de la saison de l’Auditorium- Orchestre national de Lyon. Lors de deux temps forts (19 et 21 mars, 11 et 13 juin), les cinq concertos pour piano seront interprétés par le pianiste français Jean-Efflam Bavouzet et mis en regard avec une pièce contemporaine. L’Allemand Christian Reif et le Britannique Nicholas Collon, tous deux brillants représentants de la nouvelle génération de chefs, dirigeront à cette occasion l’Orchestre national de Lyon.

Poursuivant la thématique beethovénienne, un ambitieux concert de l’ONL sera mis en scène par Marie-Ève Signeyrole (27 et 28 mars). Remarquée pour ses spectacles à l’opéra, l’artiste dramaturge française imagine la rencontre entre la Septième Symphonie et les sonorités du oudiste tunisien Dhafer Youssef. Fil rouge de cet «objet symphonique et migratoire», Hourria, une jeune Érythréenne de 19 ans, réfugiée à Paris, dont le parcours sera mis en relation avec le célèbre film Baby Doll d’Elia Kazan.

Trois légendes du piano participent enfin au cycle au travers de rendez-vous exceptionnels. L’immense pianiste Daniel Barenboim invite à une expérience transcendante dans les sonates du compositeur allemand (28 octobre). Sous la direction de Gábor Takács- Nagy, l’Orchestre de chambre Franz-Liszt de Budapest accompagne Martha Argerich dans le lumineux et encore juvénile Premier Concerto pour piano (8 décembre). Mythique représentant de l’école russe, Evgeni Kissin imagine un programme soliste culminant dans les sonates «La Tempête» et «Waldstein» de Beethoven (29 janvier).

Témoignant de la synergie entre la saison de l’ONL et les orchestres invités, l’Orchestre Gürzenich de Cologne dirigé par François-Xavier Roth proposera également un programme beethovénien en compagnie du pianiste Pierre-Laurent Aimard (17 février). Le déroulement de la soirée sera résolument original : à la manière d’un «concert-fleuve» de l’époque, des œuvres de Beethoven et de compositeurs contemporains s’entremêleront, témoignant de la modernité du musicien allemand. La liste des morceaux joués ne sera distribuée qu’en fin de concert.

 

Quelques grandes œuvres

| Le Messie de Händel, avec Les Arts florissants
Parmi les œuvres de Händel, aucune n’atteint la renommée du Messie. Les raisons en sont multiples. La différence du Messie avec un oratorio allemand (on songe aux Passions de Bach, exactement contemporaines) s’explique par le fait qu’au lieu de raconter un épisode de la vie de Jésus, c’est ici l’ensemble de sa mission sur terre qui est narrée. Autre splendide atout du Messie: la beauté de l’écriture vocale d’une surprenante diversité, qui offre un feu d’artifice d’inventivité, jusqu’à l’«Alléluia !» final répété 70 fois ! À la tête de ses Arts florissants qui fêtent leur 40 ans, et d’une troupe de chanteurs qu’il a formés au sein de son Académie, William Christie dirige ce chef-d’œuvre dont Beethoven disait : «Händel sait mieux qu’aucun de nous ce qui fera de l’effet ; quand il le veut, il frappe comme la foudre

| La Turangalîla de Messiaen avec Jean-Yves Thibaudet
La Turangalîla-Symphonie est la pièce la plus célèbre d’Olivier Messiaen. Nécessitant un imposant orchestre symphonique, un piano solo et des ondes Martenot, l’œuvre fut triomphalement créée par Leonard Bernstein à Boston en 1949 avec Yvonne Loriod en soliste. Depuis lors, la pièce s’est durablement imposée au répertoire, soulevant d’enthousiasme les salles de concerts par son mélange de grandeur et de joie, mâtiné de spiritualité indienne. Auteur d’une version discographique de référence, le Lyonnais Jean- Yves Thibaudet sera aux côtés de Susanna Mälkki, l’une des spécialistes de la musique d’aujourd’hui, qui dirigera pour la première fois l’Orchestre national de Lyon.

|L’Enfance du Christ de Berlioz
L’Enfance du Christ (1854) présente un visage inhabituel de Berlioz. À 50 ans, le musicien dauphinois se penche sur les Noëls de son enfance et compose une œuvre douce aux proportions plus modestes qu’à l’accoutumée. Reliés par des récitatifs confiés à un récitant, les différents épisodes offrent une palette de couleurs richement diversifiée. Directrice musicale de l’Opéra royal de Wallonie, Speranza Scappucci est l’une des cheffes lyriques les plus prometteuses de sa génération. Pour sa première apparition à la tête de l’Orchestre national de Lyon, la musicienne italienne conduira une équipe vocale constituée de la fine fleur du chant francophone. Autour du Récitant du Québécois Frédéric Antoun, on retrouvera Clémentine Margaine (triomphatrice de Carmen sur les scènes du monde entier), Alexandre Duhamel en Joseph et Jean Teitgen en Hérode.

| La Grande Messe en ut de Mozart, avec l’ensemble Pygmalion Inachevée comme le Requiem, la Grande Messe en ut est l’un des chefs-d’œuvre sacrés de Mozart. Une lettre du compositeur à son père, datée du 4 janvier 1783, indique que Mozart l’aurait écrite dans l’espoir d’une guérison de sa fiancée Constance, alors souffrante. Après un disque consacré aux sœurs Weber présentant un Mozart intime, Raphaël Pichon à la tête de son ensemble Pygmalion et la soprano Sabine Devieilhe proposent un visage très original du compositeur autrichien en confiant les parties inachevées de la Grande Messe à des motets de Schubert et Bruckner composés un demi-siècle et un siècle plus tard.

| La Deuxième Symphonie de Mahler
À sa création en 1895, la Deuxième Symphonie de Mahler apparut comme la symphonie la plus ambitieuse depuis la Neuvième de Beethoven. Écrite pour grand chœur, solistes et un immense orchestre, l’œuvre dure près d’une heure trente et culmine dans un hymne final au goût d’éternité. Pour interpréter ce monument du répertoire symphonique, l’Orchestre national de Lyon sera dirigé par le Finlandais Jukka-Pekka Saraste, ancien directeur musical de l’Orchestre de la Radio WDR de Cologne, aux côtés des chœurs Spirito et Jeune Chœur symphonique préparés par Nicole Corti. En solistes, la Suédoise Miah Persson et la Britannique Catherine Wyn-Rogers sont des interprètes accomplies de l’œuvre sur les scènes du monde entier.

  1. 3 OCT. 20h
Les Arts florissants (chœur et orchestre)
William Christie, direction Emmanuelle de Negri, soprano Katherine Watson, sopranoTim Mead, contre-ténor
James Wey, ténor
Padraic Rowan, basse
  2. 15 DÉC. 20h & SA. 16 DÉC. 18h Orchestre national de Lyon Susanna Mälkki, direction Jean-Yves Thibaudet, piano Cynthia Millar, ondes Martenot
  3. 7 DÉC. 18h
Orchestre national de Lyon
Spirito / Jeune Chœur symphonique Speranza Scappucci, direction Clémentine Margaine, mezzo- soprano (Marie)
Alexandre Duhamel, baryton (Joseph)
Jean-Baptiste Dumora, baryton (Polydore)
Frédéric Antoun, ténor (le Récitant) Xavier de Lignerolles, ténor (le Centurion)
Jean Teitgen, basse (Hérode, le Père de famille)
  4. 10 MAI 16h
Pygmalion (chœur et orchestre) Raphaël Pichon, direction Sabine Devieilhe, sopranoLinard Vrielink, ténor Christian Immler, basse
  5. 22 MAI 20h & SA. 23 MAI 18hOrchestre national de Lyon Spirito / Jeune Chœur symphonique

Jukka-Pekka Saraste, direction Miah Persson, soprano Catherine Wyn-Rogers, alto

De grands orchestres internationaux

|London Symphony Orchestra


Régulièrement distingué parmi les cinq meilleurs orchestres de la planète, le London Symphony Orchestra (LSO) est réputé par sa malléabilité et ses sonorités brillantes. La vénérable formation britannique interprète l’un des emblèmes de la musique anglaise, en invitant Alisa Weilerstein dans le Concerto pour violoncelle d’Elgar, ainsi que l’intégralité du ballet Le Prince de bois, l’une des musiques les plus somptueuses de Bartók. Premier chef invité du LSO, le Français François-Xavier Roth sera présent pour la deuxième fois à l’Auditorium de Lyon, après son programme aux côtés de l’Orchestre Gürzenich de Cologne, dont il est le directeur musical depuis 2015.

|San Franscico Symphony


Le mythique San Francisco Symphony fait escale à l’Auditorium pour une tournée en forme d’apothéose. Directeur musical depuis 1995, Michael Tilson Thomas a marqué profondément l’histoire de la formation californienne, en mêlant œuvres américaines et grand répertoire européen du début du xxe siècle. Pour son départ (il laissera la place au Finlandais Esa-Pekka Salonen à la fin de la saison 19/20), le chef américain propose une nouvelle œuvre issue de sa plume, Lopeainsi que L’Oiseau de feu (1910) de Stravinsky, où son art de coloriste fera merveille. Dans le Concerto pour violoncelle de Saint-Saëns, Gautier Capuçon apportera une inimitable touche française.

|Bach Collegium Japan


Des cinq passions qu’aurait composées Bach, seules les partitions de la Passion selon saint Jean et dela Passion selon saint Matthieu nous sont parvenues. De ces deux Everest de l’histoire de la musique, la«Saint Jean» est certainement la plus théâtrale et la plus lyrique. Grand interprète du Cantor de Leipzig (dont il a enregistré une magistrale intégrale des cantates pour le label BIS), le Japonais Masaaki Suzuki se produira avec son Bach Collegium Japan, qu’il a fondé en 1990. Avec un sens du tempo et de la nuance toujours pertinents, il apportera la ferveur nécessaire à ces pages d’un dramatisme exceptionnel.

La création

Profondément attaché à la musique d’aujourd’hui, l’Auditorium-Orchestre national de Lyon propose un ambitieux programme de création. 40 œuvres contemporaines, parmi lesquelles on relève quatre compositrices d’aujourd’hui (la Finlandaise Kaija Saariaho, l’Italienne Lara Morciano, l’Américaine Cindy McTee, la Britannique Anna Clyne).

Outre trois œuvres de l’artiste associé de la saison 19/20, Brett Dean, l’Auditorium offrira quatre créations françaises inattendues. La première, Lope, est écrite par Michael Tilson Thomas, qui la dirigera à la tête du San Francisco Symphony (5 avril). La deuxième est la symphonie de Leokadija Kachperova (1872-1940), professeure de piano d’Igor Stravinsky (4 avril). Enfin, deux pièces de Gordon Hamilton seront interprétées par l’ONL, dont un concerto pour beatbox.

En création mondiale seront donnés Il distratto d’Anna Clyne (1980), une nouvelle pièce de Lara Morciano (commandée par le Grame) et une commande à Guillaume Connesson (compositeur en résidence de l’ONL de 2016 à 2018) composée pour les 75 ans de Leonard Slatkin. Cette pièce s’inscrit dans une partition collective inspirée par le Vingt-quatrième Caprice de Paganini, dont les autres mouvements seront présentés en création française.

Le répertoire contemporain sera comme toujours d’une grande diversité stylistique, puisque l’Orchestre national de Lyon fera entendre une vaste pièce du compositeur Hugues Dufourt, membre de la première génération de la musique spectrale. De son côté, l’ensemble marseillais Musicatreize présentera une pièce vocale du Franco-arménien Michel Petrossian.

Le grand week-end consacré à Anoushka Shankar sera enfin l’occasion d’entendre deux pièces du courant répétitif américain des années 1980 (Glass, Torke) ainsi que la rencontre insolite entre l’orchestre symphonique et le sitar indien dans le Deuxième Concerto de Ravi Shankar.

L’orgue ne sera pas en reste avec deux pièces en création mondiale de Thierry Escaich par François Sauzeau et Vincent Warnier (24 mai) et une pièce de Jonathan Dove en création française par Thomas Trotter (19 janvier).

L’Auditorium-Orchestre national de Lyon accueillera le Grand prix lycéen des compositeur pour ses vingt ans et une première édition hors de Paris. À cette occasion, sera interprétée en création mondiale la pièce de Jules Matton, lauréat du prix 2019 (2 avril).