Rencontre avec Amel Bent à quelques jours de la sortie de son nouvel album, qui sortira le 17 mai. L’artiste se produira sur la scène de la Bourse du travail le 5 juin 2019.

Propos recueillis par Hervé Troccaz

Amel Bent en concert à la Bourse du Travail le 5 juin 2019 : interview
Amel Bent en concert à la Bourse du Travail le 5 juin 2019 : interview

Vous avez changé de label, pour passer chez Mercury. Ce nouvel album marque-t-il un tournant ?

J’ai voulu suivre mon instinct, suivre mes émotions. Je n’avais aucune idée préconçue, sur ce futur disque, nous sommes partis une feuille blanche. J’ai publié près de cinq disques en 12 ans et exploré de nombreux univers aussi bien la variété que le hip-hop. Je voulais faire un point sur les sujets que je souhaitais aborder, les messages que je souhaitais faire passer. Mon objectif principal était que chaque chanson parle de quelque chose de concret et d’émotionnel, que chaque texte ai un sens fort. J’ai également écrit une chanson sur mes filles et d’amour maternel. Mais pour casser les codes et sortir des conventions, je l’ai fait d’une autre manière très dépouillée, en osant assumer un texte slamé, presque parlé.

Quels thèmes justement abordez vous ?

L’album compte prêt de 15 titres, l’occasion pour moi d’évoquer de nombreux sujets qui me tiennent à cœur comme la vie de maman, la difficulté d’aimer, du vivre ensemble, a folie du métier d’artiste où tout va très vite et les crises de foi, nous compromissions et notre  manque de courage pour relever les objectifs que nous nous fixons. Et puis bien sûr un hommage à Charles Aznavour, qui m’a tellement marqué et à qui je n’ai jamais vraiment consacré un titre, lui qui m’a tellement apporté ! Je souhaitais quoi qu’il en soit mélanger les genres, assumer tous les styles, sans volonté de rendre l’ensemble cohérent. Dans mes précédents disques, je cherchais les enchaînements et l’harmonie entre les morceaux, ce qui aseptisait quelque peu l’ensemble. Avec ce nouveau disque, j’assume de passer de la variété française aux sonorités plus urbaines. Pour cela, j’ai cherché et travaillé avec les meilleurs dans chaque discipline.

Le premier single s’intitule Demain, et semble augurer d’une tonalité plus sombre pour ce nouveau disque…

En effet, ce nouvel album sera plus mélancolique. Ce sera le grand frère d’à20 ans. Il aurait pu d’ailleurs l’intituler à 30 ans. J’ai toujours assumé ce côté mélancolique qui enveloppe ma musique et qui sert de fil conducteur pour cette album, même si cela n’empêche pas des morceaux plus solaires comme Te demande. J’ai toujours eu cette facette mélancolique qui fait intrinsèquement partie de ma personnalité. C’est un peu comme quand on réalise une séance photo, pourquoi devrait-on nous sourire nécessairement ? Ce n’est pas parce que l’on ne montre pas ses dents que l’on est pas heureux pour autant ! Il faut sortir des conventions et assumer pleinement sa personnalité.

 

Pouvez-vous nous expliquer la genèse de ce titre ?

Je voulais exprimer que j’étais une battante. Nous avons travaillé ensemble avec Slimane. Ce dernier m’a poussé à exprimer mes émotions. Il m’a demandé qu’elle était ma plus grande peur. Je lui expliqué que ma famille était mon pilier central et que si par malheur mon époux me quittait, je garderai la tête haute. Le refrain donc sonne comme un cri du cœur, exprime ma fierté. Par exemple je trouve la chanson Ne me quitte pas de Jacques Brel magnifique, mais elle ne me ressemble pas, j’ai trop d’amour propre pour cela !

Demain et Dis-moi qui tu es, ont été sortis simultanément et font l’objet de deux clips qui marquent une unité…

Nous avons en effet voulu marquer une certaine cohérence avec le label et assumer la continuité. J’ai eu l’énorme chance que Brahim Zaibat,un des plus grands danseurs qui travaille avec Madonna et à l’Opéra de Berlin, veuille bien travailler avec moi !

La tournée s’appelle L’autre tour pourquoi ?

Une des chansons présentes sur l’album s’appelle L’autre et elle m’a bouleversé. Elle exprime ma volonté de dissocier ma vie de chanteuse et de maman. Je distingue bien les deux rôles. Le nom de L’autre tour s’est donc naturellement imposé. Pour cette nouvelle tournée j’ai fait appel à un auteur qui vient du théâtre, pour exprimer ma vérité depuis le début de ma carrière. Six artistes m’accompagneront sur scène. Comme d’habitude le côté autobiographique et intimiste sera pleinement assume. J’entretiens un lien très fort avec mon public !

Album Demain, sortie le 17 mai. L’Autre Tour. Concert le mercredi 5 juin, à 20  heures, à la Bourse du travail.

 

Amel Bent – Demain