Après François Rouan, le Musée des Beaux-Arts nous invite cet hiver à un voyage en Normandie avec Etretat, par-delà les falaises. Critique enthousiaste.
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Les thèmes des expositions du Musée des Beaux-Arts de Lyon peuvent parfois surprendre ou intriguer, comme celle récemment consacrée aux ruines. La dernière en date, intitulée Etretat, par-delà les falaises, enchantera tous les publics.
La scénographie met d’emblée à l’honneur le sujet avec, fait rare, une projection grand format dédiée aux falaises. Le village d’Étretat se niche dans une étroite vallée creusée dans la falaise, débouchant sur une plage de galets. L’érosion y a sculpté des formes spectaculaires : trois arches s’ouvrant successivement sur la mer et une aiguille. Ce paysage exceptionnel s’est imposé dans l’imaginaire collectif grâce aux artistes. Peintres et écrivains ont en effet largement contribué à la découverte et à la notoriété d’Étretat.
Viennent ensuite les peintures, révélées à travers le regard de grands artistes tels que Monet, Matisse ou Gustave Courbet. Les cadres classiques et les couleurs pastel magnifient des œuvres toutes plus remarquables les unes que les autres.

Une scénographie qui permet de comprendre l’attrait des artistes pour ce village longtemps délaissé.
Aucune faute de goût, et surtout une scénographie qui permet de comprendre l’attrait des artistes pour ce village longtemps délaissé. Il faut dire que ce village de pêcheurs était difficile d’accès, faute de route carrossable aménagée.
L’ensemble est ponctué de citations de contemporains, à commencer par Guy de Maupassant.
L’exposition a également l’intelligence de proposer un pas de côté
L’exposition a également l’intelligence de proposer un pas de côté : elle ne se limite pas aux vues des falaises et s’attarde aussi sur le pays de Caux, comme la ferme du Mont, clos-masure traditionnel comprenant une mare et un verger. Très vite, ce lieu devient prisé des artistes, que le propriétaire accueille volontiers en leur permettant de laisser leur matériel sur place pour éviter d’avoir à le transporter quotidiennement depuis le village.
La mer, elle, est parfois tenue à distance, comme dans l’œuvre de Camille Corot, où son présence n’est qu’allusive, devinée au détour d’un chemin creux.
À l’étage, des photographies en noir et blanc offrent un autre regard sur ces paysages. Alors que le procédé reste récent, les paysages normands deviennent le sujet de prises de vue par les pionniers de la photographie sur papier. Les auteurs sont souvent des bourgeois fortunés ou des aristocrates en villégiature.

Étretat, Par-Delà les Falaises n’en oublie pas pour autant la réalité plus rude du quotidien des pêcheurs, leurs conditions de vie et de travail difficiles.
L’exposition nous enchante et nous émerveille par la qualité de sa scénographie et son approche pluridisciplinaire : une ode à la douceur en période hivernale.
✍️ Hervé Troccaz
Étretat, Par-Delà les Falaises au Musée des Beaux-Arts de Lyon – Informations pratiques
Dates
📅 Du 29 novembre 2025 au 1er mars 2026
Adresse
Musée des Beaux-Arts de Lyon
📍 20, place des Terreaux, 69001 Lyon
🚇 Hôtel de Ville / Louis Pradel
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