ÇA MARCHE A LA BAGUETTE
Inauguré en septembre 2016, l’Institut Franco-Chinois se veut une sorte de « maison-mère » pour tous les échanges sino-lyonnais, tant au plan culturel qu’économique. Un lieu qui fut la première université chinoise hors de Chine dans les années 20.
Mis en sommeil depuis 1946, l’institut accueille depuis 2016 à nouveau des visiteurs. Implanté au sein du site historique, au fort Saint-Irénée, dans le 5ème arrondissement de Lyon, il a notamment pour ambition de promouvoir la création contemporaine chinoise et de favoriser le dialogue entre les cultures. L’occasion de porter un nouveau regard sur la Chine d’aujourd’hui.
Derrière la statue imposante offerte par le maire de Canton, représentant les deux fondateurs de l’Institut en 1921 entourés des étudiants les plus emblématiques de l’époque, se niche la salle d’exposition séparée en trois zones distinctes : un espace entièrement dédié à l’art contemporain, une salle de projection — mettant en avant les vidéos de l’artiste en résidence et une vidéo d’archives —, et un coin retraçant l’histoire de l’université dont la scénographie a été réalisée en collaboration avec Christian Sermet et Hélène Lafont-Couturier du Musée des Confluences.
Entre 1921 et 1946, près de 500 étudiants chinois avaient été accueillis à l’institut Franco-Chinois de Lyon, faisant de ce lieu la première université chinoise hors de Chine.
En sommeil depuis, il avait été relancé en 2014, lors de la venue à Lyon, de Xi Jiping, président de la République Populaire de Chine.
Outre son ambition culturelle, le Nouvel Institut Franco-Chinois joue aussi un rôle économique et universitaire. Il doit permettre de faciliter les investissements chinois dans la Métropole et de consolider les coopérations entre les universités et les grandes écoles Lyonnaises et chinoises.
Hervé Troccaz
LIBRE ECHANGE
L’Institut Franco-Chinois, accueille l’exposition de NIEK VAN DE STEEG, transporter le territoire, jusqu’au 18 avril.
Niek Van De Steeg, plasticien et professeur à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon, a travaillé sur ce projet, en collaboration avec le peintre décorateur chinois Guahua Wu. Le dialogue entre ces artistes a fait naître une exposition où l’Orient et l’Occident sont liés. La plus grande œuvre se compose de sept dessins, mis bout à bout. Elle représente le parcours du Rhône, depuis sa source suisse dans le glacier du Rhône jusqu’à sa fin, dans les Bouches du Rhône. Présentée sous la forme d’une frise géographique, les visiteurs y découvrent des paysages dessinés au crayon à papier, de manière très réaliste. Les paysages reflètent les causes de la montée de la pollution et de la destruction de l’environnement. En effet, les visiteurs observent, tout au long de cette frise, des infrastructures telles qu’un aéroport, une centrale nucléaire ou encore une raffinerie. Cette œuvre, créée par Niek Van De Steeg a été recopiée par Guahua Wu, qui a ajouté plusieurs éléments iconographiques chinois, faisant un clin d’œil à ses origines. L’œuvre, dessinée initialement sur du papier, a été traduite par l’artiste chinois sur de la porcelaine. Les détails et les éléments chinois ajoutés deviennent visibles.
Mêler le passé et le présent
Cette exposition, relativement petite, est néanmoins agréable à découvrir par son aspect lumineux. Un parcours numéroté est à suivre. Des explications, écrites sur les murs en français et en chinois, permettent de mieux comprendre les thèmes comme « La vie étudiante », « Se nourrir d’ailleurs », « Six étudiants d’exception », « Partir et étudier à Lyon » ou encore « Le ‘’Fort des Chinois’’ »… Les murs blancs, la lumière et les poutres en bois apparentes donnent du cachet à l’ensemble. Cette dernière accueille de nombreux portraits anciens, en noir et blanc, mais aussi des photos récentes, notamment avec l’ancien Maire de Lyon Gérard Collomb et le Président Xi Jinping, lors de l’inauguration de l’Institut Franco-Chinois en 2014. Une salle, séparée de l’exposition par un rideau, vous plongera dans la culture chinoise à l’aide d’images projetées sur un grand écran et d’un audio.
Suivre le fil de l’histoire
Pour continuer votre visite, des bulletins d’identité de six étudiants sont à découvrir, tout comme d’anciennes photos de la vie étudiante ou des pères fondateurs de l’Institut. De nombreux écrits, disposés dans les vitrines, témoignent de cet engouement pour les études lyonnaises. Les tablettes tactiles, quant à elles accrochées au mur, permettent aux visiteurs de découvrir plus en profondeur les thèmes abordés. Une frise chronologique rouge accompagnera votre voyage au cœur de cette collaboration entre Lyon et la Chine.
Nouvel Institut Franco-Chinois
2 rue Sœur Bouvier
69005 Lyon
Tél. : 04 72 40 56 09
5 euros l’entrée au musée