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The Bikeriders de Jeff Nichols avec Austin Butler, Jodie Corner, Tom Hardy, Mikael Shannon, Mike Faust, Boyd Holbrook, Diaman Herman, Beau Knapp
The Bikeriders – Synopsis
Dans un bar de la ville, Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny, qui vient d’intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l’image du pays tout entier, le gang, dirigé par l’énigmatique Johnny, évolue peu à peu… Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra alors choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang.
The Bikeriders – Critique du film
Voilà entre nostalgie et réalité une vraie histoire de moto pour bikers passionnés, mais pas que, qui s’inspire de deux films cultes du genre : L’’Équipée Sauvage 1953 avec Marlon Brando, point de départ du personnage de Johnny, et d’Easy Rider 1969 avec Peter Fonda et Jack Nicholson
L’action de The Bikeriders est censée se dérouler à Chicago, mais a été tourné à Cincinnati et dans ses environs. ville du Middle-West américain, dont l’intrigue se situe dans les années 60, où la première bande de motards vit le jour. Avec son environnement urbain autant que rural cette ville nous offre de belles perspectives de découvertes visuelles des décors et de l’environnement où gravite ce gang qui revendique son nom de Vandals.
Pour écrire le scénario de The Bikeriders le réalisateur-scénariste Jeff Nichols s’est s’inspiré du livre de photos en noir et blanc du même nom, qui fut publié en 1967 par Danny Lyon . La difficulté fut pour lui de transformer les clichés en histoire à constrire et filmer.
Ce que ne raconte pas ce film, c’est que l’histoire se déroule pour les américains en pleine guerre du Vietnam. Sans doute certains bikers encore traumatisés par leur vécu militaire expulsent leur violence en se cognant les uns avec les autres, sans réelle raison pour essayer de retrouver leur place dans la société.
Le film décrit parfaitement l’esprit de gang au seinn des groupes qui se forment et qui édictent leur propres règles de fonctionnement, sans qu’aucun des membres ne se risque à les transgresser sous peine de représailles musclées .
C’est plus un film d’amour entre Kathy et Benny mais aussi d’amitié avec Johnny, Zipco, Cal et les autres . Avec une émotion palpable au-delà des bastons entre eux, les messages pas toujours visibles comme la question du bonheur, de la croyance, après l’âge d’or des seventies et des bikers, c’est la notion de gang qui domine dans la vie de ces derniers dans leurs évolutions générationnelles.
Malgré son rythme lent et une construction scénaristique un peu trop linéaire la transition décrite dans The Bikeriders annonce l’arrivée des années Reagan, où le cynisme ultra libéral va écraser toute la société américaine, jetant dans la pauvreté et la délinquance toute une classe sociale sacrifiée sur l’autel du marché et du fric.
En ne voyant presque jamais Kathy (Jodie Corner)et Benny ( Austin Butter) dans leur intimité, c’est donc à travers sa voix que l’on entend lors des interviews données à Danny (Mike Faust) qu’on peut cerner le mieux la puissance féministe écrasante.
Notons que Jeff Nichols n’a rien perdu de son talent, à la fois de réalisateur-metteur en scène et de conteur pour nous narrer d’un point de vue féminin le parcours mélancolique des Vandals, un groupe de marginaux-prolétaires cherchant leur place dans la société tout en chevauchant de vielles bécanes dans ce western bitumineux avec exaltation et nostalgie.
Avec cet excellent casting, la première bonne idée de Nichols a été de choisir Jodie Corner et Austin Buttler pour représenter et symboliser le couple mythique de The bikeriders.
Tous les autres acteurs-bikers sont biens campés avec justesse de Benny à Johnny, pilotant de vielles bécanes pétaradantes (dont les bandes existent encore aujourd’hui outre atlantique) et dont nos bobos de motards français s’inspirent de manière folklorique avec Harley Davison rutilante et tenue de bikers étincelante pour soirée de gala mondain .
Gérard SERIE
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