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Rien à perdre de Delphine Deloget avec Virginie Efira, Félix Lefebvre, Arieh Worthalter
Rien à perdre – Synopsis
Sylvie vit à Brest avec ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques. Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Persuadée d’être victime d’une erreur judiciaire, Sylvie se lance dans un combat pour récupérer son fils.
Rien à perdre – Critique du film
A l’origine du projet il y a le souhait de cette documentariste qui pour son premier long métrage de fiction voulait explorer à travers cette famille monoparentale, comment cette mère courage vie le placement dans un foyer de son plus jeune fils à la suite d’un accident domestique
Elle filme ce qui reste quand tout explose au sein du foyer et raconte comment cette même famille apprend, dans la douleur, à vivre les uns sans les autres.
Le choix du lieu où ce fait divers se déroule n’est pas anodin puisque l’histoire en question se déroule à Brest, ville étudiante, militaire, portuaire. contraignante par sa météo, sa géographie, par son architecture d’après-guerre, mais c’est aussi une ville qui laisse respirer ses personnages dans des paysages ouverts. C’est une cité underground qui aime la nuit et la musique.
Avec ce drame social, nous regardons cette famille vivre au quotidien, en suivant un chemin tortueux aux allures de cauchemar, lorsque les services sociaux de notre pays s’en mêlent dans « l’intérêt » des familles comme il est dit dans ce docu-fiction.. »
A aucun moment dans « Rien à perdre« il est question de pointer du doigt et mettre les services sociaux en cause, puisque Sylvie (Virginie Efira) explique à l’occasion des groupes de paroles aux femmes victimes, que son histoire n’est pas la même que la leur puisque son fils n’a pas été maltraité mais qu’il s’agit d’une erreur d’appréciation de la protection de l’enfance.
Ce combat d’une mère courage contre la machine administrative et judiciaire pour récupérer son fils est aussi un beau portrait de femme refusant de se plier au système qui broie des vies en s’abritant derrière les lois.
Voilà un film fort en émotions à l’image de ceux des Dardenne ou d’un Ken Loach qui nous émeut et nous prend aux tripes sur un sujet délicat.
Une première œuvre magistrale, sincère et courageuse
Une première œuvre magistrale, sincère et courageuse d’une documentariste qui réussit avec brio le passage du docu à la fiction et qui nous émeut aux larmes.
Bien rythmé ce beau film nous entraine entre violence et tentative de résignation d’une mère dans une cavale à couper le souffle.
Face à Virginie Efira, éblouissante dans le rôle d’une mère au bord de la crise de nerfs et de la violence incontrôlée, il y a l’étonnante Melle Henry (India Hair) qui campe une magnifique assistante sociale dévouée, qui essaie de protéger le jeune Sofiane (Alexis Tonetti). Ne passons pas non plus à coté de Jean-Jacques ( Félix Lefebvre) excellent en grand frère qui protège et cherche l’amour d’une mère qui le pousse vers la musique alors qu’il veut être pâtissier.
Loin du misérabilisme et du coté larmoyant « Rien à perdre » évite les clichés et s’achève sur une lueur d’espoir salutaire, lorsque la mère réussit à récupérer contre vent et marais son fils qu’on lui a volé.
Gérard SERIE
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