LES COULISSES DU GEANT VERT
Le Parc de la Tête d’Or est un patrimoine culturel vivant. Lieu de nature, il a vocation à donner, à contempler et comprendre ses richesses végétales et animales au plus grand nombre. Véritable poumon vert en périphérie de la ville, lieu de calme, il est destiné à la promenade et à la détente pour tous les lyonnais. Unik vous invite à redécouvrir ce lieu incontournable de la vie lyonnaise.
Le Parc de la Tête d’Or est l’un des plus grands de France. Il est contemporain du Central Park de New York, créé la même année. Le Parc s’est enrichi de nombreux bâtiments comme les grandes serres en 1865, le vélodrome, le chalet des gardes et le chalet en 1894, la clôture en 1896, les serres de collection en 1899, le monument aux morts de l’île aux Cygnes entre 1914 et 1930 ou encore la nouvelle roseraie entre 1961 et 1964. Il offre sur 117 hectares une vaste étendue naturelle en périphérie de la cité. On y accède par huit entrées, la dernière ayant été ouverte en 2009, au niveau de l’esplanade de la Cité Internationale.
Les roseraies
La Roseraie Internationale de Lyon s’étend sur 40 000 m² et compte 30 000 rosiers répartis en 350 variétés. Il existe aussi deux autres roseraies : la Roseraie du Jardin botanique qui retrace l’histoire de la rose, et une roseraie de concours qui sert de support au Concours International de Roses Nouvelles.
Les arbres
Le Parc englobe plus de 8 800 arbres. Parmi les sujets remarquables, on relève des platanes atteignant 40 mètres de hauteur, des cèdres du Liban, des tulipiers de Virginie, des ginkgos biloba, des cyprès chauves. Un guide des arbres remarquables est disponible à l’accueil du Parc.
« Zootopie »
Créé en 1858 dans le Parc de la Tête d’Or, le jardin zoologique est le deuxième établissement zoologique français ouvert au public après la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris (1793).
Il présente à ces débuts les animaux de ferme et la harde de daims.
Aujourd’hui le zoo de Lyon s’étend sur près de 10 hectares parmi les 105 qui constituent le Parc de la Tête d’Or. On y trouve près de 400 animaux répartis en 64 espèces, sans compter le centre de récupération des tortues de Floride.
Les animaux présentés au Parc de la Tête d’Or n’ont jamais connu la vie dans leur milieu naturel. Ils proviennent d’autres parcs zoologiques. Toutefois, ils sont de plus en plus présents dans des enclos recréant leur habitat naturel.
Le zoo du Parc de la Tête d’Or n’est pas un endroit clos. C’est un lieu ouvert aux recherches dans de nombreux domaines : études du comportement, reproduction, nutrition, génétique…Les recherches ont pour objectif d’améliorer nos connaissances sur les espèces et leur gestion en captivité. Mieux connaitre la biologie des espèces permet de mieux les protéger aussi dans la nature.
L’histoire du Parc de la Tête d’or
Le jardin zoologique a été créé en 1858 au sein du Parc de la Tête d’Or. Il est contemporain des premiers jardins zoologiques Européens tels que Paris, Berlin et Londres. Dès 1856 le préfet Claude-Marius Vaïsse avait pour idée d’implanter une ménagerie qui servirait à l‘acclimatation et à la domestication d’espaces exotiques. D’une manière générale le jardin zoologique restera une grande ferme jusqu’en 1870, gérée d’ailleurs par un fermier. Puis en 1874 la voirie de la ville de Lyon récupère la direction du zoo.
A partir de 1876 le Parc de la Tête d’Or subit une crise importante. Il est décidé de réorganiser son fonctionnement. C’est alors qu’est créé une direction propre pour le zoo. Celle-ci est confiée au professeur Lortet, directeur du Muséum d’Histoire Naturelle et doyen de la faculté de médecine. Depuis lors, tous les directeurs du zoo seront scientifiques.
A la fin des années 1880 le Parc de la Tête d’Or commence à présenter des animaux exotiques, faisant de celui-ci un zoo à part entière.
Le Parc zoologique de Lyon a toujours évolué avec son temps. Dès les années 1920, il est à l’image des zoos européens : tentatives scientifiques, attrait de l’exotisme, rapport avec la colonisation, architecture et scénographie.
Ce qui rend le zoo de Lyon unique c’est sa gratuité. Et ce depuis sa création. Toutes les classes lyonnaises ont ainsi pû, très tôt, avoir accès au zoo alors que d’autres villes le réservaient à l’élite.
Jusqu’à l’adoption d’une charte d’usage par le conseil municipal en 1997 le zoo s’est adapté au jour le jour. En 1999 le Conseil Municipal adopte à l’unanimité un document de référence pour la rénovation de cet établissement : le Schéma Directeur pour le Jardin Zoologique. Le zoo trace ainsi son évolution sur quatre objectifs majeurs : la conservation des espèces menacées d’extinction, l’enrichissement du milieu de vie des animaux, l’éducation et l’information du public et enfin la recherche scientifique. Ce Schéma Directeur permettra la réalisation de projets à long terme, dont la Plaine Africaine est le premier grand exemple.
L‘évolution du zoo de Lyon, à l’instar des autres zoos européens, est étroitement liée à l’évolution de la société. Sa création en 1858 fait suite à de grands bouleversement politiques et urbains : chômage, hygiène…C’est une période d’urbanisation hygiéniste accompagnée d’une volonté de distraite les habitants avec des animaux acclimatés.
L’exposition coloniale de 1894 à Lyon influence grandement le zoo. Des représentations ethnographiques ont lieu et des bâtiments de type mauresque sont construits. De nombreux participants viennent avec des animaux exotiques qu’ils exposent pour symboliser les contrées lointaines. Les colonies seront d’ailleurs une source d’approvisionnement en animaux exotiques.
Très vite l’idée de faire du jardin zoologique un lieu d’instruction prend place dans les esprits des élites lyonnaises. Ce passage du divertissement à la volonté d’éducation est un changement progressif. Dès 1880, on note l’étiquetage systématique des animaux devant leur enclos. Mais la fonction d’instruction prend réellement de l’importance à partir de l’entre-deux guerres. C’est seulement à partir de 1960 que le zoo accueille des groupes pour des visites commentées.
Hervé Troccaz
Comme un ours en cage
La première cage à ours fut construite en 1865. Dessinée par Denis Bülher pour loger un ours donné par un particulier.
En 1877 le zoo accueille deux nouveaux plantigrades. La cage est d’abord divisée en trois avant la construction d’une deuxième cage.
La « giraferie », une construction harmonieuse
Le mélèze, bois européen, a été utilisé dans la construction de la « giraferie » pour son caractère imputrescible. Seules parties occupées par les animaux sont chauffées, ce qui limite la dépense énergétique.
Grâce aux baies vitrées et aux puits de lumière, l’éclairage naturel contribue à la clarté du bâtiment, sans recours systématique à l’électricité.
Logés dans un bâtiment en bois, les girafes retrouvent des odeurs naturelles moins stressantes que celles des matériaux industrialisés. Les grandes baies vitrées leur permettent de conserver un lien avec le milieu extérieur, tout en offrant une large vue aux visiteurs. La toiture végétalisée renforce l’isolation acoustique et thermique. Elle régule également l’écoulement des eaux pluviales. Les volumes permettent une grande liberté de déplacement.
Tournez manège !
Le vieux manège du Parc de la Tête d’Or est construit en 1895 par les établissements Gustave Bayol à Angers. A cette époque la force motrice était fournie par un cheval installé dans le pourtour extérieur du manège.
Transformé et électrifié en 1918, juste après la « Grande Guerre » puis abandonné quelques années plus tard en 1939, juste avant la seconde guerre mondiale, il fut redécouvert dans une remise en 1982 à l’état d’épave. Restauré par une équipe de passionnés, il est redevenu après plus de deux ans de recherche et de travail l’un des plus beaux manèges anciens existant actuellement et l’un des fleurons de notre patrimoine populaire et d’art forain français.
L’orgue de Barbarie en carton était actionné à la main.
La légende de la Tête d’Or
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’appellation du lieu dit de « La Tête d’Or » précède de loin la création du Parc. La légende voudrait, en effet, que les Croisés y aient enfouis jadis un trésor dans lequel se trouvait une tête de Christ en or. On raconte qu’en 1855, une voyante aurait été engagée pour retrouver le précieux vestige, mais que, malgré tous ses efforts, elle ne put en déterminer l’emplacement. Légende ou réalité, à ce jour le mystère de la « Tête d’Or » n’a toujours pas été élucidé…
Parc de la Tête d’Or
69205 Lyon cedex 01
Tel : 04 72 82 35 00
Crédit photos : Muriel Chaulet / Ville de Lyon