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L’Or qu’elle trouve en elle de Clarapica Giancarlo. Adaptation – mise en scène Gilles Champion avec Josiane Champion-Magne, Stéphane De Santis Cie de la lettre G
L’Or qu’elle trouve en elle de Clarapica Giancarlo – Le sujet
Avec ce “Camille Claudel 30 ans d’art et 30 ans d’asile “, l’auteur Giancarlo Ciarapica reconstruit une Camille enfermée à l’asile d’aliénés de Montdevergues près d’Avignon dont elle n’en sortira plus jamais
A travers un dialogue avec un autre enfermé, réel ou imaginaire, elle revit les passions, les aversions, les rages et les espoirs, de sa vie de sculptrice et de femme libre.
L’Or qu’elle trouve en elle de Clarapica Giancarlo – Critique
A travers Camille Claudel, c’est à toutes les voix de femmes tenues au silence que la pièce de Giancarlo Ciarapica rend justice.
Il s’agit d’offrir à un public l’occasion de découvrir ce personnage hors-norme et d’apprécier un nouveau niveau de lecture des combats de la guerrière de l’art.
Pour mémoire, à dix-sept ans, avec son destin en marche, pétrie de douleur et de génie, elle s’impose à une société dans laquelle les femmes n’ont pas toujours leur place. Jeune fille, c’est avec acharnement qu’elle lutte pour s’installer à Paris et pour imposer à sa mère sa passion en poursuivant le chemin artistique qu’elle s’est tracé
Si les premières œuvres réalisées par Camille Claudel au début de sa relation avec Rodin témoignent de l’influence du maître, c’est au cours de cette relation fusionnelle que se révèlent sa véritable personnalité et l’ampleur de son talent.
Durant quinze années elle va bousculer les conventions sociales en s’offrant corps et âme à sa passion amoureuse dévastatrice.
En 1913, d’abord internée à Ville-Evrard, elle est transférée en 1914 à l’asile d’aliénés de Montdevergues à Montfavet dans le Vaucluse où elle y restera jusqu’à sa mort en 1943.
Elle était Sculptrice ! Femme ! La mort de son père l’isolera dans une douleur muette ,tandis que sa mère castrera son enfance, mais engendrera, contre sa volonté, l’artiste géniale qu’elle deviendra.
A l’origine du projet théâtral il y a eu une rencontre entre Giancarlo Ciarapica, auteur, metteur en scène et directeur artistique et la comédienne Josiane Champion-Magne qui a décidé d’incarner Camille Claudel, ce qui permit la création de ce biopic par la Cie de la lettre -G.
Josiane Champion – Magne est une Camille Claudel parfaitement incarnée
C’est sous la plume fine, riche et vive de Gilles Champion, adaptateur du texte de Giancarlo Ciarapica et metteur en scène, que nous pénétrons par effraction dans l’univers carcéral de Camille Claudel à l’asile de montdevergue où nous la retrouvons en piteux état avec un autre enfermé qui lui tient compagnie.
Avec une diction parfaite la comédienne Josiane Champion-Magne est une Camille Claudel parfaitement incarnée qui nous donne à voir et surtout à entendre la charge verbale de la supplicié contre son ex, le sculpteur Rodin qu’elle accuse de lui avoir volé son art.
Dans une sorte de monologue presque intérieur, elle déclare haut et fort à l’assistance “qu’elle est entrée en asile comme l’Europe est entrée en guerre pour ne plus en sortir”. A croire que dans le contexte actuel les prémonitions de Gilles Champion semblent trouver un écho fort .
Pendant toute la durée de la pièce entre délire et parfois moments de lucidité avec un talent fou, elle joue sur tous les registres de son personnage devant un public plus que conquis par sa prestation.
De son coté Stéphane De Santis qui lui donne la réplique dans un rôle plus effacé porte avec efficacité à bout de bras son personnage et accompagne dans ses délires sa compagne avec justesse.
Une pièce à voir pour la beauté de l’interprétation magistrale de Josiane Champion
Sans jamais baisser la garde, dans des costumes et décor tissus de Laurie Granat (La filambulière) sobres mais qui collent parfaitement au sujet de la pièce, entre moments d’abattement et d’exaltation, Camille-Josiane continue à malaxer de ses mains la terre pour ” sculpter son corps à coup d’enfermements.”
Après Rodin et à cause de ses souffrances morales, elle s’en prend avec une rage tenace aux hommes qui la veulent immobile pour bafouer son art et encense les mères qui les enfantent et les nourrissent .
Dans un ultime sursaut, Camille Claudel qui s’est glissée dans la camisole de force de la magnifique comédienne, lègue à la mort “le courage de venir la chercher, aux miséreux la compassion et au n°392 qu’elle porte” un repos éternel en fosse communes.
Une pièce à voir pour la beauté de l’interprétation magistrale de Josiane Champion , totalement habitée par cette artiste broyée au sommet de son art.
Gérard SERIE
L’Or qu’elle trouve en elle de Clarapica Giancarlo – Informations pratiques
Le Trancanoir
10 rue Juiverie
69005 Lyon
Vendredi 26 et samedi 27 janvier à 20h
Dimanche 28 janvier à 16h
06 32 17 10 20 / compagniegj@gmail.com
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