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Alors que le Musée des tissus et les arts décoratifs est actuellement en travaux, le site accueille l’exposition « Corto Maltese par Hugo Pratt » jusqu’au 29 juillet. Voici le compte-rendu de ma visite !
Quelques jours avant le Lyon BD Festival 2024, 27 panneaux présentent des reproductions et des originaux exposés sous vitrine, ainsi qu’un espace vidéo.
Une exposition temporaire au Musée des Tissus et des arts décoratifs
Je pénètre donc le premier jour de l’ouverture dans le Musée des tissus et des arts décoratifs qui m’accueille avec deux grandes affiches précisant que « le musée prépare actuellement sa renaissance, ses collections ne sont pas accessibles au public. »
L’entrée est libre et gratuite. L’exposition Corto Maltese par Hugo Pratt est donc l’occasion de découvrir ce lieu actuellement fermé au public.
Des panneaux de taille imposante rendent hommage au génie de l’auteur.
Des panneaux géants et très qualitatifs
La scénographie est assez impressionnante avec des panneaux géants et très qualitatifs. Je fais défiler des écrans qui permettent de parcourir virtuellement les nombreuses contrées parcourues par le héros.
L’Asie
Je débute ainsi mon parcours par l’Asie. Hugo Pratt déclara à ce sujet : « dans la littérature, ce qui me touche plus, c’est la poésie, parce qu’elle est synthétique et qu’elle procède par image. Lorsque je lis ces images, je les vois, je les sens. Derrière la poésie se cache une profondeur que je capte quasi instantanément. Et comme la poésie, la bande dessinée est un monde d’image. Vous êtes obligés en permanence de conjuguer deux codes et par conséquent deux mondes. Un univers immédiat par l’image, il y a un monde média par la parole« .
Naissance de Corto, l’océan Pacifique
Corto est né de la réminiscence d’une histoire de marin puisée dans un film hollywoodien des années 30 : « Le réveil de la sorcière rouge« . Un héros maritime de le trouver au milieu du Pacifique, c’est ainsi que Corto Maltese a vu le jour.
Dessins à l’encre de chine
Je découvre ensuite des dessins à l’encre de Chine, et au crayon sur papier publiés en 2015, aux éditions Casterman, notamment de Ruben Pellejeto extrait de l’album « Sous le soleil de minuit« .
Les grands panneaux rendent hommage au travail graphique d’Hugo Pratt et son génie. L’auteur déclara : « je pense que l’aventure est une très belle composant de la nature humaine, mais il faut savoir la chercher, la rencontrer. On peut la trouver partout, si l’on a suffisamment d’imagination, parce que c’est quelque chose dont l’homme a besoin et qu’on lui retire souvent. L’aventure c’est chercher une chose qui peut-être soit belle, soit dangereuse, mais qu’il vaut la peine de vivre.«
Pago Pago
Autres contrée : Pago Pago, qui fit penser à Hugo Pratt à la nouvelle de William Somerset Maugham, « Miss Thompson ». « Essayer de trouver un décor et peut-être la chose la plus difficile, par Maugham avait déjà inventé un lieu pour un personnage et moi je suis parti à la recherche d’un environnement artificiel. Essayons ainsi de réinventer la situation déjà inventée par un grand écrivain comme William Somerset Maugham«
Ethiopie
Place ensuite à l’Éthiopie où l’auteur a commencé à raconter des histoires en images pour ses amis avant d’être rapatrié en Italie en 1943. À la fin de la journée, tout le monde venait voir ce qu’il avait pu imaginer. C’est vraiment dans ces circonstances un peu particulières qu’il a compris l’importance de l’impact de la bande dessinée. Plus tard, à Venise, il a continué ses bandes dessinées en créant la revue Assi di Picche.
« Je ne suis pas un héros, j’aime voyager et je n’aime pas les règles, pourtant il n’en est une, une que je respecte, c’est de ne jamais trahir mes amis. Je suis parti à la recherche de bien des trésors, sans jamais en trouver un seul, mais je continuerai sans horloge, vous pouvez y compter, toujours un peu plus loin…«
Venise
Impossible aussi de ne pas faire halte à Venise, cité fortement inspirante pour Hugo Pratt : « ce que je prétends réaliser dans mes histoires, c’est créer des images qui sont comme des signes et qui invitent alors à plus de curiosité. Une petite curiosité au départ qui ouvre les portes d’un monde inconnu. »
Argentine
C’est en Argentine qu »Hugo Pratt a découvert la littérature latino-américaine. Parmi ses influences, le colombien German Arciniegas avec sa biographie des Caraïbes lui a appris à raconter une histoire avec ironie, le mexicain Octavio Paz, l’auteur, du « Labyrinthe de la solitude », un livre qui l’a empêché d’acheter une maison, ainsi que le poète, Leopold Lugones et le romancier du monde urbain Roberto Arlt.
Biographie d’Hugo Pratt
Je termine cette courte exposition par une présentation succincte et d’une biographie de l’auteur, romancier qui a dessiné ces histoires en rêvant de pouvoir raconter tout en une seule ligne. À travers ces personnages, il a exploré le vaste univers du voyage physique et mental. Hugo Pratt, vénitien et citoyens du monde et né par hasard à Rimini en 1927. Ces origines sont déjà un avant-goût intéressant de ce qu’il deviendra : un de ses grand-père, qui a grandi à Venise, ext d’origine franco-anglaise. L’une de ses grand-mère vient de Turquie ; l’autre, grand-père, un séfarade émigré d’Espagne, un poète, un podologue renommé. De ce dernier, le dessinateur d’un amour, la peau. Dans cette ville dans cette famille, la grand-mère est une figure notable : elle emmène le jeune enfant au cinéma voir des films d’aventure, puis une fois la maison lui demande de dessiner ce qu’il a vu. En guise de récompense, il reçoit des biscuits et un chocolat chaud.
Sa maman Élina a une passion pour les cartes en particulier pour le tarot avec lequel elle dit l’avenir à ses amis. Mise il y a aussi l’opéra dans l’éducation d’Hugo. Lorsqu’il a sept ans, sa tante comédienne de théâtre, l’emmène entendre et voir L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner, lui faisant ainsi découvrir l’univers des dieux germaniques, tout en lui parlant des juifs et de la Kabale. Cartes, tarot, cinéma, opéra entre femmes, monde, fantastique, mythologique, environnement maritime et fruits de Venise, sont présents, tout au long de l’œuvre d’Hugo Pratt.
« Je raconte la vérité, comme s’il s’agissait d’un mensonge. À la différence de beaucoup d’autres autres, qui racontent des choses fausses en roulant les faire passer. Pour vrai, c’est qu’elle devient double, triple, et le lecteur comprend ensuite que quelques-unes des choses que j’ai dit était vrai, et alors c’est avec un intérêt plus grand, qu’il part à la recherche.«
À noter que dans le cadre du Lyon BD festival 2024, des visites communes gratuites, mais sur inscription, seront organisées les samedis 8 et 9 juin avec la complicité de deux auteurs de B.D. Ne manquez pas également deux nocturnes, les samedi 8 juin et vendredi 19 juillet jusqu’à 22 heures.
Hervé Troccaz
Notre avis
Moins complète que l’exposition qui avait eu lieu en 2018 au Musée des confluences, Corto Maltese, par Hugo Pratt offre un regard tout de même intéressant sur l’œuvre de l’auteur, ses multiples influences littéraires. La scénographie simple rend hommage au génie graphique du dessinateur.
« Corto Maltese par Hugo Pratt » au Musée des Tissus et des arts décoratifs – Informations pratiques
Dates
Du 31 mai au 29 juillet 2024
Adresse
Musée des Tissus et des Arts décoratifs
📍34 rue de la Charité
69002 Lyon
🚇 Bellecour
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