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Ni Chaînes Ni Maîtres de Simon Moutaïri avec Benoit Magimel, Ibrahim Mbaye Tchie, CDamille Cottin, Anne Thiandoum, Félix Lefevbre

Ni Chaînes Ni Maîtres – Synopsis

“Ni Chaînes Ni Maîtres” est un film historique et dramatique de Simon Moutaïrou, qui explore le passé colonial et les luttes pour la liberté au sein de l’Île Maurice (alors connue sous le nom d’Isle de France) en 1759. Le film se concentre sur Massamba, un esclave, interprété par Ibrahima Mbaye Tchie, qui travaille avec sa fille Mati (jouée par Anna Thiandoum) dans une plantation de canne à sucre appartenant à Eugène Larcenet (interprété par Benoît Magimel). Massamba, qui rêve de liberté pour lui et sa fille, décide d’agir lorsqu’il réalise que le quotidien de Mati pourrait être encore plus cruel sous la surveillance brutale de Larcenet et de la redoutable chasseuse d’esclaves Madame La Victoire (jouée par Camille Cottin).

Lorsque Mati décide de fuir pour échapper aux conditions oppressives et violentes, Massamba est poussé à la suivre et à se lancer dans une quête périlleuse pour la protéger. Cette évasion n’est pas seulement une fuite physique, mais un acte symbolique de résistance contre l’asservissement, un thème qui traverse tout le film. Le périple de Massamba et Mati se transforme en une lutte contre les chaînes physiques et mentales de l’esclavage, où chaque épreuve devient une bataille pour la survie, l’identité, et l’affirmation de leur humanité. Dans cette quête, le film aborde les dilemmes moraux et la résistance face aux forces coloniales.

Ni Chaînes Ni Maîtres – Critique du film

A l’origine du projet de ce film, il y a la propre histoire du réalisateur franco-béninois, sa rencontre avec l’historienne mauricienne Vijaya Teelock et la lecture de plusieurs livres sur des récits de marronnage, comme Le vieil esclave et le molosse de Patrick Chamoiseau ou ncore “Le marronnage à l’Isle de France : rêve ou riposte de l’esclave”  d’Amédée Nagapen qui décrit le quotidien et le mode de vie des esclaves.

C’est dans ce dernier livre qu’il a découvert un personnage hors du commun qui est Madame La Victoire de son vrai nom Michelle-Christine Bulle grande chasseuse avec ses deux fils, d’esclaves en fuite et dont sa solde venait directement de la couronne de France.

Un film audacieux qui nous plonge dans l’histoire du marronnage

Ni chaînes ni maîtres est un film audacieux qui nous plonge dans l’histoire du marronnage (esclaves fuyards) mettant en lumière la résistance des esclaves fugitifs à l’ordre colonial sur l’Île Maurice au XVIIIe siècle.

Magnifiquement réalisé par Simon MoutaÏrou, cette histoire qui met merveilleusement en scène les personnages de ce père Massamba (Ibrahim Mbaye) et de sa fille Mati (Anne Thiandoum )  est à la fois puissante et poétique

Dans ce premier long métrage très réussi, au souffle épique, ce film se construit avant tout en une expérience sensorielle et émotionnelle.

La noirceur et le nihilisme qui parcourent cette histoire horrible et sanglante  trouvent son  apogée dans une fin tragique de grande intensité cependant non dénuée d’une forme d’espoir inattendue.

Un premier long métrage très réussi, au souffle épique

Ibrahima Mbaye donne à son personnage de Massamba  une dimension humaine hors du commun

Anna Diakhere Thiandoum tout en sensibilité et feu intérérieur campe en jouant sur tous les nuances  de son personnage : Mati, celle qui préfère fuir que de se soumettre.

Dès son apparition à l’écran on sent bien Camille Cottin s’est emparée de son rôle ambigu de Madame La Victoire avec force,  en lui a apportant  le magnétisme de son regard et la puissance de son jeu.

Benoît Magimel s’ impose en étant à la fois majestueux et bestial mais de manière radicale, sans  tiédeur ou de demi-mesure,  avec Félix Lefebvre  qui interprète son fils avec une grande sensibilité.

Qu’importe les critiques et le chiffre des entrées, cette œuvre liée aussi au colonialisme des grandes puissances du passé, est un devoir de mémoire, d’histoire nationale et d’humanité indispensable dont la France n’a jamais été capable de relater dans les manuels scolaires.

Gérard SERIE

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